1445 - "Le passager de la pluie"...
"Rider on the rain" en version anglaise. "Bronson at his brutal best !", dit l'affiche américaine racoleuse en montrant un Charlie torse nu empoignant Jobert apeurée par le visage...
Je suis embêté, je voulais vous offrir une séquence de ce film revu en DVD il y a une semaine à peine. Mais j'ai été devancé... Tant pis, je vous la passe quand même, c'est trop bon...
Fence ne m'en voudra pas.
J'étais très jeune quand mes parents sont revenus enthousiastes un dimanche après-midi du cinéma.
Mais je me souviens du titre insolite, "Le passager de la pluie" et aussi qu'ils ont reparlé du film à voix basse le soir au dîner, probablement en raison d'un sujet scabreux à ne pas évoquer devant les enfants...
Bref, ils venaient de voir ce film de René Clément avec la jeune star montante du moment, en France, Marlène Jobert (jouant Mellie Mau) qui partageait l'affiche avec un des fameux "sept mercenaires"...
L'Américain Charles Bronson, ex-"homme à l'harmonica" et futur "justicier dans la ville" était-il un fesseur ? Qu'en aurait dit Jill Ireland ? Parce que pour l'avoir vu couper des bûches avec une aisance inquiétante dans le film de John Sturges, on imagine une main sacrément calleuse...
C'est un film réalisé d'après un roman de Sébastien Japrisot qui a écrit un tas de trucs pour le cinéma... Dont "l'été meurtrier", entre autres.
Et aussi un truc qui semblera plus près de nos "jeux de mains", l'adaptation scénario pour Just Jaeckin "d'Histoire d'O"... Certes pas ce qu'il a fait de meilleur, mais passons.
Un soir, un inconnu surprend Mélancolie Mau, une jeune femme qui attend son pilote de ligne de mari, seule chez elle, dans le sud de la France...
Le type l'agresse brutalement et la viole !
Folle de terreur, Mellie le tue avant de se débarrasser du cadavre qu'elle jette à la mer.
Peu de temps après, un mystérieux policier militaire américain vient la harceler de questions.
Refusant d'avouer le meurtre, elle se retrouve alors impliquée dans une lutte sans merci avec son redoutable inquisiteur, le troublant colonel de l'US Army Harry Dobbs...
Que veut-il, au final ? Je vous laisse la surprise.
OK, c'est une façon de filmer un peu lente et démodée, mais un peu d'indulgence, ça date de 69... Ce n'est pas du tout Bronson qui cause, mais un compatriote avec un accent US volontairement très prononcé. En fait, pour les puristes, c'est John Berry qui fait la voix française...
On peut voir le film en anglais, impossible de savoir si Jobert est ou non doublée, elle.
Et puis soudain, cette scène. Mellie et Harry sont seuls dans la maison, il l'interroge... Elle lui balance un verre de scotch à la figure, le rate, à peine. Quelques gouttelettes sur le costume. Et ça dérape.
Une vraie menace qui - je le sais - trouble les femmes. Le ton, la façon de dire, la certitude que ce ne sont pas des paroles en l'air...
Harry grognant en allant essuyer sa veste: "Si vous faites ça encore une fois, une seule... Je vous fesse !"
Mélancolie qui suffoque: "Vous me... Quoi ?"
Harry, reprenant en martelant les mots: "Je vous mets sur mes genoux, je vous déculotte et je vous donne une bonne fessée !"
J'avoue que même si je le connaissais et vu des bribes à la télé, je n'avais jamais regardé ce film en entier, tranquillement. C'est sûr que j'aurais - à n'en pas douter - retenu pareil dialogue, croyez-moi !
25 commentaires:
Ces mots magiques, si bien détachés que prononce Charles Bronson.... sa voix sévère d'ou se dégage qu'aucune réplique ne sera admise...cela est très fort, intense...
Ces mots résonnent et paralysent en meme temps...et font perdre complètement pieds.
J'Aime tout simplement.
Lilou
Ahlala, moi aussi... J'aurai tout de suite balancé le deuxième verre :D
C'est bien Bronson qui les prononce, assurément... Mais dans la version française qui est la plus vue, ce n'est pas lui qui parle. Le comédien ne causait pas du tout français, alors il a été doublé par John Berry, réalisateur américain alors âgé de 52 ans et exilé en France en raison du maccarthisme.
Le mari de Myriam Boyer possédait une voix rauque et mâle pouvant coller au personnage...
Je me souviens trés bien de ce film et de ce passage. A l'époque, j'avais été très déçu.
Voir Marlène Jobert recevoir la fessée déculottée,c'eut été un régal,mais ce n'était pas et ce n'est toujours pas dans les moeurs cinématographiques !
Oui hein? et sa petite voix qui dit "vous...me quoi?" je trouve ça trop mignon.
Comme je l'ai dit ailleurs, j'ai beau aimer la fessée, le deuxième verre non plus je ne l'aurais pas lancé. Charles Bronson, mince!
J'aime beaucoup cet extrait, et la photo de Jobert interloquée qui vient d'entendre l'homme la menacer, rougissante...
Rien à voir, mais la photo de une et assez sage et l'affiche US volontairement racoleuse qui en découle avec le héros torse nu qui pourrait être le violeur (alors qu'il est le sauveur) montre que les dessinateurs ont de l'imagination...
Voilà, ça y est ! Je crois que je sais d'où me vient cette douce perversion... C'est exactement cette scène là qui la première m'a troublée, et qui fait que depuis toute petite, je suis une inconditionnelle de Bronson... Il m'en aura fallu du temps !
@ Miarka: "Merci qui ?" Bon OK, je ne suis pas Bronson, je n'ai pas l'accent de Berry (DE Berry, pas DU Berry, hein !) mais j'ai des atouts aussi: une belle voix mâle, une carrure avec des épaules, certes pas de moustache (ça vous ferait rire...) mais au fond, le principal, contrairement à Charles, je crois surtout que je ne m'arrête pas à la menace.
Lui la fait flipper (faut dire qu'après les scènes du début, normal qu'elle se méfie) Mais malheureusement ne la fessera pas...
Et pourtant, Dieu sait si elle mérite, dans la plupart de ses films, l'agaçante Marlène...
@ Miarka: J'y pense... Bronson, hein ? C'est vrai qu'il a une belle tête de gitan, le gaillard. Vu votre pseudo éloquent, rien ne m'étonne du coup. Tiens, comme il ne ressemblait pas à l'Américain type "middle west", il a même joué des Indiens au début, avec sa "gueule" de baroudeur" un peu métèque. Des Mexicains, aussi. Sacré bonhomme... Dans le film, il est connu et incarne un Américain pur jus, après des années de personnages un peu plus hétéroclites et exotiques, avant la gloire.
D'après Wikipédia, il aurait des origines tartares...
Je n’ai pas vu le film mais visionné les quelques extraits proposés. J’aime bien cette façon de filmer, belle photo et plans ‘justes’. Malgré l’âge du film je ne trouve pas que cela soit si ‘vieillot’ - ou alors c’est moi qui aime les vieilleries – ce qui est, au demeurant, fort possible.
Elle « surjoue » légèrement Marlène J. mais, là, c’est bien l’époque qui voulait cela.
Cette robe blanche blousante est tout simplement sublime avec cette boucle de ceinture très ouvragée et les poignets mousquetaires à boutons de manchette. Fluidité et masculinité....je veux la même !!!:-))
Oh, le film vaut le coup d'oeil, je l'ai vu la semaine passée, si ce n'est une certaine lenteur dans les scènes et enchainements, filmé comme dans ces années-là... Quand à la mode, elle est cyclique, du coup c'est tendance...
Alors question « mode » je ne suis absolument pas d’accord avec vous. Si effectivement on peut parler de « cycles » ils ne sont pas aussi pérennes que ce qu’on peut supposer.
A part l’hypothèse de la « soirée déguisée » aucun vêtement correspondant à une ‘vieillerie’ n’est réellement portable [sauf exception ....].
Il y a toujours quelque chose dans le détail qui fait que le vêtement est aussitôt classé ‘vintage’.
Exemple les épaules très marquées (datées fin 70] sont revenues à la mode ; néanmoins elles n’ont pas la même forme et la même ampleur. Je chipote ?! Oui je sais….mais j’aime bien :-))
En tout cas, voici longtemps qu'un post n'avait pas suscité autant de commentaires. Ce qui est intéressant, c'est que c'est sur un extrait dans lequel pas un bout de fesse n'apparaît, mais juste l'évocation suffit à faire réagir. Comme quoi ce qui est "non-vu" voire "entendu" est plus excitant que toute une exposition charnelle à pleines fesses...
L'évocation suffit parfois. Mais parfois il faut aller jusqu'au bout lorsqu'on s'aperçoit que ce que l'on demande n'est pas bien entendu.
Chouette extrait ceci dit.
Il faut TOUJOURS aller jusqu'au bout. Je ne me vois pas promettre une bonne fessée et ne pas l donner ensuite, à un miment où un autre. Je serais déçu. Et Elle aussi.
Je n'aime pas décevoir...
J'avais vu ce film, adolescent, et cette menace n'était pas du tout passée inaperçue. Les allusions inattendues à la fessée, dans la vie (ou les films) de tous les jours, sont souvent plus troublantes que bien des photos.
On fait remonter cet extrait de film où l'on verra Bronson menacer Marlène Jobert d'une "bonne fessée" !
Bonsoir Stan,
Ce film n'est pas souvent rediffusé à la TV même en cinéclub. D'après la bande annonce, il me semble que miss Marlène double sa propre voix.: un timbre entre aigu et fluet.
J'aurais pensé à Anthony Quinn dans ce rôle mais... Lui aussi était une sacré nature: Quasimodo (1956 - De Jean Delannoy avec la sublime Gina Lollobrigida. Ah les Italiennes !!! ) , "San Sébastian " (1969- de H. Verneuil...).
Merci pour la page ciné. C'est comme "Julie pot-de-colle" avec miss Jobert : d'après l'affiche, on est dans le vif du sujet... Rires. Charles.
Je suis toujours aussi fan des menaces, qu'elles aboutissent ou non dans les films peu m'importe finalement. Dans la vraie vie c'est une autre histoire lol
C'est vrai qu'on meurt d'envie qu'elle lui envoie le deuxième verre dans la figure...pour voir!
Je vais essayer de retrouver l'extrait qui y était avant qu'il ne soit supprimé.
Je cherche l'extrait...
Il faut que je retrouve ce passage...
Ici donc à 6'40"...
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