3006 - "Fesser n'est pas tromper ?"
Question qui revient, parfois: "est-ce que fantasmer, c'est tromper ?"
Peut-on juste rêver de sauter la voisine, sans passer à l'acte et que ce soit anodin, sans conséquences ?
Doit-on se sentir coupable, est-ce que s'imaginer en train de la fesser, se caressant à la simple pensée de le faire constitue déjà une réelle tromperie de votre conjoint ?
Vaste question...
Pas toujours simple de conserver la fougue amoureuse des premiers jours après de longues années de vie ensemble.
Et je ne vous parle pas des fantasmes: s'ils ne sont pas (plus) partagés, c'est encore plus compliqué. Pour les deux. Lui, il veut, elle pas. Ou le contraire.
Bref il y a dysfonctionnement commun.
Alors, ces fantasmes... Les vivre "quand même" ou pas ?
Réfréner ses envies puisque l'autre n'est pas ni intéressé ni demandeur en faisant une croix sur ses propres désirs. Ou alors les vivre quand même, mais en cachette, jardin secret très intime, culpabilisant ensuite, forcément frustré(e) parfois de ne pouvoir partager sa bonne fortune érotique comme on le fait en principe pour TOUT le reste...
Avouons qu'il est compliqué de rentrer après un weekend d'érotisme et d'ébats amoureux et de dire à son binôme officiel (à qui je rappelle on raconte tout d'ordinaire) "Ah, au fait chéri(e)... J'ai passé un moment fabuleux à donner/recevoir la fessée... Et toi pendant ce temps? Les enfants, ça va ?"
Oui, la fessée i Celle-là même qu'elle ne souhaite pas recevoir (ou donner) parce que ça ne lui procure aucun plaisir, ni libido, ni rien... Non, côté fantasmes, il faut dire ce n'est pas facile non plus de l'autre côté, pour celui ou celle qui n'en a aucun, (ça arrive...) qui ne veut pas... Mais accepte parfois quand même à contrecœur de faire des choses qui ne procurent rien "pour faire plaisir"... La quadrature du cercle !
Évidemment à proscrire.
"Alors pour pimenter leur libido, certains n’hésitent pas à fantasmer sur quelqu’un d’autre… quitte à culpabiliser ensuite. À tort ou à raison
Certes, elle le trouve beau garçon. Jamais cependant elle ne l’a envisagé autrement que comme un sympathique voisin de palier. Leur relation se limite à quelques bonjours échangés dans l’escalier. Ce soir, pourtant, c’est à lui qu’elle a pensé lorsque son mec l’a plaquée contre le mur pour l’embrasser. Juste après, un doute l’a assaillie: en s’imaginant dans les bras d’un autre, a-t-elle été infidèle ?
Omniprésente, la fameuse équation "fantasmer = tromper ?" revient comme un leitmotiv sur de nombreux forums de discussions en ligne. Que toutes celles qui se sentent concernées par cette situation se rassurent: la réponse est NON !
Le fantasme est l’un des moyens pour le couple de s’épanouir sexuellement. Ce n’est ni immoral, ni honteux, bien au contraire...
Cette forme d’imagination est même primordiale pour recharger sa libido et stimuler ses désirs, affirment les sexologues. On trouve le même son de cloche chez la psychanalyste et psychologue Caroline Weill, qui n’hésite pas à faire le parallèle avec… l'envie de meurtre !
"Non, ce n’est pas parce que l’on rêve de tuer son voisin que l’on va orchestrer un assassinat. Le fantasme sexuel est du même ordre. Penser n’est pas tuer, fantasmer n’est pas tromper. CQFD !"
Ouf, ça nous arrange bien.
Ces rêveries érotiques puisent leur source dans l’enfance, à partir notamment des questions que l’on se posait autour de la vie intime de nos parents. "En grandissant, ces pensées vont continuer de nous tarauder, et provoquer des sensations et des rêves..." explique Caroline Weill. "Il ne faut pas en avoir peur: elles constituent une part secrète de nous-mêmes..."
Texte © Madame Figaro
5 commentaires:
Bonjour,
Vous posez très bien le problème...
Fantasmer, c'est utile, mais il peut venir un moment où çà ne suffit plus. Lorsque donner ou recevoir (recevoir en ce qui me concerne) la fessée devient un véritable besoin et qu'on ne peut répondre à ce besoin en couple (conjoint non intéressé), alors faut-il réprimer ce besoin ? personnellement, j'ai renoncé à cette solution parce que çà me rendait réellement irascible et j'en voulais involontairement à mon conjoint. Lui avouer ? je n'ai jamais osé le faire parce que je savais que je risquais de toutes façons de ne pouvoir vivre mes fantasmes avec quelqu'un d'autre. Restait donc la seule solution... le jardin secret très intime...
J'imagine que c'est un post qui peut poser le débat... C'est humain, et pas facile. La vie est courte, hein,. Alors rester dans le rang sagement... C'est préférer avoir des regrets que des remords. Pour ma part j'ai choisi et j'assume, je n'ai ni l'un li l'autre. En tout cas pas dans cet aspect des choses, purement ludique érotique et intime.
Délicat, très délicat...
La culpabilisation est bien la première chose qui accompagnait mes fantasmes. Persuadé par ignorance que j'étais bien le seul et que quelque part j'avais une case de vide et je finirai avec une camisole.
Les premières tentatives échangées contre monnaie, furent désastreuses, il n'y a pas d'autre mot et puis un peu plus tard la vraie rencontre et beaucoup de chance pour la suite, je le reconnais. Cependant, même si je savais que je n'étais plus seul, vis à vis de mon entourage je me sentais comme tel, parce qu'on n'ose pas parler et si on peut cacher, on ne peut enterrer ses fantasmes dans un coin perdu car il n'y a pas de coin perdu. Ils sont là et en permanence vous provoquent.
On peut faire ce qu'on veut et à moins de se flinguer, ce qui n'est pas la meilleure solution, je devais admettre que mes fantasmes faisaient partie intégrante de ce que je suis même si on ne peut dire, qu'on les a pas choisis puisqu'il sont engendrés par une multitude de petites choses vécues dont nous n'avons jamais rien contrôlé ni rien demandé.
Une conjointe, parce qu'un jour on se dit que ce serait bien de ne plus vivre uniquement pour soi, mais voilà, l'amour ne trie pas, on aime pas une personne en fonction de ses fantasmes, on aime et ce sentiment ne se commande pas avec des options.
On n'a pas toutes et tous le courage de parler de son jardin secret à sa ou son aimé et dans ce cas, on vit son fantasme ailleurs. est-ce bien, est-ce mal ? J'évite de trop me plonger dans ces questions qui ajouterai à une culpabilité qui ne m'a jamais quittée, certes moins prenante, mais toujours titillante.
Est-ce tromper ou n'est-ce pas ? Vous dire que non serait très raccourci et surtout m'arrangerai bien. pourtant, j'ai des difficultés à admettre une tromperie tout en comprenant que quand on aime quelqu'un, on n'admette pas que cette ou ce dernier réalise des choses jouissives avec d'autres et ce, même si on ne peut les partager. L'amour est un sentiment effroyablement égoïste, c'est comme ça et nous n'y pouvons rien. Une ou un amour devient une propriété exclusive et c'est terrible de pouvoir prétendre qu'un être humain peut nous appartenir. Et c'est bien ce sentiment de propriété qui génère la conclusion de tromperie. Quand on pense qu'on peut tomber plusieurs fois éperdument amoureux de personnes différentes dans une vie... C'est bien compliqué tout ça...
Avec le temps, parce que sans doute les conséquences seraient moindres, on devient plus philosophe sur le sujet. On voit les choses d'une manière moins sectaire et on se dit qu'on est bien con de tenir compte de tout un tas de paramètres qui nous encombrent hérités souvent d'une éducation historique qui n'est pas exempte d'hypocrisie.
Je ne sais si un jour le genre humain pourra dépasser toutes ses frontières établies par une morale imposée et parfois que nous nous imposons nous même. Ce que je sais, c'est qu'il est délétère de bloquer ses fantasmes, c'est comme si on tentait de s'arrêter de boire ou de respirer.
Mais j'en conviens, dans cette affaire, chacun fait comme il peut, certaines ou certains éviterons les écueils, d'autres non et d'autres s'étoufferont.
Moi quand je fantasme la fessée avec Stan, ça me fait pas du tout culpabiliser ! Ha mince, vraiment navrée Stan, j'espère ne pas vous faire culpabiliser maintenant que vous savez ... Rassurez vous cependant, vous n'êtes pas le seul à peupler mes rêves ... il y a parfois un voisin, un client, un acteur, mon mec, etc ...
S'empêcher de fantasmer ? Quelle idée saugrenue, c'est ce que je fais de mieux ;)
C'est gentil mais vous seriez déçue: je ronfle et au delà de six reprises, il n'y a plus personne et je m’endors du sommeil du juste. C'est d'ailleurs là que je ronfle, en fait...
Non vaut mieux me fantasmer que m'avoir dans son lit, croyez-moi...
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