Un dessin original, sur vos murs ?
Celui-ci est extrait d'une planche de Milo Manara (dont je parle fréquemment, vu que c'est un des meilleurs dessinateurs de filles du petit monde de la BD) provient d'un de ses plus beaux livres, "un été indien", écrit pour lui par Hugo Pratt, sorte de dérivé en BD de la fameuse "lettre écarlate"...
Et si vous avez 1600 €, la planche du célèbre dessinateur italien est à vous, on achète là...
Pour en revenir à l'image extraite, plutôt évocatrice, il faut préciser qu'il y a chez Milo Manara énormément de saynettes montrant rapports de force et perversité des hommes à l'encontre des femmes dans un peu toutes les histoires qu'il illustre.
Je ne serais pas étonné d'avoir avec lui quelques fantasmes en commun, dont la fessée que l'on rencontre de temps à autre au détour d'une case, comme je l'ai montré encore récemment...
Le livre dont je parle, à présent un classique de près de 150 planches (soit l'équivalent de trois albums) est paru chez Casterman il y a 20 ans, et très apprécié par les lecteurs de BD... qui n'y voient sans doute pas les mêmes "codes" que moi...
Car si on lit entre les lignes, une certaine forme de sado-masochisme plutôt tordu n'est jamais bien loin de la surface de l'image.
La religion omniprésente et ses serviteurs zélés souvent pervers (Tout comme son scénariste Hugo Pratt, Manara est italien, la transgression religieuse est quelque chose qui a un sens pour un homme comme lui qui fût élevé dans le catholiscisme) transparaît dans le pouvoir d'hommes imposant aux femmes leurs règles de vie, les contraignant à l'obéissance par la force et la violence physique allant jusqu'à la mort si nécessaire.
Oui, ce livre contient plein de séquences explicites. Comme on peut le voir ici, dans cet autre extrait du même bouquin...
PS: ce qui suit ne concerne plus la BD, mais le livre inspirateur qui fût aussi décliné au cinéma dans "les sorcières de Salem", avec Montand et plus récemment dans "la lettre écarlate" avec Demi Moore.
A comme "Adultère", c'est la lettre qu'Hester porte brodée sur sa poitrine, trace indélébile de sa faute.
Au XVIIe siècle, à Salem, la forêt et les esprits sont sombres. Seuls points de clarté, le rouge de la lettre brodée et le blanc nacré qu'évoque le nom de Perle, fruit du péché. Mise au ban de la société, Hester apprendra à vivre avec sa faute.
À l'inverse son amant, le pasteur adulé, bien qu'un temps préservé par sa lâcheté, ressentira bien plus douloureusement le poids de cette lettre couleur de sang.
Quant au mari trompé, il n'aura de cesse de se venger et finira rongé par son obsession.
Publié en 1850, ce récit que l'auteur Nathaniel Hawthorne refusait de qualifier de roman - préférant le terme de "romance" - est l'ouvrage phare de la renaissance américaine.
La lettre écarlate, c'est la marque au fer rouge qui désigne la femme adultère dans l'Amérique au puritanisme obsessionnel de l'époque coloniale. Trois personnages: Hester qui vit avec une dignité admirable sa faute et sa solitude. Arthur Dimmesdale, le jeune pasteur dont les élans mystiques soulèvent à Boston l'enthousiasme des fidèles mais qui, ensorcelé par Hester, ne parvient ni à dominer ni à vivre sa sensualité. Chillingworth, le mari, qui pendant des années tourmentera en silence le pasteur jusqu'à la folie et à la mort.
Le premier des grands romans américains, clé d'une sensibilité nationale (où le puritanisme n'est pas un vain mot) toujours partagée entre tentation du scandale et démon de la culpabilité.
2 commentaires:
Un de mes premiers ‘émois’ érotiques, cette femme ‘marquée’.
Est-ce là que naquit l’impression que l’amour fou est ‘marque’ ?....
Tout est possible...
Que de flashbacks vous provoquez chez moi ! A mon époque (ça a changé depuis. Yes, I know, I'm old!), l'épreuve d'anglais du bac C était orale, on présentait une liste de textes. J'étais tombée sur The Scarlet Letter de Nathaniel Hawthorne...
Enregistrer un commentaire