3015 - "Cris étouffés dans l'oreiller !"
Elle me regarde en coin, allongée à plat-ventre sur le lit après la première fessée...
- "Tu l'as apportée ?"
J’acquiesce de la tête, affichant un petit sourire qui se veut mystérieux avec la mine du gars à qui on ne la fait pas et qui a prévu la question. Sans dire un mot, je me lève et me dirige vers le sac de voyage posé sur un pliant à l'entrée de la chambre.
Dans un des compartiments, je sais y avoir rangé, roulée pour prendre moins de place, cette large bande de cuir fauve. Une de ces ceintures western que l'on trouve dans les magasins de jean's...
Quatre centimètres de large, cinq millimètres d'épaisseur, boucle en métal vieilli, l'âcre odeur du cuir, c'est un ceinturon que j'aimais bien porter mais dont je n'ai plus l'usage. Trop court. Je ne le ferme plus...
Quand on a parlé de punitions plus dures et qu'elle m'a avoué que mes fessées à la main ne lui suffisaient plus, elle a évoqué une de ses envies: la troublante virilité machiste d'une correction de mâle appliquée à sa femelle à la ceinture, image qui lui revient souvent dans son imaginaire et l'attire au-delà de la raison.
Elle veut vivre le truc parce qu'elle trouve l'acte infiniment sexy. Ça lui rappelle certaines gravures du XIXème siècle montrant de robustes ouvriers à blouse et casquettes, des types à rouflaquettes et aux mains calleuses, corrigeant d'accortes femmes aux larges derrières prestement déculottés pour une vraie rouste administrée - ou plutôt flanquée - dans une ambiance digne d'un bouquin de Zola...
Réfractaire à tout ce qui n'est pas ma main, j'élude dans un premier temps avant de comprendre que c'est un désir tellement profondément ancré en elle qu'il me sera difficile de m'y soustraire, sous peine de décevoir grandement. Je n'aime pas ça.
Du coup, j'ai fouillé la veille dans mes tiroirs avant de retrouver l'objet dont je n'ai plus l'usage initial dissimulé sous une pile de chaussettes, au fin fond d'une armoire.
J'ai embarqué le ceinturon avec moi, sans trop savoir si j'allais l'utiliser. Ou pas...
C'est moi qui me lève pour prendre l'objet un peu agacé que ce soit elle qui ait décidé. Les filles sont moins hésitantes que les hommes dans ces cas-là et exigent d'aller au bout des choses. Du coup, je refoule le "tu es sûre ?" qui m'arrive au bord des lèvres afin de conserver l'illusion que l'envie vient de moi en premier... Orgueil masculin congénital. En un seul mot.
Trente premiers coups pour voir. "Et tu les comptes à haute voix !"
Mais mal placé, cinglant un peu trop haut au début à trois reprises, je vois bien que je rate les premiers coups. Elle sursaute en râlant devant ma maladresse tout en se replaçant à chaque fois pour le coup suivant, lâchant juste un "trop haut, putain !" avant que nous ne trouvions enfin la posture et le rythme adéquat.
Debout et m'appliquant, je vise désormais mieux en levant haut le bras: la courroie repliée s'abat à présent lourdement sur les rondeurs dans un claquement sonore du plus bel effet. Cette fois, la température monte d'un cran et en dix fortes cinglades sur son cul, la voilà au bord des larmes.
C'est infiniment plus efficace que la fessée manuelle et on s'en rend compte très vite tous les deux. Elle serre les dents, fière petite conne, mais finit par craquer et éclater pour de bon en sanglots convulsifs incontrôlables au trentième coup donné compté à haute voix, tremblante, frottant ses fesses meurtries comme pour atténuer l'insupportable irradiation.
Un peu inquiet quand même, je lâche la ceinture pour la prendre dans mes bras. Calmer, rassurer...
- "Non, continue..." me dit-elle dans un souffle.
J'ai repris la ceinture. Les filles sont folles...
14 commentaires:
Mais oui, les filles sont folles... mais les garçons les aiment comme ça...
S
En fait je veux dire que les garçons semblent plus hésitants et les filles plus déterminées à aller au fond des choses... Sans généraliser pour autant non plus, mais dans ma vie j'ai croisé plus de filles qui voulaient se dépasser que d'hommes "capables" de le faire. ça doit tenir aux caractéristiques masculines par rapport aux vertus (sic) féminines !
"Les filles sont folles..."
Ne me dites pas que vous le découvrez... Il paraît que c'est à ça qu'on les reconnait.
Complètement barrées, oui ! ;)
Les filles sont crâneuses aussi... ^^
Est-ce de la folie d'aimer les bonnes rouste, où est-ce que les hommes sont un peu trop délicats pour le leur administrer ?
Mike vous m'avez tout l'air d'être l'homme le plus sensé à des lieues à la ronde, pour le coup... ^^
Je ne m'attarde pas sur la pseudo folie des femmes mais plutôt sur la caresse du cuir sur la peau ;-)
je ne pense pas que je pourrais le faire même si elle me le demande... ça ne m'est encore jamais arrivé en tout cas
Vous savez tous que je ne fais pas de prosélytisme, pas question de donner l'impression que tout ça est "normal" ou pire" anormal"...
Il ne faut pas forcer sa nature et se croire obligé par les autres, des articles de journaux des copains, bref des gens extérieurs à un désir qui ne serait pas le vôtre.
Ni le sien...
Il est clair aussi qu'il faut agir dans la direction de ce que l'on croit bon ou pas selon sa façon de voir. Que ce soit pour le sexe ou pas, d'ailleurs. Je ne fais pas partie des gens qui pensent qu'il "faut tout essayer sous peine de mourir idiot" (la belle affaire) si on ne s'en sent pas fondamentalement l'envie ...
Pour la ceinture, je suis encore hésitant, et ça dépend VRAIMENT avant tout de la partenaire et de ce que je ressens MOI de ses réels désirs.
Je ne dis pas que je n'aime pas, par contre, juste que ce n'est pas dans mes habitudes...
J e reste convaincu que fesser à la main demeure mon kif absolu.
Et encore plus convaincu qu'il ne faut pas le faire si ce n'est pas une envie profonde érotique et passionnelle.
J'adore ce récit. Souvent les hommes sont dithyrambique sur leur "maitrise". Je trouve ce texte très humain et surtout bien plus authentique !
De la tendresse, du respect, de l'hésitation et de l'application à l'autre bout du ceinturon ;)
Marie Tro: mais oui, c'est exactement l'idée. Un petit cœur qui bat de l'autre côté du ceinturon, et pas mal d'appréhension, l'envie de bien faire...
C'est super bien écrit ! Sa donne envie, d'essayer aussi... La ceinture en cuir à quelque chose de vraiment très fort, et vous avez superbement décrit cette "correction de mâle appliquée à la femelle". Si fort d’entendre la ceinture cingler dans l'air et venir s'abattre. Un impact psychologique si... Merveilleux ! !
J'avoue avoir mis du temps à vivre ça, étant par nature peu enclin aux instruments. Mais un jour après quelques tentatives passées lointaines sans réel résultat, une jeune femme m'y a incité.
C'était intense. Il y avait une vraie envie, de vraies raisons de boucler une histoire ancienne et étrangement troublante pour elle.
J'ai eu l'occasion de me dépasser depuis, encouragé par une autre "folle" qui adore littéralement ça !... Sans en abuser, désormais, je maîtrise !
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