18 septembre 2013

Une étrange rencontre...

   3012 - "Vers une rencontre imaginée !"

Texte reçu par mail, d'une lectrice attentive. J'aime beaucoup l'écriture, ainsi que le ressenti, même si tout ceci est purement fantasmé, même si on devine que j'ai été lu...

Ce sont des interventions comme ça qui créent un contact, un dialogue plaisant entre blogueur et... bloguées !

"J’aurais rendez-vous avec VOUS. On se serait fixé une date et j’aurais mérité votre courroux. Pour quelles raisons ? Oh, elles ne manquent pas...

Premièrement, j’aurais bien dix minutes, un quart d’heure de retard, car j’aurais hésité, au dernier moment sur mon choix de lingerie. 

Une culotte blanche Petit-Bateau, parfaitement moulante et couvrante, avec son étiquette taille 16 ans non décousu, en gamine authentique ? Ma culotte noire en guipure ajourée, large, mais si raffinée ? La blanche transparente, si j’ai suffisamment d’audace ? Ou encore la blanche en dentelle, laissant généreusement découverte l’arrondi inférieur de mes fesses, bien que taille haute ?

Oui, vous baillez d’ennui devant des considérations si féminines, devant un tableau si courant: l’insouciante qui juge de l’effet de son derrière paré de dentelle, prenant des poses devant son miroir, soutien-gorge pas encore agrafé, robe pas encore passée, sans un égard pour la ponctualité, vivant seulement par avance le plaisir que vous prendrez à la déculotter.

Et le sien à l’être !

Mon narcissisme aussi mérite châtiment. Telle serait ma réflexion sur mon chemin jusqu’au lieu de rendez-vous. En effet, enflammée, je parcourrais les rues d’un pas vif pour faire danser les plis de ma robe, pour faire tressauter mes cheveux, mes mollets, mes fesses et mes seins, souriant aux inconnus, guettant l’expression du désir dans tous les yeux.

Tous ! Les poètes dans leurs manteaux mal coupé, s’en voulant de prêter attention à une vulgaire taille fine emprisonnée dans une robe à pois, les jeunes avec ce même air blasé qui ne veulent pas m'intéresser, les hommes mûrs qui ne cachent même plus leurs œillades appuyées de vieux loups affamés, mais toutefois curieux de cette fille qui ne rougit ni ne détourne le regard. 

Je ne rougirais pas, non, et je partagerais ce plaisir, j’offrirais mes yeux et mes sourires. 

C’est très mal, bien sûr. Je compte d’ailleurs sur vous pour me faire passer ce genre de comportement qui ne correspond pas à la réserve et à la prudence que l’on attend d’une jeune fille accomplie !

Et encore, vous n’avez ici que la partie immergée de l’iceberg ! Vous ne savez rien de mes pensées. Je m’assiérais dans le métro et me mettrais à fantasmer. Sur vous, sur l’homme fier, puissant et cultivé, qui s’apprête à me faire l’amour, à sa façon, à notre goût ? Ce pourrait être excusable, mais non, enfiévrée, ce serait l’homme soucieux, avec son col mal mis, qui me fait face qui me ferait envie. 

Comment sont ses mains ? Me prendraient-elles par la nuque pour me faire plier sur ses genoux ? Et ses bras, quelle amplitude, quelle puissance ? Un vieux métallo entrerait à l’arrêt suivant. Aurais-je envie de son souffle, de ses baisers dans mon cou ? 

Et l’accordéoniste désaccordé qui remonte tout le wagon, aimerais-je qu’il me fasse danser à sa façon ? 

Je penserais alors à ce qui m’attend, je réaliserais combien coupables sont mes rêveries. Je saisirais alors ce que je m’apprête à faire: rencontrer un inconnu pour qu’il me fasse l’amour, et de quelle façon ! 

Non, ce n’est pas moi qui ferais une chose pareille ! Seul mon amant possède ce droit. Ici, tout est bon pour vous, il y a forcément matière à punition. Dans l’hypothèse où je suis effectivement amoureuse d’un autre homme, je suis délictueuse non seulement dans la mesure où je n’aurais pas osé lui révéler ce penchant, mais encore dans celle où je lui serais infidèle - ce qui est très mal - et si l’on suppose que je n’appartiens qu’à moi, il est fort répréhensible pour une demoiselle de se rendre à la rencontre d’un homme dont elle ignore tout, dans l’unique but de faire trivialement l’amour. 

Dans tous les cas, je mérite que l’on s’occupe de moi très sérieusement, vous en avez conscience. Heureusement, j’arriverais à la fin de mon trajet avant d’être une brebis totalement égarée. Sans doute commencerais-je à perdre mon assurance, peut-être espacerais-je le claquement de mes hauts-talons au fur et à mesure que je me rapprocherais du lieu de rendez-vous. 

D’ailleurs, où nous verrions nous ? 

Je vous laisse le choix, bien entendu. Je devine le vôtre plus affirmé et plus sûr que le mien, n’ayant aucune expérience. Mettons que vous me proposiez un café, coutumier de ce genre de convocation. 

Je préfère vous prévenir, vous allez devoir assurer. J’attends que vous soyez suffisamment protecteur et attentionné pour me mettre à l’aise, tout en gardant votre virile supériorité d’initiateur, d’homme d’expérience, de gentleman maître de la situation. 

Je demande à être impressionnée par vos beaux discours, je veux me sentir formée comme Galatée par Pygmalion, je veux être passionnée, exaltée, comme Dorian Grey par Lord Henry, séduite et conquise comme Desdémone par Othello. Ne pensez cependant pas que cela soit une tâche difficile, j’admets que je suis naïve et facilement intimidable. 

Timide, ce serait bien cela, lorsqu’il s’agirait de quitter ce lieu pour celui de ma correction. 

Je vous suivrais, petite et hésitante. Vous marqueriez clairement votre autorité sur moi, et il ne ferait ainsi nul doute pour ceux qui croiseraient nos regards, le mien se faisant alors rougissant, que la punition et les transports fiévreux seraient en jeu entre nous. Nous arriverions sur le lieu que vous auriez choisi, sans doute celui où vous avez vos habitudes. 

Ah, ça me travaillerait, cette différence d’expérience. Je penserais sans cesse à mes lacunes. Suis-je assez désirable ? Mon attitude, mon corps vous donnent-ils assez de plaisir ? Devrais-je davantage taire et surveiller mes réactions ? Où se situent mes droits ? 

Parallèlement, je n’aurais de cesse de me comparer. Je serais la réédition d’une situation si souvent vécue, pour vous. Au mieux, je vous renverrais à d’anciens souvenirs d’agréables moments partagés avec de vraies femmes, accomplies, épanouies, belles, généreuses, expérimentées au pire, j’espèrerais que vous trouveriez de quoi vous venger de l’ennui causé. 

Évidemment, plus je me travaillerais avec ce genre de questions, moins je vous offrirais de plaisir. Que c’est problématique. Je compte donc sur vous. À vous de mener ! Ne me laissez pas gagner par l’angoisse de la débutante. 

Autrement, voici ce qui se passerait. Vous prendriez mon bras, tendrement et fermement, probablement pour mieux me sermonner sur l’ensemble de ma conduite, mon manque de respect, mon comportement de dévergondée… vous trouverez bien. Vous me feriez basculer sur vos genoux. Et du bon côté, j’ai bien noté que vous êtes gaucher ! 

Je ne serais plus qu’angoisse et réceptivité. Je sentirais votre main, pleine, ouverte, sur ma robe, prête à la faire remonter, le frôlement du tissu sur mes cuisses, la prise d’une autre main, me maintenant au creux de la taille, sans pression exagérée. 

D’un bond, je me relèverais. 

Non, je n’ai plus envie ! J’ai peur. Je n’ai pas envie d’essayer. Je ne vais pas faire l’amour avec quelqu’un à qui j’ai à peine parlé. Excusez-moi. Excusez-moi aussi d’avoir été insolente avec vous, tout à l’heure, je voulais vous provoquer pour la mériter, cette fessée, mais finalement, comme je n’en ai plus envie, je ne paie pas, et j’en suis vraiment désolée. 

Euh, laissez-moi vous offrir un autre café. J’espère alors que vous saurez ne pas m’écouter. Je rêve d’un homme furieux, blessé dans son amour propre ! Un homme hors de lui à l’idée de se retrouver face à une insupportable indécise qui l’a fait venir jusqu’ici, qui a attisé son désir, pour au dernier moment, se refuser. 

Hors de lui, certes, mais fort et maître de lui. Avec empire et sang-froid, vous réagiriez. Il vous serait si facile, de me faire revenir en position sur vos genoux et de me régler mon compte. 

Ces cheveux, cette taille qui s’agiteraient insolemment sous votre nez, vous les attraperiez d’une seule main, vous ramèneriez à vous la fille à qui ils appartiennent d’un seul mouvement. Et il faudrait bien que j’apprenne, aussi ! Il ne manquerait plus que je me crois tout permis, que finalement j’emporte cette victoire d’avoir échappée à une belle fessée que j’aurais tant méritée. 

Mais peut-être auriez-vous envie de me faire plier par votre simple autorité. Votre regard, le son de votre voix, votre façon de vous redresser, de retrousser vos manches, de tapoter des doigts les meubles pour me rappeler votre impatience croissante, m’impressionneraient assez pour me faire sortir de l’angle, du renfoncement dans lequel je me serais instinctivement reculée.

Lorsque je serais préhensible, vous m’empoigneriez, sans même me laisser le temps de me débattre ou de résister pour m’amener à la place que je n’aurais pas dû quitter, vos genoux. 

Sans consulter mon avis, vous commenceriez la punition, retroussant la robe, baissant ma culotte jusqu’aux genoux, en gratifiant de vos doigts mes fesses d’une caresse bien trop câline pour ce qui les attendent. 

Je ne peux qu’imaginer la suite de ce que j’en lis sur votre site et autre, et de ce que j’espère. Je souhaite me découvrir maîtrisée, me sentir rendre des comptes à un homme attaqué dans sa fierté, je souhaite chauffer sous la douleur, être attentive aux détails de vos mains, à la pression de vos doigts, à la plénitude de votre paume, ressentir votre plaisir. 

Plaisir visuel de faire tressauter la chair, de la colorer, de la marquer comme votre ? Plaisir du contact, de la fraîcheur à la chaleur de mes fesses, de leur élastique fermeté, du grain de la peau, mais aussi de la pression de mon ventre, du frottement de mes seins contre vos cuisses ? 

Plaisir de la domination, de mener la danse, de m’avoir à votre merci, d’obtenir réparation de mes affronts, de me faire descendre de mes prétentions, de me ramener vers un chemin plus vertueux, de me cambrer et façonner selon vos volontés, de me faire pleurer puis résonner de plaisir à votre guise ? 

Il faudrait bien tout me dire, tout m’expliquer, après, lorsque vous auriez achevé ma fessée, que votre main cuirait contre ma hanche bien plus fraîche, et qu’installée sur vos genoux, pendue à votre cou pour réduire la pression de l’arrondi rougi de mes fesses contre vos cuisses, je boirais vos paroles baignées de mes larmes, humble, conquise, soumise et transportée. 

Vous décideriez alors de la suite..."
Texte © C7
Image: "Perfect Blue" © Satoshi Kon

3 commentaires:

Mike a dit…

C'est si bien imagé que je me demande si l'homme qui reçoit le pli pourrait y résister.
Mais serait-il à la hauteur des espérances de la belle ?

Ellie C. a dit…

J'aime bien... Vraiment j'aime bien... La fille aux mille et une rêveries, aux mille et une questions....

Oliver Strict a dit…

Sublime et délicieux