Les premières minutes d'une rencontre déterminent souvent ce qu'on va en faire, on se plaît... ou pas. On passe à l'acte, les "retrouvailles" entre amants virtuels du net sont parfois cruelles, tant espoirs et désirs portés sur l'inconnu (qui ne l'est soudainement plus) sont intenses.
Parfois ce physique qui ne "correspond" pas à nos critères esthétiques ferme définitivement l'histoire, pourtant si forte avant ce premier regard croisé "pour de vrai". Sans se voir, sans être ensemble, avec le téléphone ou les messageries qui ont pris tant d'importance dans notre quotidien, on peut s'entendre intellectuellement, avoir les mêmes envies et les mêmes troubles, en parler, même se faire jouir mutuellement et avoir l'impression d'avoir trouvé son jumeau, l'âme sœur... Alter ego en tout.
Jusqu'au jour où le physique reprend le dessus.
On ne s'entend plus (sic) on se voit ! Et c'est alors une barrière inexorable qui se dresse entre amants virtuels, pour peu qu'on ne se plaise pas.
Ma première rencontre avec une complète inconnue date de près de 25 ans, en un temps où le net n'existait pas et où le réseau téléphonique permettait aux gens qui cherchent de se trouver...Grosse désillusion. Qui n'a pas empêché de poursuivre une quête libidineuse parsemée de fou-rires et de plaisirs, mais aussi de reculades et de lâches fuites au loin, parfois...
"Voix féminines" contre "voix masculines", la sélection pour elles ou eux se faisait exclusivement à l'oreille... Échanges de numéros, très vite on se parle dans la nuit. Des ébats, on fait "l'amour au téléphone", terme incongru mais c'est si bon de se laisse glisser, le cœur battant.
Après on raccrochait. Parfois pour de bon. Parfois envie de savoir qui vous a donné tant de plaisir. Se voir, en vrai... Douche froide. Dans la vie, on ne se serait pas vus...
Ce jour-là, il a croisé son regard, à peine entré dans le restaurant où elle l'attendait. Elle aussi avec les mêmes doutes, la même trouille que tout s'arrête et que très vite l'envie de fuir ne prenne le dessus sur le reste.
Ouf: ils se plaisent ! Une autre histoire commence.
Peinture © Henry Raleigh
15 commentaires:
ce que vous écrivez bien , tout de même... je ne me lasse pas.
par contre , j'ai un mal fou à poster un com. Vous faites la censure?
@ Emma: absolument pas de censure, évidemment. Pour le reste, merci... C'est aussi un sujet qui m'intéresse, hein, donc en bien parler - si tant est que ce soit le cas - n'est pas si surprenant...
Je me souviens de ma première rencontre…
On s’écrivait (en tout bien tout honneur… ;) depuis qq mois et puis voila qu’il me balance son n° de portable et qu’il me dit qu’il vient à Paris et qu’il veut qu’on se voit… Merde alors !
Je dis - ah non vraiment, c’est SUper dommage je rends un concours cette semaine et c’était vrai en plus, je mens le moins souvent possible, après je m’embrouille…
Il me répond - Ce n’est pas grave je dois remonter la semaine prochaine ! Re- merde alors ! Je n’avais pas envie qu’il arrête de m’écrire et puis, j’avoue que j’étais très tenté par le fait de rencontrer une fois dans ma vie, en chair et en os un ‘fesseur’, ne me demandez surtout pas pourquoi…
J’y vais, j’attends, personne… Je me dis - Ouf il m’a posé un lapin ou il m’a vu , je ne lui plais pas, il s’est tiré les flûtes (il pouvait toujours se brosser pour que je l’appelle…) Je commence à m’en aller toute guillerette, je tourne l’angle et là Rere-merde alors ! Je m’aperçois que j’attendais devant l’entrée de service et que devant l’entrée principale, il y avait un dos de costumé qui piétinait en tripotant son portable, histoire de se donner l’air intéressant…
Vite, vite, je me mets à prier à voix basse – Seigneur, faites qu’il ne me plaise pas, Seigneur, faites qu’il ne me plaise pas, faites qu’il ne me plaise pas, Seigneur…. Il se retourne, lève les yeux de son joujoux, me souris et là, je m’dis - Seigneur, putaiiiiiiin, t’as encore oublié de brancher ton sonotone !
Ellie: je ne suis pas sûr de tout piger, mais dites la suite...
Voyon, voyons ,Stan... Que n'avez vous pas compris ? :)
@ Ellie: la chute, je crois...
T'ain!! Moi non plus j'ai pas compris la chute.
Ellie quel suspense!! Vite la suite....
Et bien..., comme le Seigneur n'avait pas branché son sonotone, il n'a pas pu entendre ma prière et ne l'a donc pas exaucée... Nous ne nous sommes donc pas déplus !:)
Bon, effectivement "les voies (voix, du coup...) du Seigneur", impénétrables, tout ça. Mais vous ? Racontez un peu la suite, le romantisme c'est bien, mais un peu de cul ne nuit pas à l'affaire !
Très bon résumé de ce qui se joue ... le virtuel enlève les barrières et offre très vite une facilité d'exprimer l'intime, crée une complicité et un partage qui peuvent être très forts, et la confrontation avec ce qu'est la personne et ce qu'elle provoque en nous par son physique, sa manière d'être ... sont parfois trop éloignés de ce que nous recherchons ... et l'homme n'a pas eu le temps d'évoluer pour s'adapter à ces nouvelles modalités là ... dans un ou deux millions d'années peut-être ;-) Sans Internet on se voit, on s'attire, et le partage de l'intime se fait petit à petit. Bref pas forcément facile de faire tout à l'envers, mais d'un autre côté toutes les filles que je croise dans la rue et qui me plaisent n'ont pas forcément ce fantasme de fessée ...
Quant à la chute d'Ellie ... il y avait une peau de banane sur le trottoir ? 0:-)
"... impénétrables, tout ça. Mais vous ?
Racontez un peu la suite, le romantisme c'est bien, mais un peu de cul ne nuit pas à l'affaire !"
La question c'est - si je suis pénétrable, ou pas ?
Et bien écoutez, ouiii... tout à l'air de fonctionner parfaitement de ce coté là, pas besoin de fouiller dans la table de nuit...
Ça va ? Ce n’est pas trop romantique comme réponse ? :D
Salut Sam !
@ Ellie: "fouiller dans la table de nuit" ? vous y cachez quoi ? Et puis vous ne répondez à la question sur "la suite" d'après de rv...
@ Sam: c'est quoi cette histoire de banane et de chute sur le trottoir ? Il se passe des trucs, quand je suis pas là, dites ?
@Ellie : Coucou ! Si je comprends bien tu caches des bananes dans ton tiroir ? C'est ça ? :-)
@Stan : Il s'en passe des vertes et des pas mûres, oui ! Des bananes bien sûr ...
Quelques souvenirs :
Je suis entrée dans le restaurant, moi aussi. Il ne correspondait pas tout à fait à ce que j’imaginais mais ce fut une très belle histoire qui dura le temps nécessaire à ce qu’elle ne soit « que » belle. Environ 16 mois.
Je suis entrée dans une chambre. Notre histoire dura 4 heures.
Je suis entrée dans cette voiture. Notre histoire dura 6 mois.
Je l’ai retrouvé chez des amis. Notre histoire dura 1 jour.
Je l’ai retrouvé à la gare. Notre histoire reste incomplète.
Je l’ai retrouvé dans un vol européen. Notre histoire dura le temps d’un vol, environ 3 heures.
Les histoires ‘virtuelles’ ne finissent pas forcément ‘mal’...
J'aime bien les histoires "incomplètes"...
Parce que ça laisse une ouverture...
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