1159 - "Der kongress tanzt"...
C'est un film allemand d'Erik Charell datant de 1931. Autant dire il y a un siècle, tant le monde a changé depuis.
Il y en eu trois versions, une tournée en allemand, une en anglais et une autre en français par Jean Boyer, sous le titre:
"le congrès s'amuse"...
Une de ces comédies mineures légères, comme il s'en tournait tant, avec un prétexte scénaristique fin comme une feuille de papier à cigarette...
Lilian Harvey, la jeune première y joue trois fois le rôle de l'ingénue aux côtés d'Henri Garat, idole d'une génération de midinettes et spécialiste avéré du film à l'eau de rose... Des noms d'acteurs qui ne nous disent rien mais qui étaient très célèbres dans ces années-là en Allemagne et en France, entre les deux guerres.
Lilian a 25 ans en 1931, pour ce film...
Et c'est parce qu'elle parle anglais, allemand et français qu'elle joue le même rôle avec aisance dans ces différentes langues dans cette petite comédie musicale. Plutôt que d'utiliser le balbutiant doublage, on préfère alors en effet tourner plusieurs versions du même film, pour les différents marchés.
Elle fit un peu carrière aux USA dans les années 30 avant de rentrer à Berlin. Mais la montée inexorable du nazisme et le détestable climat en Allemagne l'exile: au tout début de la guerre, elle se réfugie à Paris, puis lors de l'avancée de la Wehrmacht au moment de l'Occupation, elle part dans le sud de la France... Elle est déchue de sa nationalité allemande qu'elle ne retrouvera que plus tard...
Quand à sa carrière au cinéma, elle est terminée mais elle ne le sait pas...
Revenons au film qui se passe durant le Congrès de Vienne de 1815.
Toute la ville est en liesse, ça chante, danse... et flirte. Le Tzar de Russie Alexandre Ier lui-même en profite pour courtiser une jolie gantière, Christine Weinzinger.
Cette dernière, lors de l'arrivée en ville du cortège, a eu l'idée malheureuse de lancer un bouquet de fleurs dans la calèche impériale au grand dam de l'escorte. Les autorités autrichiennes qui craignent l'attentat terroriste se méprennent et pensent que la fille a voulu lancer une bombe sur l'attelage du Tzar !
Aussitôt arrêtée, Christine est condamnée pour son geste à être fouettée, lors d'un passage expéditif devant un tribunal qui ne s'embarrasse pas de preuves.
25 coups de trique sur les fesses nues ! Au moment de la sentence, la pauvre jeune fille porte les mains à son postérieur comme pour se protéger d'avance, avec un touchant cri de désespoir. Inutile.
La scène suivante se passe dans une cellule, au milieu des cris et suppliques de la gamine qui implore grâce devant un jeune bourreau. Lequel hésite un peu, probablement assez troublé par ce qu'il va faire sur ordre. Après quelques tergiversations, le garçon assigné à la punition l'empoigne puis l'attache à l'aide d'une large courroie, courbée à plat-ventre sur une sorte de chevalet, et enfin relève sa robe avant de la déculotter...
Mais au moment ou le gaillard va pour appliquer la punition sur le cul nu de la demoiselle, ce crétin de Tzar mis au courant de l'affaire débarque et s'en vient gâcher le spectacle, arrivant un peu trop tôt pour sauver l'honneur... Et les miches de la jeune fille...
Le bourreau la délie, à regret... Nous aussi, on regrette.
L'extrait proposé provient de la version allemande, il est évidemment de piètre qualité, mais un peu d'indulgence devant les images fatiguées et le jeu outrancier des acteurs d'alors. C'est une relique... Et en y repensant, ce devait d'ailleurs être assez érotique et osé pour l'époque.
Encore qu'il faut avouer que dans les cabarets berlinois s'en passaient de belles, une "décadence" très critiquée par les ligues de vertus avant l'apocalypse hitlérienne qui n'allait plus tarder...
1 commentaire:
le bourreau est tout à fait à mon goût ! vous avez raison le tsar est un casse pieds.
Enregistrer un commentaire