18 septembre 2010

Over Underling...

1904 - Une interview intéressante du dessinateur Underling, dont j'ai parlé récemment, librement adaptée par l'entremise de Carmenica Diaz....

Underling, qui êtes-vous et où vivez-vous ? Quand avez-vous découvert que vous aviez un don pour le dessin et comment avez-vous développé votre aptitude dans ce domaine précis ?

- "Je suis Anglais, je vis et travaille dans le sud de l'Angleterre. Je suppose que je renforce le stéréotype de ce fameux “vice anglais“! Mes parents ont encouragé mes penchants artistiques quand j'étais enfant et je pense que c'est probablement ce qui m'a conduit à persévérer. Cependant, je suis bien trop paresseux pour faire un effort délibéré pour améliorer ces compétences dont vous me parlez. J'ai simplement l'amour du dessin et je m'améliore à force de pratiquer - même si dans mon cas, la perfection est encore loin !"

Comment travaillez-vous, sur le plan technique ? Stylos feutres, crayons, pinceaux ou alors dessin par ordinateur avec un logiciel dédié ?

- "Je sais utiliser les accessoires traditionnels pour le dessin, j'ai même tenté une percée vers la peinture à un moment donné mais à présent je travaille avec un logiciel de création. Je commence généralement par la modélisation d'une scène de base en 3D avec l'outil d'animation. Ensuite je prends un instantané de ma scène que j'utilise comme référence pour le dessin lui-même. Ceci me permet de monter le décor dans une perspective exacte ainsi que des proportions de personnages fondamentalement correctes, mais à ce stade je n'ai que le squelette du dessin final.

L'encrage du trait et la couleur se font dans Adobe Flash. J'aime les courbes douces et la souplesse de trait que permet le logiciel grâce aux formes vectorielles. J'utilise une palette graphique Wacom et un stylet, certes pas aussi intuitif que de dessiner un crayon de papier, mais j'ai progressivement pris l'habitude de ma tablette et c'est le moyen le plus efficace pour dessiner avec le logiciel plutôt que de le faire à la souris…"

Une grande partie de votre travail est axé sur la fessée mettant en scène des femmes dominantes corrigeant des hommes. Qu'est-ce que vous préférez ? Fesser, ou être fessé vous-même ?

- "Comme pour beaucoup, ma fascination pour la fessée remonte à l'enfance, aussi loin que je me souvienne. En fait, dans ce domaine tout m'intéresse, y compris les rapports M/F, F/F et M/M, mais je serais plus naturellement enclin à être fessé et soumis… 

Comme j'aime donner le contrôle aux femmes que je trouve plus impressionnantes et courageuses que les hommes, je n'ai aucune envie de présenter les femmes comme des “victimes“ dans mes dessins, même dans le fantasme. Donc pas de femmes soumises pour l'instant même s'il est évident que je vais probablement y venir de temps en temps. Ce qui est sûr par contre c'est que je ne mettrai jamais en scène d'enfants dans ce contexte-là..."

La composition de votre travail est très claire et bien équilibrée. Comment concevez-vous vos illustrations, d'où est-ce que ça vous vient ?

- "L'imaginaire... Comme la plupart des amateurs de fessées, je passe beaucoup trop de mon temps à fantasmer et je trouve beaucoup d'idées de scénarios de cette façon. Je suis aussi souvent influencé par certains des artistes que j'admire le plus, comme Sardax et Barbara O'Toole.

Les deux sont bien meilleurs techniquement que moi, donc j'essaie de faire quelque chose d'unique et de me différencier d'eux en dégageant mon propre style au final !

Avec la 3D, je peux tourner autour de ma scène une fois qu'elle est composée et essayer ainsi facilement un bon nombre de points de vue et d'angles différents sans avoir à les exécuter tous, même si c'est toujours un processus de longue haleine.

Ma principale préoccupation concerne les expressions des personnages qui doivent conserver un côté réaliste, pas trop posé, leurs attitudes devant rester naturelles et équilibrées, pas surjouées… Je passe du temps à y réfléchir et à me mettre à la place les personnages, à travailler les accessoires et les éléments de décor qui ont leur importance mais ne doivent pas prendre le pas sur le thème du dessin en lui-même en distrayant le regard du spectateur du sujet principal…

Je pense que le dessin avec Flash a fortement influencé mon style. J'aime les traits de contour "gras" et surlignant les formes en "cell-shading", notamment parce que ça me permet de m'en tirer sans trop détailler l'anatomie… Pour dessiner les cheveux des personnages et les expressions du visage, je me sers de mon imagination, de références Internet ou encore tout simplement d'un miroir posé devant moi…

Pour les vêtements, il est important de restituer les plis du tissu de manière convaincante, alors parfois je prends des photos de moi-même avec des vêtements représentatifs et des poses similaires à mes personnages, puis je calque les photos ainsi obtenues…

Alors, oui, j'avoue que cela implique de porter - parfois - des vêtements de femmes, y compris un soutien-gorge rembourré pour me donner la forme nécessaire. Malheureusement, n'étant pas passionné par le travestissement féminin, c'est amusant mais demeure plus ou moins une corvée !"

Il y a de plus en plus d'artistes qui font des dessins mettant en scène la domination féminine envers les hommes. Pensez-vous que ce genre va se banaliser et recevoir une acceptation générale ou entend-elle toujours rester en marge de la société ?


- "Un tas de références artistiques et publicitaires intègrent de nos jours la domination féminine. C'est clairement destiné dans ces publicités à un érotisme grand public, même si elles sont légèrement décalées pour ne pas choquer outre mesure.

Pour répondre à la seconde question, il existe en effet certains grands artistes F>m qui ont certainement le talent requis pour plaire au plus grand nombre - j'entends par là, leur travail est plus assez bon pour être admiré en dehors de la communauté fessée. Mais c'est probablement un processus qui prendra du temps avant d'être admis du plus grand nombre comme une normalité sexuelle, certaines pratiques sont un peu trop extrêmes pour être comprises par un public élargi."

Que préparez-vous en ce moment ?


- "Je ne travaille pas très vite (et j'espère que ma description du processus 3D que j'utilise aide à expliquer pourquoi), donc je suis fondamentalement laborieux et long à mettre en place de nouvelles images. J'ai toujours deux ou trois images différentes en cours sur mon ordinateur. Sans trop en dévoiler, je peux vous dire que travaille actuellement sur plusieurs thèmes: un garçon maladroit, une femme qui va lui inculquer certaines pratiques de gestion et un mari humilié par sa femme bi !

Je réalise aussi des séquences animées (et les personnes qui ont bien voulu faire les voix et sont sans doute impatients de voir le résultat). Je vais écrire des histoires aussi, car j'aime cela et c'est relativement rapide à produire.

Ce ne sera jamais une entreprise commerciale pour moi, c'est plus la récompense d'avoir des lecteurs qui viennent me dire combien ils aiment tel ou tel dessin en particulier. Je trouve cela incroyablement puissant d'imaginer des gens excités par mon travail. J'ose même dire - même si c'est un peu scabreux - que ça me plaît bien d'imaginer qu'on prenne du plaisir sur un de mes dessins.

Un orgasme en regardant un dessin Underling, je considère ça comme un compliment ultime !"
Dessins © Underling
Interview adaptée d'après © Carmenica Diaz

5 commentaires:

Emma a dit…

Super interessante , cette interview! sa façon de travailler , ses "astuces" pour personnaliser ses modèles...si j'ai bien compris, ce n'est pas son métier? il a pourtant dû investir beaucoup d'après le matériel qu'il décrit. Une vraie passion...:)

Stan/E. a dit…

Alors aujourd'hui, l'investissement dont vous parlez, chère Emma, est très abordable et rapidement amorti. Pour vous donner un exemple, une tablette wacom commence autour de 45 euros, j'ai un modèle sans fil (bluetooth) que j'ai payé 280 euros, et on en trouve à 2000, pour le très haut de gamme qui permet de travailler directement sur l'écran. J'ai aussi un iMac 27" (1480) Photoshop CS3 900 euros (pas mal de gens possèdent des logiciels "non officiels")

Tout ça est 5 ou 6 fois moins cher qu'il y a dix ans.

En outre, côté budget, il faut noter que je n'achète plus de papier, ni de peinture, bref plus de matériel de dessin comme dans le temps...

Ellie C. a dit…

"Comme la plupart des amateurs de fessées, je passe beaucoup trop de mon temps à fantasmer "

ça c'est tellement vrai !

Stan/E. a dit…

Je me suis contenté de traduire ce que disais Underling, en l'occurrence... "Trop" est de lui...

"Like most spanking enthusiasts, I spend far too much of my time fantasising and I get a lot of ideas for scenarios that way...

Emma a dit…

Vous n'achetez plus de fournitures de dessin??
Ben , zut alors! c'est presque la moitié du plaisir , ça...
c'est pratique , sans doute, mais , j'aime pas trop l'informatique , il y manque ce côté tactile , sensuel qui m'est essentiel.
En outre , cet investissement est rapidement amorti pour qui vend ses créations , mais j'ai cru comprendre qu'il n'agissait pas dans un but commercial, ce qui me fait dire : "quand on aime , on ne compte pas!" je trouve cet homme très sympathique , moi!:)