Totalement obsédé par la fessée depuis mes premiers jeux interdits avec cousine Anne, (voir "mes archives") j'ai longtemps supposé en mon for intérieur n'être probablement qu'un pervers particulièrement dangereux. (enfin, longtemps... Principalement vers 17-18 ans. Après, je me suis habitué à l'idée... Et j'ai ensuite vécu avec, sans plus jamais m'en préoccuper.)
Alors que dans ces années-là, tous mes petits camarades du lycée Hoche ne pensaient qu'à entraîner leurs belles au ciné pour les peloter tranquillement loin des regards (et surtout des parents) à l'abri des salles obscures (au Cyrano à Versailles, pour les connaisseurs) je les accompagnais certes, (faut bien faire partie d'une bande quand on est ado) mais pour voir les films... Et tout seul ! Au prix des places, j'ai toujours trouvé stupide de payer pour aller voir n'importe quel nanar, rentrant au pif sans choisir, en fonction de la séance, prenant les salles obscures pour de pratiques chambres d'hôtel.
... Et puis je déteste perdre mon temps !
Du coup, pendant qu'à pleine bouche mes voisins s'exploraient mutuellement les amygdales, le garçon fouillant consciencieusement en même temps la culotte de la fille à la recherche d'un improbable clitoris, titillé avec la grâce et la légéreté d'un joueur de flipper, je me concentrais pêle-mêle sur autant de bons films que "d'impérissables chef-d'oeuvres" comme: Lâche-moi les baskets, American Graffiti, Jaws, le 6ème Continent, Calmos, les Valseuses, Un génie deux associés, une cloche, Dites-lui que je l'aime, Sugarland Express, ou Que la fête commence....
Et en l'occurence, elle en mettait du temps à commencer, cette satanée putain de fête...
Le plus souvent, je rôdais au Drugstore de Parly 2, cherchant dans les rayons de cette grande librairie, livres ou magazines, enfin de quoi étancher ma soif de savoir et principalement ma libido tourmentée, en jetant un oeil discrètement sur les articles consacrés à ma passion secrète, passion bien impossible à révèler à mes petits camarades de jeu, aucun de mes copains d'alors ne pouvant concevoir que des fesses de filles ne puissent servir à autre chose qu'à l'usage exclusivement pénétrant et basiquement sexuel qu'ils en faisaient immodérément,...
J'ai ainsi découvert le Rapport Hite, véritable bible pour comprendre les désirs des filles dans un temps où les journaux féminins, au contraire d'aujourd'hui occultaient sciemment toute allusion au plaisir sexuel. Ce livre relatant les résultats d'une étude de Shere Hite sur la sexualité des Américaines m'a, je l'avoue, plus encore que des travaux pratiques, ouvert les yeux et grandement aidé à comprendre la psychologie féminine. En fait, surtout à piger ce que désiraient VRAIMENT les demoiselles de mon entourage, en fonction de milliers de témoignages très surprenant pour un garçon un peu naïf des années 70...
Et aussi l'étonnante Anthologie des lectures érotiques en trois volumes de Jean-Jacques Pauvert qui m'a révélé que mes désirs, pour être pervers, n'en étaient pas moins d'un classicisme somme toute affligeant... Mais on oublie facilement quand on découvre le plaisir et les choses du sexe que tout a déjà été fait avant nous et que nos ancêtres n'ont rien à nous envier en la matière.
J'en viens à ces petits magazines, Union, donc (et je ne parle pas du quotidien du même nom) dans lesquels on pouvait lire divers témoignages (inventés ou non peu m'importait, pour moi ils avaient l'écho de la liberté et surtout de la déculpabilisation... ) me permettant de me rendre compte que je n'étais finalement pas le seul à être hanté par les oeuvres de la Comtesse de Ségur... ou du Divin Marquis.
Amusant de constater presque trente ans plus tard, que les articles aux titres sulfureux de ces magazines à lire en cachette et que les clients potentiels planquaient entre le Monde et le Figaro en passant à la caisse, sont maintenant monnaie courante dans tous les journaux féminins:
"Une bonne (petite) fessée, voilà ce qu'il nous faut...", "Êtes-vous un bon coup ?", "Ce soir je suis salope pour lui plaire !", "Osez la sodomie !", j'en passe et des meilleures...
De Elle à Marie-Claire en passant par Femmes Actuelles ou Cosmopolitan, chaque mois des dizaines d'articles, de témoignages contribuent jour après jour à forger une étrange normalité, un paysage sexuel où il faudrait tout tenter, tout essayer, tout oser sans tabou ni blocage sous peine de passer pour un incapable ou une nunuche. Ah, la génération actuelle ne connait pas sa chance...
Alors franchement, croyez-moi, je ne remercierai jamais assez les rédacteurs des fausses lettres sur la fessée publiées dans le magazine Union des seventies d'avoir contribué à ma libération mentale personnelle.
Car si je fesse aujourd'hui sans le moindre remord ou sentiment de culpabilité, c'est à bien ces braves gens que je le dois...
Grâces leurs soient rendues...
PS: Dessin d'Alex Varenne pour le crayonné à la sanguine et d'Arthur de Pins pour les petits cul-de-lampes humoristiques. Et merci au site Fesse Rouge pour les couvertures de magazines...
6 commentaires:
ce que j'en ai retré? c'était pourtant clair, à relire... un sentiment de "normalité" de mes fantasmes... une déculpabilisation de "mauvaises" pensées inavouables enfin pleinement assumées. c'est déjà pas mal.
Non?
Pour Alex Varennes, je confirme...
American Graffiti, joli film de Georges Lucas avant les batailles galactiques un peu vaines. En 1973, il y a longtemps... Pour la pratique, chère Lionnette... Patience. vous ne retenez rien?
C'est vrai que pour les films...ça fait 'vieille guerre', lol!...j'ai un mot d'excuse, je vivais loin de la 'civilisation'!
Mais 'féministe' aujourd'hui ce n'est plus une bataille, plutôt un 'état d'esprit'...non?
Ps: je lis 'aussi' tous ces journaux de filles et j'avoue, j'adore!!!
Oui, ok Q, sans doute. C'est un peu mon côté Ciné club du dimanche soir... Je vous rappelle, mademoiselle, que je suis né la même année que votre chère maman...
Pour le reste et surtout la conclusion, "les femmes un peu soumises, les avatars du féminismes" tout ça... Je vous rejoins forcément. Mais c'est plus ludique que réel dans mon esprit.
La femme est l'égale de l'homme. Voilà.
Dites, Nushy... Y'avait des cinémas en Afrique... J'y ai vécu aussi un peu (pas dans le même pays certes...) mais on pouvait aller dans des salles obscures comme ici... Bon, je vous le concède, peu de multiplexes en brousse. Mais à la capitale, pas de soucis...
Enregistrer un commentaire