1785 - "..."
Il va la fesser. Au sortir de la douche, un regard a suffit.
En silence il l'a attirée doucement, fermement, s'asseyant sur le bord du lit, la maintenant debout face à lui, humide encore, cheveux rincés mais mouillés. Nue. Juste une serviette éponge blanche enroulée comme un sarong autour de la taille.
Leurs yeux se croisent, bref instant où d'un coup il fait plus chaud ! Elle les détourne vite, les ferme, cligne un peu, ne dit rien... C'est l'instant. Hors du temps des autres, comme dans une bulle.
Il pourrait presque entendre son cœur de fille battre, si le le sien à lui ne couvrait de sa propre chamade la naissante émotion à fleur de peau s'immisçant entre eux deux. Il va "oser". Elle attend confiante, puisqu'elle sait qu'il ressent suffisamment ses troubles pour ne jamais dépasser leurs bornes tacites. Et reconductibles...
Après tout, ce n'est qu'un jeu. Alors ils "jouent".
Et sans la quitter des yeux, il l'attire doucement à lui et déroule inexorablement la serviette...
Elle a longtemps cultivé dans ses plaisirs solitaires la "part imaginaire" de la fessée. Retirant des sensations au travers de ses lectures, ses souvenirs d'enfance, les désirs troubles interdits, jusqu'aux premiers émois réels le jour où elle osa passer à l'acte, au-delà de sa morale. Avec un homme attentif - mais plus jeune qu'elle, ce qui l'avait étonné - partenaire idéal pour une première, "trouvé" et intellectuellement "testé" au cours de longs mois par messageries, sas virtuel avant de se jeter à l'eau et provoquer la rencontre. Réussie. Dieu merci, elle était bien tombée.
Mais l'histoire naissante s'était arrêtée d'elle-même au bout de quelques rendez-vous libertins... Ce garçon ne lui apportait pas toutes les émotions enfouies. Peut-être sa jeunesse devenue handicap, cette attention continuelle excessive ne donnant jamais l'impression de la "prise en main" ferme et virile qu'au fond, sans se l'avouer, elle appelait de ses vœux dans ses méandres...
Bref, même si pour un début les choses s'étaient passées avec tact et douceur, quelque chose lui "manquait". Trop de retenue sans doute, là où elle aurait voulu éprouver crainte et même douleur, une fois la prime appréhension surmontée. S'en approcher tout du moins. Aller le plus loin possible pour éviter la frustration de la retenue. Sans pour autant tomber sur un sadique. Quadrature du cercle...
Sa seconde rencontre se passa moins bien. Trop SM, bien loin des fessées séguriennes qui l'attiraient davantage. Cuir, accessoires et cravache la glaçaient. L'homme cette fois plus âgé de quelques années avait des rituels qui n'étaient pas les siens. Elle s'évada. Il s'accrocha quelques mois tenant de renouer des fils invisibles dont lui seul croyait avoir perçu l'existence entre eux.
Quelle que soit l'histoire, il faut être deux. Et sur la même longueur d'ondes.
Il fut donc le troisième homme, sans l'entêtante musique à la cithare d'Anton Karas.
4 commentaires:
Je ne suis pas sûr que ça va la "sêcher"... bien au contraire... Amitiés à vous Stan...
Eh oui, il faut bien se rendre à l'évidence... Les écrits et les rencontres ne sont que du repérage. Si on recherche une alchimie particulière dans ce jeu particulier, difficile d'échapper à l'essayage pour trouver, pile, mains à ses fesses... ou face, fesses à ses mains !
Suivaaaaant !;)
Lorsque vous vous laissez aller à raconter vos « histoires » et que je les lis j’ai toujours cette montée d’émotion.
Emportée par de ‘simples’ mots.
Mais les mots ne sont jamais ‘simples’, mais plutôt de complexes condensés de nos vécus, de nos fantasmes ; et vous savez les faire remonter à la surface, les rendre ‘vivants’. Voilà.
On dira que je raconte toujours la même... Qu'importe. C'est un condensé d'émotions, je ne fais rien et ne veux rien vivre d'anodin. Pour avoir parfois transgressé cette règle, j'ai eu des "ratages", qui d'ailleurs soyons juste n'en seraient pas pour beaucoup, mais qui m'ont laissé à moi une impression d'inutilité un peu vaine. Il faut de l'osmose. En tout.
Je sais qu'elle passe, parfois...
Ce que je raconte, même "romancé" et réécrit possède un fond où le réel n'est pas absent... Mais vous savez tout ça, hein...
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