11 avril 2008

Besoin ou... envie ? (2ème partie)

552 - Dîner d’amoureux aux chandelles dans la petite salle de restaurant de l’hôtel, vide mais très chaleureuse.

De toute façon, ils n’ont pas vraiment besoin de témoins. Les amoureux sont décidément toujours seuls au monde. Seule une table de six couverts attend d’autres convives, eux aussi en retard, mais pour l’heure, assis côte à côte, ils discutent avec le maître d’hôtel souriant qui leur apporte la carte, ravi d’avoir enfin récupéré ces clients qui se faisaient désirer !

Il est 21 h 10...

Elle semble si décontractée d’un coup, si souriante, sans cette petite boule d’angoisse sous-jacente d’avant-fessée qu’elle semblait porter en elle au creux de l'estomac depuis leurs retrouvailles, avant qu’ils ne prennent la route… Et qu’Il ne se décide à franchir le pas dans leur chambre sitôt leur arrivée, quelques minutes plus tôt….

Ce qui le touche le plus en la couvant tendrement du regard assise à ses côtés, c’est cette confiance qu’Elle lui accorde, sans conditions... Ses yeux brillent. Elle est belle, touchante et bat des mains, enthousiaste comme une gamine, toute peur effacée. Il la regarde, attendri.

Et cet intermède érotique agissant comme un adjuvant les a mis en appétit: foie gras, poulet aux morilles, profiteroles pour Lui, ogre affamé qui semble avoir laissé toute fatigue au vestiaire depuis l’ouverture des festivités.

Elle ne boude pas son plaisir non plus, choisissant exprès des plats différents pour la joie de picorer comme lors de la première fois dans son assiette à lui, tout en lui faisant goûter ce qu’Elle mange du bout de sa fourchette.

Un dîner plutôt riche pour des amants qui savent que la nuit à venir s’annonce torride. Mais ils sont gourmands. Aussi... Ils parlent de tout, de rien avec entrain. Elle ne rosit que lorsqu'Il évoque la fessée "douce" reçue, en lui promettant une suite... bien plus "claquante", d'autant qu'Elle ne se tortille même pas sur la chaise, preuve que ses fesses n'ont été qu'effleurées, comme Il le souffle à voix basse, en souriant...

Et ce n'est même pas pour faire pipi...

- "Interdit sans me demander l'autorisation !", lui rappelle-t-il...

Cette façon de piquer un fard et de plonger immédiatement dans le trouble quand il évoque leurs jeux et ces fessées qu'Il lui donne n'appartient décidément qu'à Elle... Il adore en user, la plongeant sciemment dans l'embarras et une honte non feinte avant de l'en ressortir pour passer à autre chose avec un petit sourire, suivant le principe chaud-froid de la douche écossaise...

Il en profite aussitôt. Entre deux sourires, Il évoque leur voyage commun et cet instant précis une heure plus tôt où au sommet d'un col, apercevant une vaste étendue neigeuse sur le bord de la route, Elle lui a demandé de stopper un court instant...

- "S'il te plaît..."

... Puis a ouvert la porte pour - sans descendre de l'auto - faire une boule de neige... Et lui a envoyé cette boule en pleine figure en éclatant de rire de le voir aussi interloqué. Une vraie gamine.

- "... Qui mérite des punitions de gamine, non ?"
dit-Il l'air de rien en la regardant dans les yeux. Hou, ce regard fuyant...

Elle agit avec lui spontanément par jeu, par plaisir et à l'instinct, sans se soucier des "conséquences" possibles. "Sois toi-même..." C'est ce qu'Il lui a demandé d'entrée, quelques semaines plus tôt. Son audace relative l'a amusé, une fois de plus... Il aime tellement qu'Elle "ose" des trucs, à ses risques et périls...

Elle rougit. Va-t-il en profiter ? Il a aussi dit adorer prononcer de petites phrases suggestives devant témoins. Et ce foutu maître d'hôtel qui tourne autour de la table, comme s'il sentait quelque chose ?

(En fait, l'homme espère surtout que ça aille vite pour pouvoir renvoyer les cuisiniers chez eux et aller se coucher, mais c'est amusant de prétendre qu'il a entendu le mot "fessée" et que depuis, il cercle autour de la table comme un requin qui aurait reniflé l'odeur du sang...)

Allons, tout vient à point à qui sait attendre...

Il lui avait dit que quand ils quitteraient la salle, Il l’empoignerait fermement par le bras, pour l’entraîner vers la chambre avec autorité, sous le regard des autres dîneurs, comme pour leur faire deviner ou extrapoler ce qui va se passer entre Eux... Mais les six personnes qui arrivent une demi-heure après le début de leur dîner à la grande table d’à-côté ne donnent guère envie de les mettre dans la confidence, même par ellipse.

Quand ils se lèvent de table sitôt le café bu, Il lui prend quand même le bras avec un regard appuyé. Aussitôt, la tension entre eux remonte d'un cran et leur désir aussi.

En quittant la salle sous les regards distraits des six dîneurs, ils reçoivent comme un encouragement les derniers mots d'un maître d'hôtel en partie soulagé:

- "Merci et bonne continuation, messieurs-dames..."


Les phrases de politesse convenues font toujours rire, surtout quand on connaît la suite à venir. Amusée, Elle l'espiègle ne peut s'empêcher de pouffer:

- "Hihi... "Continuation" ? Bien sûr qu'elle va être bonne, mon chéri..."
, lâche-t-Elle dans un murmure à l'oreille de son amant...
(à suivre)

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Viiiite ! la suite !
j'adore ton histoire !!!!

Anonyme a dit…

J'adore aussi, ce délai si bien raconté, cette promesse si étirée dans le temps! La suite! la suite!

Erik A. a dit…

Faut quand même me laisser le temps d'écrire, d'imaginer cette suite. Bientôt la conclusion. J'ai dit quatre parties et voici déjà la troisième, ce matin...

Rédigée cette nuit...

La "fin" bientôt. Avant une suite, forcément à vivre.

I_m a dit…

J'ai beaucoup aimé. L'ambiance la description. Juste se laisser porter par des mots ainsi que par des (res)sentiments que j'aime vivre...