1573 - Une grande résidence de vacances du Sud, long bâtiment anonyme blanc dans laquelle à peine la moitié des appartements sont occupés, quelques semaines avant l'été. Une nuit de mai.
Il fait chaud dans le petit studio du second étage, loué pour la semaine. La porte-fenêtre du balcon est ouverte. La copropriété est silencieuse, à part le bruissement des pins agités par un léger mistral... À présent, ils dorment, repus. Ils sont rentrés de ce petit restaurant du port juste après le dîner, ont fait l'amour dans un envol d'habits à présent épars autour du lit. Moiteur de corps à corps, commençant fébrilement puis lentement, tendrement accouplés pour faire durer le plaisir. Une apogée atteinte aisément en même temps, ils se sont assoupis, essoufflés l'un contre l'autre quelques dizaines de minutes.
C'est elle qui a rouvert les yeux la première. Jeté un œil sur le cadran lumineux du réveil... Deux heures à peine. Avec délicatesse, presque machinalement, ses doigts virevoltent, espiègles. Elle commence à caresser la verge de son homme, lui redonnant peu à peu une rigidité brûlante, le sortant de sa torpeur. Il se redresse.
Sa bouche remplace sa main... Lui bande désormais entre ses lèvres et du coup ouvre les yeux, se sentant absorbé, avalé, mouillé de salive brûlante. Elle le suce...
Il se lève, la queue tendue et humide battant au vent.
En silence, il lui prend la main, l'entraîne hors du lit. Elle le suit sur le balcon avec un sourire complice. Ils sont nus. Personne ne peut les voir du dehors. Elle jette un œil vers l'extérieur, devinant à peine les arbres dont les branches se découpent dans la nuit comme dans Blanche-Neige, quand la gamine fuit le couteau du chasseur dans la forêt...
... Il l'embrasse, l'enlace, caresse ses fesses. Puis sans crier gare, lui coupant le souffle, l'empoigne, la courbe sous son bras, la soulevant presque avant de lui claquer fortement trois ou quatre fois le cul, sans se soucier de la résonance, de l'écho qui se répercute dans toute la pinède, dans le silence de la nuit... Dans les autres appartements, pas un bruit. Écoutent-t-ils, ou dorment-t-ils tous ? Ils s'en foutent ! Ce n'est pas un "plus" excitant qu'ils souhaitent érotiser cette nuit...
Il l'embrasse à nouveau en lui mordant les lèvres, plus goulûment cette fois, palpe à pleines mains ses fesses à présent un peu marquées. La refesse d'une vingtaine de bonnes claques qui lui arrachent quelques plaintes, sur la fin... Puis, sans un mot, il l'agenouille, la contraint à se prosterner, à offrir sa croupe brûlante et rouge désormais.
Cette nuit, face à la lune, il la prend lentement en ouvrant ses fesses pour la saillir à longs traits. Il l'encule, se gargarise du mot qu'il prononce à haute voix, lui fait répéter dans un souffle balbutié quelques insanités senties qui la bouleversent avant de se répandre en elle au fond de ses reins, avec l'impression d'entendre en fond sonore les voix conjointes de Gainsbourg et Birkin susurrer amoureusement les paroles de "je t'aime, moi non plus..."
10 commentaires:
Trés beau texte. Une situation comme je les aime.
Ravi de voir que ça vous parle, ma foi... C'est aussi une façon de faire qui ne me déplait pas, évidemment.
Un récit toujours aussi « emballant ».
Vos mots me prennent d’assaut, là pendant mon ‘pauvre déjeuner’. Et l’ambiance que vous décrivez m’est très familière. Parce que il y a un appartement, il y a le silence d’une résidence vide en demi-saison ; parce qu’il y le sexe après le dîner, parce qu’il y a le premier endormissent de l’épuisement et le réveil de simple plaisir ; parce qu’il y a des pas légers vers la cuisine et puis vers le balcon, la moiteur d’une nuit plus chaude ; parce qu’il y a des baisers et des cris.
Retour en accéléré rapide....vers mon passé.
je viens de me réveiller...et je lis ce récit décrit avec tellement de détails sensoriels que j'ai l'impression de le vivre.
La nuit, le bruit du vent dans les pins, l'odeur du dehors, des corps, les draps froissés...
Je me sens aussi "riche" que si je venais de le vivre.
Merci.
Zut.....
Ce soir, je m'étais promis de rester sage.....
Mais à cause de vous...
Ca n'est pas bien du tout!
@ Lilly: mes petites divagations ne sont pas franchement faites pour la sagesse et la chasteté mentale des lectrices, convenez-en...
Me revient des bribes et des morceaux de vie (sensuelle), avec un sourire sur le coin des lèvres, en retraçant certaines "évocations culières". (Pas cuillère. Quoi que c'est une position que j'affectionne.)
Il y a des choses inventées, d'autres moins, d'autre pas du tout.
Vous avez peut-être raison......
Vous évoquez des choses qui réveillent de vieux souvenirs en ma mémoire........
Je découvre ce post que je n’avais jamais lu... Agréable et excitante façon de redémarrer la journée...
C'est en la relisant que je m'aperçois en y repensant que cette petite histoire se passait à Bandol, au nom empreint de sous-entendus en l'occurrence, en... oh putain, en 92 !
Rire cela ne nous rajeunit pas effectivement. Mais cela semble être d’excellents souvenirs...😉
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