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1503 - "Mots d'amour secrets"...

Qui n'a pas codé ses petites missives, enfant ?

À l'école, billets passés sous le bureau de main en main jusqu'à celui à qui il est destiné, message mystérieux trouvé sur un prisonnier "ennemi" lors d'un "grand jeu" scout, bref tout ce qui doit rester mystérieux pour un unique destinataire...

Un texte à l'encre sympathique que l'on "révèle" en passant la lettre à la flamme d'une bougie (en prenant garde de ne pas enflammer le papier, ne rigolez pas, ça m'est arrivé et j'ai failli faire cramer la maison familiale !) ou encore l'anodin jus de citron pour faire apparaitre les mots dissimulés, oui, je sais: j'ai eu une enfance très "castor junior"...

La lecture trop attentive des "fiches pratiques" du journal de Mickey, sans doute ?

Passionnant, les lettres cachées, les missives secrètes. Ce que seul l'être aimé doit décrypter...

Ici, c'est un registre nettement moins enfantin... "Cent lettres à décoder pour amants polissons", le sous-titre est évocateur.

"Dans une lettre anodine, Juliette glisse une invite amoureuse à son Roméo. Sous couvert de pronostics hippiques, une femme transmet des propos quelque peu cavaliers à un homme marié. Un détective privé drague discrètement sa cliente dans un rapport de filature...

Inspirés par le célèbre billet de George Sand à Alfred de Musset, les auteurs imaginent des mots d'amour à double sens. Acrostiches, contrepèteries, homophonies et autres rébus habitent clandestinement les pages de ce livre, candides missives dont vous aurez à découvrir les brûlants secrets !"

J'avoue que la lecture de ce petit livre est un délice, et que j'en dois la découverte à une "liseuse" attentive qui l'a présenté "ailleurs". C'est trop bon pour que je laisse passer et ne rebondisse pas.

(ci-contre, un des deux auteurs, Frédéric Schmitter, lors d'une dédicace au "Furet du Nord" de Lille, il y a quelques jours... Apparemment un cadeau de Saint Valentin très prisé)

Extrait choisi (merci IM)

Parfois, il suffit d’enlever quelques lettres pour comprendre un texte tout autrement…

"Un pli confondant" ou "le diable Vauvert..."

"Je crois que vous êtes nouvelle dans nos murs. Aussi, soyez la bienvenue.

Il faut se féliciter de ce que Notre-Dame de Vauvert attire le beau monde. Saint-Louis s’y est rendu alors qu’il allait à Aigues-Mortes s’embarquer pour une croisade….

Mais au fait, je me présente: je suis le curé de Vauvert. Voilà soixante-six ans que je remplis la difficile tâche de contenter les âmes.

Les âmes pieuses d’ici sont plutôt consensuelles, voire inconsistantes, et quand elles prient, je suis pour elle comme une sorte de convoyeur. Je me suis laissé dire que vous étiez une jeune femme libre et sans condescendance. Aurais-je plaisir de vous confesser à votre tour ?

Mon suisse, surmené par des années de commérages, prétend que c’est là votre secret désir.

Ma porte est située à l’angle des rues Voltaire et Carnot. Vous me trouverez facilement, je suis généralement connu..."

La réponse du même acabit:

"J’ai lu votre courrier non sans une certaine considération.

Mon "secret désir", avez-vous écrit ? Il est à craindre que votre vieux concierge n’ait confondu. (Mon Dieu ! Qu’ai-je dit à cet inconstant?) Mais passons sur ce détail... (nous pourrons toujours contester la droiture de cette andouille plus tard)

J’ai bien réfléchi à votre proposition... L’idée que vous me confessiez ne me déplaît pas, loin s’en faut. Il faut savoir naître aux nouvelles expériences !

Mais sachez une chose: je suis une femme fort émotive, et vous aurez sans doute un peu de mal à me contenir !"

Pour comprendre la double signification du texte, relisez le en retirant tous les "con". (retirer les cons, tout un programme, hein...)

Et vous "entendrez" du coup une toute autre coquinerie, fort leste et amusante...