14 juin 2009

Nostalgie d'un samedi soir...

1052 - Elle le regarde s'éloigner, ce ne sera bientôt plus qu'une petite silhouette au loin, avant qu'il ne tourne au coin du boulevard et disparaisse de sa vue pour de bon...

Elle aimerait courir vers lui ou le voir se retourner, puis revenir. Lui crève d'envie de le faire.

Mais il poursuit, les larmes aux yeux, tout en sentant le regard dans son dos. Dur de quitter celle qu'il aime pour revenir dans son quotidien.

Elle ne garde de lui que les traces de leur dernière nuit, quelques heures plus tôt. Deux jours durant, il l'a fessée, baisée, enculée. Aimée. Il lui a parlé à l'oreille, prononçant des mots tendres ou infiniment pimentés pour la sentir frémir... Il l'a embrassée comme sur un quai de gare, mais ni l'un ni l'autre n'aiment les adieux et il y a quelques minutes leurs mains se sont détachées, façon film au ralenti.

"Chabada bada ?"
... Non, ils ne sont pas à Deauville.

Oui, les traces rouges s'estomperont sans doute très vite sur sa chair. Mais resteront pourtant longtemps imprimées, autrement...

Il revient, un an plus tard dans cette ville pour son travail. Elle n'est plus là. Ou si loin, désormais. Tous les endroits où il passe lui rappellent les émotions de l'année précédente...

Il est des choses qui n'appartiennent qu'à une seule. Putains de traboules...

7 commentaires:

Nush a dit…

Un moment d'écriture 'sensible'. C'est souvent ce que vous nous donnez de mieux en ce blog qui est devenu au fil du temps une sorte de 'mémoire'.
Nous avons -vos lecteurs- nos lieux particuliers pleins de bons souvenirs; ou mauvais, parfois. A l'aulne du temps qui passe ils deviennent brusquement 'pure nostalgie' et souvent 'pure beauté'.
Ne soyons pas tristes mais aimants pour tout ce qui nous fut offert.

Erik A. a dit…

C'est une jolie conclusion, que la phrase qui termine votre commentaire, chère Nush.

Je ne suis pas triste. Mais aimant ET nostalgique, forcément. Un jour, je vous narrerai un voyage dans le sud, non loin des Arènes.

Miarka a dit…

J'ai vu un homme s'éloigner ainsi, ne le quittant pas du regard. Il a, sans se retourner fait un signe de la main... et j'ai fondu en larmes...

Erik A. a dit…

@ Miarka: un geste que je comprends. je crois avoir fait le même, ce jour-là.

Je sais que j'aurais dû revenir en arrière, mais c'est trop tard. Remords, regrets ? Reste le romantisme et l'amour, et la chance de vivre ses passions, car je n'oublie pas que ces instants douloureux sont aussi la continuité d'autres bien plus gais. Tout dépend de quoi on préfère se souvenir.

Il y a trop de gens qui ne vivent jamais la moindre passion. Cet instant est triste et douloureux, mais Elle et moi en avons eu de plus exaltants avant ET après...

Et pour ne pas avoir de frustrations et de regrets, quand viendra l'heure des comptes.

Chaton a dit…

"Non loin des Arènes"... Nîmes ? Je suis toute ouïe !

Erik A. a dit…

Oh, chère Chaton, vous seriez déçue. Juste un sourire partagé le temps d'une après-midi "amicale"...

Et un excellent petit gâteau qui en dépit de son excellente tenue ne vaut pourtant pas une quiche lorraine pour le Nancéien que je fus.

C'est déjà pas si mal... Pour la magie de l'instant, j'ai des accointances exclusives dans l'est du pays davantage que dans le sud.

Et n'en dérogerai point de sitôt.

line a dit…

Troublant de s'offrir l'espace d'un rêve à toutes nos passions les plus intimes. De quitter le quotidien, et s'évader dans nos fantasmes les plus fous. Il est certain que revenir dans ces endroits où on a tant partagé, peut amener troubles et nostalgies. Un rêve fou enfoui dans notre mémoire de toute façon...