27 avril 2020

Fessée à la poêle !

3467 - "Obsession graphique !" 

Que serait une BD de Manara, sans une fessée à un moment ou un autre au fil de sa narration ?

Les prostituées de l'époque de la Renaissance à Rome étaient fouettées durement quand elles enfreignaient les règles de confinement dans un quartier précis dont elles ne devaient pas s'éloigner, cape rouge revêtue pour qu'on les identifie au premier regard en les différenciant des "honnêtes femmes"...

En cas d'infraction, point de quartier, emprisonnées dans la prison pontificale, puis châtiées avec une poêle percée de trous, appliquée sur les fesses nues jusqu'au sang par le bourreau de la Tor di Nona, la correction était cruelle et douloureuse, empêchant les malheureuses d'exercer leur métier plusieurs jours durant, le temps que ça cicatrise...

Dès son arrivée à Rome, le jeune Michelangelo est confronté à celui qu'il tuera plus tard... Mais pour l'heure, Ranuccio veut juste s’amuser et le voir fesser une ribaude qui vient de l'arroser de vin.

Le Caravage refuse, ne voyant que la beauté de la lumière sur les fesses de la putain...

Dans un de ses derniers titres, "le Caravage" (Glénat, ) consacré au maître de la peinture italienne, le sémillant Milo toujours alerte en dépit des années qui passe nous délivre une version toute personnelle de la vie et de la mort de Michelangelo Merisi da Caravaggioce (1571-1610.) peintre de génie qui marquât son art, à la fin du XVIème siècle et plus connu sous le nom de "il Caravaggio"...

Comme le raconte Manara à sa sauce, le Caravage avait réellement un tempérament de mauvais garçon violent et querelleur qui lui a coûté cher.

Mêlé à des affaires de mœurs, fréquentant des prostituées et se retrouvant parfois au centre d'affaires criminelles, le jeune homme fera plusieurs séjours en prison et à l’hôpital.

Mais en dépit de ces avatars, le réel génie pictural qu'on perçoit dans toutes ses toiles ne passe pas inaperçu et sa renommée dépasse les limites de Rome, se répandant dans l’Italie entière au point que de nombreux mécènes le commanditent, le prenant sous leur protection pour lui faire réaliser plusieurs de ses chefs-d’œuvre.

Son réalisme violent dans une époque qui pourtant ne l'est pas moins heurte certaines sensibilités au point que nombre de ses tableaux sont refusés, il est vrai au nom d'un conformisme religieux, le plus souvent, car il ne fait pas bon blasphémer ou tout du moins donner l'impression de prendre des libertés avec la religion...

Mais son tempérament violent va bouleverser sa vie. En 1606, au cours d’une rixe, il tue en duel le chef de la milice de son quartier. Condamné à mort, il s’enfuit de Rome en 1607... La suite ? Dans l'album...

... Qui existe en deux versions publiées chez Glénat, une classique en couleurs en deux tomes et une intégrale en grand format 30X40, en lavis. Celle que je préfère, de loin pour découvrir les pages et les fessées prodiguées à Anna, cette petite demoiselle ci-dessous...
Images: "le Caravage © Milo Manara - Glénat 2019

9 commentaires:

Mademoiselle G a dit…

Dessins très parlants et bien fait. On vous sens inspiré et créatif ses derniers temps Stan, continuez pour notre plus grand plaisir...

Mademoiselle G a dit…

Par ailleurs l’idée de la poêle bien que pesante me paraît un tantinet rustre et trop camping...
Enfin il en faut pour tous les goûts

Stan/E. a dit…

On est en 1590, à l'époque, la poêle c'est sans doute ce qu'il y a de plus doux, niveau tortures...

Stan/E. a dit…

L’inspiration vient la nuit...

Mademoiselle G a dit…

Rires

Patoune a dit…

Une belle découverte, merci. Manara est aussi illustrateur de "l'art de la fessée", livre en permanence sur ma table de nuit, bien en évidence...

Mademoiselle G a dit…

La mienne aussi

Stan/E. a dit…

Et le jour aussi, remarquez bien !

Mademoiselle G a dit…

C’est vrai que cela devient plus fréquent le jour ces derniers temps ...