12 avril 2008

Besoin ou... envie ? (3ème partie)

553 - "Continuation"… Le mot est faible.

En fait, cette nuit de retrouvailles amoureuses passe par quantité d’émotions et de plaisirs. À peine rentrés dans leur chambre et la porte close qu’ils se retrouvent sur le lit vite défait avant d’ensuite plonger sous les draps, leurs habits épars jetés à la volée dans toute la pièce. Un champ de bataille: blue-jeans, culotte, soutien-gorge, chemise, chaussettes et caleçon ne font pas long feu tant l’impatience est grande. Elle est toute nue. Enfin.

Envie de lui faire l’amour fort, tendrement, brutalement, avec douceur ou animalité. Envie de la saillir comme une chatte en chaleur, envie de lui balbutier des termes doux ou pimentés à son oreille, tout en s’enfonçant en Elle… La faire parler, répéter les mots, tendres ou crus...

Tout se faire mutuellement, fébriles et empressés parce qu'ils ont peu de temps dans leur parenthèse et comme si leur vie en dépendait, passant par la totalité des figures de l’érotisme, déroulant le catalogue du désir avec toutes ses variantes.

À plusieurs reprises, Il la prend sous son bras pour une rapide fessée, quelques claques sonores empourprant son cul avant de l’écraser de son poids, la clouant sur le lit comme un papillon sur un bouchon de liège. Puis d'indéfiniment la retourner, la sucer, la posséder, tandis qu’Elle lui offre sa bouche, son ventre et ses fesses tour à tour…

D'une petite voix presque inaudible, Elle lui a demandé l'autorisation d'aller pisser. Accordé ! Rouge, écarlate de honte de son audace et de son impudeur, Elle file sur la cuvette sans demander son reste.

Heureusement, la pièce est plongée dans le noir et Elle n'allume pas dans la salle de bain. Il ne verra pas sa gêne ni ses troubles de se voir ainsi obéissante à l'extrême, Elle qui l'est si peu dans la vie. Si dépendante de celui qu'Elle appelle désormais "son Homme"...

Envie de jouir en Elle, de lui donner du plaisir, de la faire gémir, crier… Mais aussi de la protéger, de l’envelopper et de dormir dans ses bras, dans cette position de petites cuillères encastrées qu’ils affectionnent tant.

Ce n’est que leur seconde nuit ensemble, mais leurs emboîtements sont déjà aussi naturels que ceux d’un couple se connaissant depuis des années. Il aime son goût, son odeur, la douceur et le grain de sa peau. Elle se pelotonne contre lui, rassurée, marquée et pleine de lui avant de s’endormir dans ses bras. Tendrement, après violence et plaisir partagés…

Jusqu’au petit matin…

7 heures... Un peu de lumière filtre des rideaux tirés. Il cligne des yeux, réveillé et la regarde à ses côtés, serrée contre son corps de mâle, ses hanches tièdes tournées vers lui comme une douce invite à reprendre la joute… Elle est si belle avec ses longs cheveux en désordre, si paisiblement endormie, avec son souffle régulier et ses yeux clos. Elle dort, tranquille et nue dans ses bras…

Il la réveille en la caressant, faisant naître le désir à ce corps toujours endormi… Elle s’agite doucement en ondulant son bassin et gémit, accueillant les doigts de son Homme qui s’insinuent en Elle, dans les deux orifices à la fois...

Il la caresse, la branle de ses doigts enfoncés de plus en plus vite, poissés de ses sucs et de son désir… Il adore qu'Elle mouille pour lui.

Il saisit alors ses cheveux réunis en torsade et dirige la bouche de son amante vers son sexe tendu dressé… Elle le suce lentement avec amour, le "préparant" en douceur avec sa salive pour qu’Il l’investisse ensuite d’une seule poussée rectiligne au fond de son ventre brûlant. Du miel…

- "Dis-moi... Cette fessée "magistrale" que je vais t'administrer ? Besoin... ou envie ? Réponds... Choisis !"

C'est la première fois qu'Il lui pose la question, qui ne laisse pas beaucoup de choix et aucune échappatoire. "besoin ou envie ?"... Elle lui dirait bien: "les deux mon capitaine !" dans un éclat de rire, mais ce n'est guère l'ambiance du moment, évidemment... Il ne perd rien pour attendre.

Elle ne sait pas, ne lui dit pas encore. Elle devine qu'Il lui reposera la question à nouveau, plus tard. Et que cette fois, Elle répondra, toute honte bue... Pour l'heure, allongé sur Elle, Il la pilonne, les jambes relevées autour de son cou. Il veut la faire jouir, gagner son plaisir à Elle qui compte bien plus que le sien propre et va y arriver, juste avant le petit déjeuner…

C’est d’une voix enjouée et très réveillée à présent que - tout en le regardant avec un ultime clin d’œil complice, allongée sur lui de toute sa longueur en travers de son corps - Elle s’empare du téléphone sans le quitter des yeux...

... et appelle la réception, l'œil rieur, pour leur commander thé, café et croissants…

- "Ton thé citron, mon chéri ? Besoin... ou envie ?"
(à suivre)

Photo: © art-fred

5 commentaires:

Anonyme a dit…

besoin ou envie ? bonne question ! en tout cas, à vous lire... l'envie me prend de combler un besoin...
morgane

Anonyme a dit…

"Dans cette position de petites cuillères encastrées qu'ils affectionnent tous les deux"

Quelle belle image d'où il émane ces sentiments
d'animalité, de complicité et de douceur en même temps : Ne faire plus qu'un....

Quelle suite, Stan!

Magnifique! et je suis impatiente de lire la prochaine.

Merci d'un si beau texte aussi vivant!
Lilou.

Anonyme a dit…

et je dirais, j'ai besoin de combler une envie ....

Anonyme a dit…

J'ai lu la quasi totalité des histoires que tu as écrites dans "troubles vécus... et rêvés" et l'effet est identique à chaque fois ça me touche, au delà des histoires que tu racontes, c'est ta façon d'agencer les mots que j'aime.

Cette facilité déconcertante que tu as pour exprimer les différentes émotions ressenties.

Dans "Besoin ou... envie", tu sais nous intriguer, on sait ou tu dois nous emmener, c'est écrit à l'entrée du blog ! Et pourtant...

On vit les choses en même temps qu'Elle. La tendresse évidente entre Elle et Lui, sa peur légitime sur ce qui va se passer, le plaisir d'avoir peur... Et puis la complicité, la confiance qu'ils s'accordent mutuellement.

Ensuite l'acte en lui-même joliment raconté, les mots sont justes on n'a qu'une envie être à SA place !

Et puis... l'homme reprend ses droits. Au début, il la domine et Elle est troublée puis lors de l'acte sexuel ils sont à l'unisson sur un pied d'égalité, mais la fameuse question la fait vaciller "besoin ou... envie ?"

Il est toujours le maitre du jeu, mais ça ne l'empêche pas "Elle" de faire un coup gagnant "- "Ton thé citron, mon chéri ? Besoin... ou envie ?".

Je ne sais pas comment l'histoire se termine, ou plutôt si je sais, ils gagnent tous les deux, parce que durant ces trois jours ils auront été au bout de leurs besoins ou de leurs envies !

Anonyme a dit…

ah ! enfin les choses sérieuses