25 février 2008

Après la chanson, le film...

520 - C'est en septembre 75, près d'Uzès, dans le Gard que commence le tournage de Je t'aime moi non plus. Serge Gainsbourg met en image sa célèbre chanson, dont j'ai parlé dans le post précédent.

Le film sortira en 76...

"Il en fait un drame intimiste entre trois êtres, deux homosexuels, Krass violent et taciturne, Padovan, efféminé du genre venimeux, et Johnny, petite serveuse anglaise androgyne.

C'est un film sensible esthétique sur le désespoir, la passion, la mélancolie, la tendresse sans illusion, la désespérance, un film qui met Johnny-Jane dans des situations difficiles, poussée au bout de l'exaspération des sentiments, au bout d'elle-même…"

Bon enfin ça c'est presque un prière d'insérer. J'avais 20 ans quand j'ai vu le film à sa sortie dans un cinéma de Vélizy, par un samedi après-midi de printemps... On devait être trois dans la salle, dont un vieux beau qui a tenté un rapproché, vite stoppé par une baffe...

J'ai souvenir d'un ennui assez profond, d'un film d'une lenteur éprouvante et d'un esthétisme léché mais approximatif. Joe Dallessandro, égérie d'Andy Warhol, y joue un camionneur pédé qui veut initier aux joies de la sodomie sans lubrifiant l'androgyne serveuse Johnny, une Birkin aux cheveux courts bien loin des comédies de Zidi avec Pierre Richard...

Joe tente vainement de lui introduire l'arrière-train au cours de nombreux essais infructueux se terminant avec les hurlements de douleur de la malheureuse, ce qui leur vaut de se faire virer de tous les hôtels où ils passent, à cause du bruit... Il aurait suffit d'une plaquette de beurre, mais Joe aime visiblement la difficulté et n'a pas du voir "le dernier tango"...



Le couple ne trouvera enfin son bonheur et l'extase pour tous les deux que dans un camion à ordures, (visez le symbole, "jouir dans les déchets !") jouissant enfin pleinement avec en surimpression sonore la voix d'Huster (qui double Dallessandro) proférant en conclusion et sur un ton lugubre que "l'amour physique est sans issue"...

Même de secours ?

Bon, je suis moqueur. Avec le recul des années, un peu de maturité (j'étais bien jeune et sans expérience ou presque des choses de la vie) et la patine du temps, le film vaut probablement mieux que la volée de bois vert qu'a reçu Serge au moment de la sortie. Au final, je ne peux que vous engager à vous faire une opinion vous-même. Comme souvent.

Pour ceux qui en veulent plus, excellente critique ici...

4 commentaires:

So a dit…

Impression encore récente pour l'avoir vu l'an dernier. L'amour dans le camion benne, pas très glamour, non ?! Quant à la chambre sordide, non décidément, j'aime les cadres raffinés !
Et puis, gros ratage pour moi au niveau de ma fille ainée avec ce film ! Nous avions manifestement négligé de faire disparaitre le DVD pas du tout adapté pour nos ados plutôt en quête de romantisme genre Coup de foudre à Notting Hill. Face à ce titre plutôt sympa, Caro a choisi de le voir un week-end sans que nous y prêtions attention, et à un moment où je circulais entre bureau et séjour, elle me fait remarquer que ce film est vraiment "dégueu". Consternation de ma part !! Au point où elle en était, elle a tenu à le voir jusqu'au bout. Le mal était déjà fait, mais j'ai préféré ne pas la laisser seule. Et à la fin du film, elle m'a lancé : "La sodomie, jamais de la vie !" Que lui répondre, à part que ce film enlaidit vraiment les choses ? Si vous avez une idée pour récupérer le coup, même avec quelques mois de décalage, je suis preneuse !!!
Là vous avez l'avis de la femme, de la mère, et hélas, de la jeune fille de 16 ans 1/2.

So a dit…

Par contre, j'ai bien aimé la musique La ballade de Johnny-Jane, histoire de finir sur du positif !

Stan/E. a dit…

Je suis ravi de ce commentaire de So qui me pousse à relire ce que j'ai rédigé sur ce film. Je n'en retire pas une ligne, évidemment. Je dois avouer que j'aime beaucoup la sodomie, mais qu'en aucun cas je ne lie cet acte à la douleur. Or ce film montre la difficulté et et le sordide. Comme dit Serge à la fin: "l'amour physique est sans issue".

Je suis attentif à ce que le désir, la sensualité et le trouble l'emportent, parce que comme j'aime ça, j'ai envie de recommencer et certainement pas de dégoûter à jamais une fille avec qui je le ferais "en force" pour mon plaisir personnel...

Votre anecdote avec mlle votre fille prouve juste qu'il y a un temps pour tout et qu'il y a des choses à ne pas découvrir trop tôt. J'avoue que je n'ai pas de solution qui me vient, je déplore juste qu'elle soit tombé sur ce film, comme ça.

Mon amie Patricia (Étretat) avait à l'inverse tenu à ce que sa mère voie avec elle un film qu'elle avait adoré en salle. Elle loue la K7 (ça fait 20 ans).

9 semaines et demie. Atterrée, la maman croit alors voir dans chaque scène ce que sa fille vit peut-être dans sa sexualité...

On ne mélange pas les genres...

Erik A. a dit…

Et j'adore la ballade de Johnny Jane.