"Les fesses de Gina étaient deux mappemondes pleines et souples, des chairs superbes et tendres, des babas fermes et savoureux, des poires fondantes et mutines...
Les fesses de Gina étaient des provocations à la fessade, aux pinçons, à l'étreinte. On aurait voulu les claquer, les lécher, les téter, les baiser, les mordre et les étriller...
Les fesses de Gina étaient des désirs, des passades, des folies. Des rêves qu'on touchait, palpait, soupesait.
Des fantasmes de fesses..."
Le texte débute par la rencontre inattendue dans le train Paris-Venise d'une jeune animatrice de télévision, Eva Lindt, avec un homme, Donatien Casanova qui semble dormir dans le compartiment, un carnet vert ouvert près de lui...
La tentation est trop forte, la jeune femme curieuse découvre d'abord d'étranges croquis érotiques et sa curiosité est rapidement avivée.
Et lorsque son compagnon de voyage à présent réveillé lui propose de se lancer dans la lecture de cet ouvrage en sa compagnie, elle ne sera pas longue à convaincre.
Ce petit carnet est une révélation, l'histoire de la vie sexuelle de Donatien à partir du jour où il découvre... la fessée, évidemment !
Du coup, au rythme du voyage, Eva entre en même temps dans la lecture et... le plaisir.
Libre au lecteur de la suivre.
Ou pas...
Cette année-là, j'avais discrètement piqué chez mon éditeur deux exemplaires de cet album au titre sulfureux. J'ai offert l'un et l'autre.
Notamment à Catherine, une de mes voisines avec qui j'entretenais un rapport étonnant et sensuel sans jamais l'avoir croisée autrement... qu'au téléphone. Trouvée sur le fameux réseau et se révélant vivre dans un appartement distant du mien de quelques dizaines de mètres à peine...
Nous ne nous sommes jamais vus. Une sorte de défi. Ç'aurait été pourtant si facile... Bref, intéressée par le sujet, la jeune femme qui n'avait pas franchi le pas avouait être plus que troublée par l'éventualité du jeu de la "fessée amoureuse". Pour lui en faire cadeau, j'avais été glisser le livre sous son siège de voiture, dans le grand parking souterrain que nous partagions dans la résidence. Catherine m'avait indiqué son emplacement et laissé sa portière ouverte pour ce petit cadeau à lui faire en "toute discrétion"...
J'ai su ensuite qu'elle avait tenté en vain de convaincre un de ses amants du moment de la fesser, lors d'une balade dans la forêt de St Germain... Échec cuisant, le rustre lui avait juste fait mal au cul en se débarrassant en soupirant de la "corvée" sans le moindre attrait pour cette fessée sur ordre, ni y inclure la moindre parcelle d'érotisme... Chacun son truc, l'homme en question n'aimait que les pipes... La belle Catherine ne suçait que du bout des lèvres.
Reconnaissons qu'elle aurait pû être dégoûtée définitivement par ce ratage fessophile, mais "voisine" insista, largua le maladroit et se trouva par bonheur un amateur éclairé quelques mois plus tard, un gaillard ravi de lui faire vivre les passages du bouquin "en vrai"... Passons.
"L'Art de la fessée", c'est d'abord un texte de Jean-Pierre Enard, juxtaposé astucieusement avec de nombreuses illustrations de fessées de Manara qui traînaient dans les cartons du maestro Italien, des trucs très enlevés au crayon, quasiment des esquisses...
Milo est devenu ainsi en un seul livre un dessinateur-culte dans le monde des fesseurs.
Il suffit de toute façon de le lire un peu pour s'apercevoir que dans la plupart de ses BD on trouve des scènes qui prouvent que ce petit jeu de sculaciatta ne lui est pas étranger et ne le laisse pas indifférent, loin s'en faut.
Je lui poserai bientôt la question...
"L'art de la fessée" © Milo Manara - Vent d'Ouest
2 commentaires:
Bien sûr Manara, mais surtout quelle belle histoire de voisinage....
Je vous l'avais pas racontée déjà, celle-là ? Il me semble... C'était amusant de se remémorer tout ça.
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