07 septembre 2010

Suzette, cinq fois !

1874 - "Comme une crêpe !"

Il y est de ces romans des années folles au titre évocateur, comme ce "cinq fessées de Suzette", dont vous trouverez un extrait en pdf ici.

Curieux récit, d'ailleurs, en fait plusieurs nouvelles placées les unes à la suite des autres, et assez différentes des histoires de pensionnats anglais et de fessées proposées dans ces récits usuellement...

Là, dans un des extraits, on se retrouve dans une sorte "d'histoire d'O" avant la lettre: des hommes séquestrent une jeune femme ayant répondu à une petite annonce.

Elle subira contre son gré diverses bonnes fessées avant de se retrouver chez elle, étourdie, les fesses certes bleuies... mais avec un billet de cent francs épinglé à sa jupe. Ce qui l'incitera à trouver l'histoire plaisante, la dissuadant de porter plainte sans toutefois renouveler l'expérience pour autant !

L'extrait qui suit provient d'un autre chapitre, plus "domestique"...

"(...) Il me semble que je suis de taille à me défendre seule et je suis trop orgueilleuse pour appeler à mon secours les gens qui passent dans la rue... À quoi ça ressemblerait-il, Seigneur ?

Je me débats avec toute l'énergie dont je suis capable, ce qui ne m'empêche pas d'être bientôt le nez dans les couvertures, les jambes pendantes, tandis que mon vainqueur frappe triomphalement sur mon dos...

- "Ah ! ah !" ricane-t-il, "nous allons montrer comment on traite les petites filles volontaires ! La bonne fessée de nos aïeux, il n'y a rien de tel pour les ramener dans la bonne voie !"

Horreur ! Comme il fait très chaud aujourd'hui, je n'ai mis ni corset ni pantalon... Aussi est-ce un jeu pour André d'attraper à pleines mains mon peignoir et mon jupon, de les retrousser, me découvrant ainsi tout le bas des jambes à ma grande fureur et à ma grande confusion.

Et, tandis que j'essaie en vain de me relever, et que j'agite désespérément mes mains dans le vide sans pouvoir arriver à protéger mon individu, André me fesse à tour de bras jusqu'à ce que la douleur me force à demander grâce, malgré ma colère et mon orgueil...

Je m'y attendais si peu et j'étais si abasourdie par la correction que je venais de recevoir que je n'avais pu lutter longtemps. Je me suis trouvée domptée. 

Un mois après, j'étais la femme d'André... 

Je ne le regrette pas, mes craintes puériles de jeune fille ne se sont pas réalisées. Quoique André m'ait fouettée plusieurs fois depuis notre mariage (il en pince pour ce châtiment un peu désuet), c'est moi qui le mène en réalité. 

Malgré son air autoritaire, ses façons brusques, son ton cassant, sa jalousie et tous ses autres défauts, je lui fait faire tout ce que je veux !"

Prétexte pour vous proposer ces magnifiques illustrations de James Barclay que je n'avais jamais vues...

Il s'agit en fait de Topfer, dont c'est un des nombreux pseudos...

"Prend le parti de subir la correction promise, sans un geste, sans un murmure..."

Là, ci-dessous, ça sent la tribade. J'aime énormément la posture de la dame qui se croise les bras en subissant la fessée déculottée sous le regard de Victor Hugo bien placé dans l'axe ! (si, si, au fond, en train de mater...)

 Illustrations © Topfer (James Barclay)

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