502 - L'âme fesseuse. Envie de jouer. L'approche du Printemps ? Va savoir...
Ce jour-là, comme souvent, c'est dans la voiture que la dispute avait commencé. Et comme toujours, pour une broutille insignifiante, un de ces petits riens qui s'enveniment au fil des secondes si on n'y prend pas garde.
C'est couru d'avance. La voiture est un espace clos, on y est assis des heures, sans pouvoir faire grand chose... Très vite la conversation peut dégénérer. Il est vrai qu'en montant dans l'auto ce matin déjà pour cette "virée à deux en amoureux" (!) vers la Côte Bretonne, une imperceptible tension, un agacement larvé pointait déjà le bout de son nez...
Il déteste conduire avec une présence hostile à ses côtés. Elle le sait, il lui a déjà dit. Mais elle s'énerve vite et prend ses silences pour une moquerie de plus... Du coup tout y passe, dans cette dispute qui dérive vite vers un règlement de compte incluant des récriminations antérieures...
Un peu injuste évidemment, mais c'est lancé, comme un TGV qu'elle déballe les griefs qu'elle a dû garder des jours, voire des semaines pour en avoir autant... Il n'en revient pas de tant de colère, qui doit cacher un malaise qu'il n'a pas su préjuger à temps...
Vase clos... Les yeux rivés sur la route qui défile, il serre les dents, ce qui lui confère une sorte de rictus qu'on pourrait prendre pour une moquerie...
Elle pérore de plus belle, pour provoquer sa réaction. Lui qui ne répond toujours pas, et elle qui s'emporte, montant en pression comme une cocotte-minute.
Elle est toute seule et d'un coup se sent vaguement ridicule. Elle tourne la tête vers l'extérieur, regardant le paysage, et après le bruit c'est un silence lourd qui s'installe.
Comme un mur entre les deux sièges... Mais à présent tous les deux savent très bien comment ça va se terminer !
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