643 - Les "grands esprits" se rencontrent…
Il y a un petit moment que je voulais réagir sur le passage clé d’un film resté ancré dans ma mémoire forcément sélective. Une scène trouble et marquante de "la piscine" de Jacques Deray, film sulfureux de 1968 (il y a 40 ans !) et qui le reste encore de nos jours…
Sorti l’année de mes douze ans, je ne l’ai évidemment pas vu en salle, mais mes parents - qui eux s’étaient rendus au cinéma pour le voir - en ont parlé en douce la semaine durant. Et notamment un soir dans le jardin, avec un groupe d’amis, en prenant l’apéritif…
Visiblement, il y avait débat. De mœurs. "La piscine", c’était pas vraiment "la grande vadrouille"…
À mon entrée intempestive, tous se sont arrêtés net et sont aussitôt passés en chœur à autre chose, comme savent si mal le faire les grandes personnes, l’air de rien.
Frustrant. J’ai retenu qu’ils parlaient là d’un truc réservé aux adultes, ce qui aiguisa forcément ma curiosité.
Ce faisant, ils ont pour longtemps conféré à ce long-métrage une sorte d’aura, un mystère trouble au parfum d’interdit, autour du quadrilatère Ronet – Birkin – Delon - Schneider…
Je l’ai vu depuis. La beauté intemporelle des acteurs, ce couple mythique formé par Alain et Romy, l’innocence perverse de Jane…
Sans parler du charme vénéneux de Maurice.
Deux nous ont quittés. Les autres vieillissent lentement mais sûrement, leur temps de gloire passé… Nostalgie des choses, du temps figé. Cruelle vie qui use irrémédiablement les corps.
Mais le film reste. Leur beauté d'alors aussi. Et "la piscine" a bien vieilli, au final… Je voulais parler de cette scène, donc.:
Moment tendu entre Alain et Romy. Elle demi-nue derrière une fenêtre et lui qui sort chercher une badine pour...
Bref, j'avais écrit le post, en brouillon, cherchant même l'extrait sur YouTube... (La scène y est, vous verrez...)
... Avant de me rendre compte hier en me baladant qu'Amour Cuisant l'avait déjà fait il y trois semaines, sur son blog ! (que par ailleurs je vous recommande) Et bien fait, même.
Du coup, un peu frustré, je vais me contenter ci-dessous d'un extrait de sa prose qui vous donnera peut-être envie de vous plonger à votre tour... dans "la piscine"...
Par cette chaleur...
"Dans le jardin désert, Delon prend Romy dans ses bras, l'entraîne jusqu'à la véranda doucement éclairée de la villa.
La véranda est pourvue de deux fenêtres à claire-voie, en enfilade, et c'est par l'une d'elle que le spectateur indiscret assiste à la suite de la scène. La robe est vite défaite, le dos dénudé jusqu'au bas des reins. Delon ressort, à défaut de sabre va cueillir une fine branche de laurier, revient en l'effeuillant. Romy s'est appuyée dos à la fenêtre de la paroi opposée.
Elle lui fait face. Elle nous fait face.
Delon caresse son ventre et ses seins avec la badine improvisée :
- "Tourne-toi !"
Romy obéit. Se tourne. Attend..."
(suite du texte sur le blog d'A.C.)
7 commentaires:
J'ai vu ce film une dizaine de fois, toujours avec plaisir. L'histoire, les cadrages, l'atmosphère - torride - , les acteurs - 'justes' -, les costumes sont parfaits; 'La piscine' est devenu un classique.
J'aime bien cet ordre donné par Delon : "toune-toi"... Le hic est qu'on ne sait pas trop s'il lui fouette le dos, les reins ou les fesses...
Mais ça reste vraiment très érotique. A l'époque au moins on arrivait à faire érotique et vraiment scandaleux, aujourd'hui on veut faire du scandaleux et on nous balance du sexe sans érotisme!
D'autant que cet ordre, il le donne deux fois ! Dans un premier temps, elle hésite avant d'obéir.
Sinon oui, le film était assez "osé" pour l'époque, on était en plein "pompidolisme" (le film est sorti en janvier 69, je crois) et la libération sexuelle qui allait suivre n'en était qu'à ses prémices...
Ben honte a moi ! je n'avais jamais vu ce film ... mais je ne suis pas tres: Delon-mania , j'ai toujours prefere les films fantastiques alors evidemment . Par contre l'actrice est vraiment tres jolie , je suis sure qu'elle ne devait pas être indifferente aux quelques coups de tige de laurier qu'elle a reçue
L'actrice était une bombe... Au destin tragique.
Romy Schneider, rien que ça, à mille lieues de son rôle de "Sissi Impératrice". En pleine romance amoureuse avec Delon, d'où le côté "réaliste" de ces scènes entre amants dans la vraie vie.
Je n'ai jamais aimé Alain Delon, même dans ce film; je n'aime pas son physique qui me laisse 'de glace', je n'aime pas son 'jeu'. Mais, Dieu! que j'aime Romy. Romy est la quintessence de la beauté, de l'actrice 'qui ne joue pas', de l'actrice qui vit et se rebelle, de celle qui dévore la vie et se dévore elle-même.
Mais, Dieu quelle est belle...
Chaud ! On piquerait bien une petite tête :-)
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