12 février 2006

Cousine Anne, Hélène et le jeune monomaniaque...

6 - "Dis, Stan... C'était comment ta première fois ? La première fois que tu as donné la fessée à une fille, je veux dire ?"

Candeur de la demoiselle en face de moi qui, mine de rien, aimerait bien savoir à quelle sauce elle sera mangée. Si tant est qu'elle le soit un jour. Je me racle la gorge. Comment raconter l'inracontable ? 'Faut le vivre, plutôt. Et plus question, comme je le faisais sans malice au début de ma vie "affective", de reproduire à l'infini les mêmes situations avec chaque fille qui entre dans ma vie (ou allez... plus prosaïquement dans mon lit, j'avoue !), plaquant sur chaque rencontre un comportement sexuel identique. C'est bien de s'adapter à une nouvelle histoire, d'aller au devant de nouveaux désirs, même si je sais que j'aurai forcément peu ou prou envie de retrouver les mêmes élans, si grisants...

Se dévoiler jusqu'aux secrets d'alcôve les plus intimes, pourquoi pas ? Encore faut-il que les choses soient bien comprises, sans erreur d'interprétation. Elle insiste. Décidément curieuse... Je me lance. Après tout... Pour bien comprendre le présent et discerner le futur, une petite plongée dans le passé peut parfois servir.

Première approche-fessée avec une cousine, très (trop ?) tôt. L'enfance mène à tout. Forcément. Et les souvenirs de nos tendres années ne sont pas si innocents qu'ils conduisent parfois à extrapoler, une fois l'ère adulte venue... Cousine Anne avait 8 ans et moi 10, ce sont des moments très "Comtesse de Ségur" vécus à l'insu des parents qui prennent le thé au rez-de-chaussée et n'en sauront jamais rien, croyant que nous nous amusons bien sagement. En réalité, elle et moi rouges d'excitation, très conscients de flirter avec un interdit que nous devinons confusément inavouable, nous jouons à "l'instituteur et à la mauvaise élève", dans la salle de jeu au deuxième étage.

Historiquement, c'est à Nancy ,la ville de Stanislas le Bienfaisant (!) que ça commence. Je claque ses petites fesses nues (oui, je déculotte déjà...) de bon cœur et la coquine se tortille en glapissant, y trouvant quelque chose qui - je ne le saurai que bien plus tard - s'apparente probablement à du plaisir. Mais nous sommes dans les sixties et on ne parle jamais de ces choses-là que j'ignorerai jusque tard dans mon adolescence... Insouciance de la jeunesse.

J'ai depuis longtemps perdu Anne de vue. C'est à présent une respectable mère de famille de trois enfants, quadragénaire et médecin dans l'est de la France. Se peut-il que, tout comme pour moi, sa libido ait été façonnée à jamais lors des petites séances des jeudis après-midi de notre enfance ?

Mais parlons d'une première fois en conscience, en sachant de quoi il en retourne érotiquement parlant, ce sera plus simple. Il fallait juste signaler mes "innocents" petits jeux interdits qui semblent les prémices d'une logique suite "adulte" quelques années plus tard et aujourd'hui encore...

J'excepte l'Angleterre et les trois filles de ma logeuse déjà évoquées, car là encore, on frise la fin de l'adolescence et la majorité à 18 ans n'est venue qu'en 74 avec l'élection de Giscard d'Estaing...

De plus en dépit de rudes corrections maternelles hebdomadaires, ma petite amie anglaise Gillian ne souhaitait pas du tout que je reproduise sur elle ensuite secrètement, dans sa chambre de jeune fille et à l'insu de tous, les joies - que je devinais pourtant réelles - d'à mon tour lui claquer les fesses, même au cours de nos ébats amoureux (mes premiers...) avec une tournure plus sensuellement acceptable. "No way, little boy !"... Tu attendras.


J'attendis donc quatre (longues) années avant de reprendre contact avec ces jeux troubles par le truchement des fesses d'Hélène, ma première petite amie "sérieuse".

L'année de ses vingt ans (j'en ai alors un de plus), un soir de retour d'une séance de cinéma sur les Champs Élysées, nous regagnons la chambre de bonne de l'avenue Kléber, louée par ses parents pendant la durée de ses études et que, pauvre étudiant en Arts Plastiques dans une école privée de Saint Germain des Prés, je squatte chaque nuit de la semaine pour m'éviter de pénibles retours en train quotidiens vers ma lointaine banlieue versaillaise...
(pas vraiment une banlieue "rouge" ni agitée, j'en conviens...)


Au septième sans ascenseur, en montant l'escalier de service derrière elle, les idées me viennent aisément et arrivés sur le palier, l'affaire est entendue: je vais lui flanquer une bonne fessée, sans prétexte particulier. Une fois la porte refermée sur nos 7 mètres carrés, malgré ses protestations je n'y tiens plus et m'asseyant sur le lit la bascule sur mes genoux en retroussant la jupe, frémissant d'excitation... Ce sera une fessée plutôt copieuse, de bonnes claques "sonnantes et trébuchantes" administrées en cadence mais à ma grande surprise pas vraiment appréciée à sa juste valeur...

Je me fais même franchement insulter, une fois ma belle remise sur pied. Il me faudra une bonne heure et des trésors de psychologie pour arracher à Hélène qui renifle en me regardant en coin comme si j'étais un pervers sadique de la pire espèce, un pâle premier sourire au bout de longues minutes d'explications laborieuses ou j'évoque tour à tour "l'érotisme", le "trouble" et l'aspect "excitant" de la chose, qui lui avaient pas mal échappé. Bref, lui faire comprendre que ce n'est qu'un jeu...

Ensuite nous faisons l'amour, pour nous réconcilier d'abord tendrement puis assez bruyamment sur son petit lit une place... (Ah oui, en plus on parle aussi, toute récente découverte des mots crus et mise en pratique régulière pour activer les braises... On est jeunes et insouciants !)

Seulement à un mètre de nous de l'autre côté de la fine cloison, il y a un voisin n'en peut plus de nos frasques. Dans nos emportements, Hélène et moi avons un peu oublié que les murs de séparation sont en carton-pâte et que tout l'étage en profite sans doute. Du mur attenant, des coups de poings rageurs et - avec un accent espagnol prononcé - une voix d'homme qui s'élève dans le noir, nous demandant si "ce n'est pas bientôt fini ces saloperies, y'en a qui veulent dormir, merde!"... (ou était-ce "mierda" ?)

On apprendra plus tard que le malheureux, mari de la redoutable concierge de l'immeuble, était justement envoyé toutes les nuits pour dormir dans la chambre voisine de la nôtre par sa femme, laquelle souhaitait ainsi éviter de se voir imposer quotidiennement par le robuste maçon ibère un devoir conjugal qu'elle avouait à toutes les femmes de l'immeuble (sous le sceau du secret...) détester franchement.


Ensuite, ça s'est transformé au fil du temps en un plaisir un peu plus partagé, jusqu'à notre séparation deux ans plus tard. Si Hélène en a gardé un souvenir, je ne crois pas néanmoins que ce soit resté pour elle autre chose qu'un jeu assez "grotesque", amené dans notre sexualité par un type (moi, donc...) devenu à ses yeux un poil monomaniaque.

Il y eut ensuite d'autres dames, d'autres moments, bien plus réussis. J'en reparlerai...

En attendant, il me faut créditer des illustrations en noir et blanc en tête de ce post mon confrère Quinn que je ne connaissais pas et dont je dois la découverte graphique au très documenté site de monsieur No...

Son travail sur l'ombre et la lumière est assez remarquable et fera aisément pardonner de petites approximations anatomiques çà et là pour ne garder que l'aspect esthétique de ces BD à réserver, comme dit l'usage, à un "public averti"... Vous voici prévenus.

Après petite enquête rapide pour savoir qui est cet auteur, pas grand chose de nouveau et relativement peu d'infos.

Dessinateur et scénariste, Quinn a sorti deux albums en 2000 et 2002, d'une très bonne facture intitulés "Ombres et lumières", regroupant des histoires hards sur des planches en noir et blanc, jouant sur un érotisme sulfureux et des jeux d'amoureux tendrement pervers, à "réserver strictement aux adultes"...

Deux volumes plutôt "chauds" et que l'on peut trouver sur amazon.fr sans difficultés particulières.

Une bonne alternative au bien démodé et surestimé "Art de la fessée" de Milo Manara, illustrant sans âme un texte d'Énard qui n'a que peu à voir avec les dessins du maître italien... (et pour cause: les illustrations ont été faites avant pour autre chose et n'ont du coup pas de rapport direct...)

PS: J'adore Manara.

Même si ce dessin extrait du livre évoqué n'est pas son meilleur, Manara adore les femmes, cela se sent dans toute son œuvre.

Je vous recommande particulièrement outre le célèbre "Déclic", "un Été indien", écrit par Hugo Pratt, adaptation libre de la "Lettre Écarlate".

4 commentaires:

Erik A. a dit…

euh... plutôt courts et ondulés en fait... et une brune pour changer. sourire...

Erik A. a dit…

non, je ne sais pas. J'ignore si Hélène a un quelconque souvenir de ces temps-là... J'ose espérer que sans doute esquisse-t-elle un sourire parfois en y repensant.

Erik A. a dit…

Donc je répète... "l'art de la fessée" n'est pas DE Manara, mais à la base un texte de JP Enard ILLUSTRÉ par des dessins de Manara faits pour tout autre chose en Italie et opportunément utilisés par l'éditeur. Manara ne peut le revendiquer vraiment (il ne le fait pas d'ailleurs et a été surpris du résultat de ce livre, qui depuis fait partie de ses succès d'estime plus que de ventes) comme sa création propre même si le livre est devenu culte chez les fesseurs/fessées de tout l'hexagone (et même plus, si affinités...)

Anonyme a dit…

Pauvre Hélène !
Et ce voisin qui aurait peut être voulu voir le spectacle ?