Le désert des Tartares...

2433 - "Rouge..."

Ils ne se sont pas vus depuis des mois, sans rien obérer de leurs émois passés pour autant.

Parce qu'il y a des instants anodins qu'on préfère oublier vite et d'autres très intenses qui restent gravés à jamais dans les corps et les âmes. Leur histoire, ils le savent, demeure quoi qu'il advienne et pour toujours, un moment essentiel de leurs vies...

Rien ne s'efface. Jamais.

Bien sûr, le silence. Oh, pas l'oubli, juste le besoin vital d'avancer chacun sur sa route, sans rien renier, en sachant que l'autre existe. Même loin. Même sans pouvoir enfouir la tête dans l'épaule, reposer au creux du cou, les bras passés autour de la taille, humer son corps, sentir ses cheveux, se ressourcer, prendre de l'énergie comme une pile dans un chargeur de batterie.Il faut bien vivre.

Il y a des gens comme ça qui demeurent à jamais et d'autres qui passent. Se revoir, c'est comme renouer le fil à la seconde, sans round d'observation, comme si on s'était quittés la veille.

Alors bien sûr, il sait très bien qu'à un moment donné, quand ils auront pris le temps de se réapprivoiser comme le petit Prince avec le renard et qu'il refermera la porte sur leur intimité à venir en l'attirant vers lui, elle aura probablement "les chocottes" et tout autant que lui le cœur battant...

Mais aussi la confiance instantanée de celle qui sait qu'au fond, elle ne risque rien.

On ne meurt pas d'une bonne fessée...