28 décembre 2006

Peintures plus qu'osées...

180 - Un tableau de Paul-Emile Becat. Grand Prix de Rome en 1920, et peintre libertin "spécialiste" du saphisme illustré. On en trouvera d'autres par ici, ou encore par .

Becat a aussi illustré du Brantôme, dont j'ai déjà parlé par ailleurs en mars dernier lors d'un post consacré à Catherine de Médicis et aux "Histoires d'Amour de l'Histoire de France" de Guy Breton...

J'y évoquais ces passages étonnants où la reine fesse ses demoiselles de compagnie pour des peccadilles, mais surtout pour le plaisir trouble et malsain que la vision de ces filles retroussées aux culs rougis par ses "soins" lui procurent sensuellement.

C'est écrit en vieux français, mais très explicite néanmoins, comme vous pourrez le lire par vous-mêmes dans les passages qui suivent, comme celui-ci, par exemple:

Dans un autre chapitre du recueil des "dames galantes", Brantôme n'hésite pas à étaler les diverses perversions et anomalies sexuelles de ses contemporains.

"J'ay ouy parler d'une grand'Dame de par le monde (la reine Catherine de Médicis que prudemment il ne nomme pas), mais grandissime, qui, ne se contentant de sa lasciveté naturelle, car elle estoit grand'putain, et mariée et veufve, aussi estoit-elle fort belle, pour la provocquer et exciter davantage, elle faisoit quelquesfois despouiller ses Dames et filles, je dis les plus belles, et se delicatoit fort à les voir ; et puis elle les batoit du plat de la main sur les fesses aveq de grandes claquades et plamuses assez rudes, et les filles qui avoyent delinqué en quelque chose, avec de bonnes verges ; et allors son grand contentement estoit de les voir remuer et faire les mouvementz et tordions de leur corps et fesses, lesquelz, selon les coups qu'elles recepvoyent, en monstroyent de bien estranges et plaisans.
Aucunes fois, sans les despouiller, les faisoit trousser en robe (car pour lors elles ne portoyent point de callezons), et les claquoit et foytoit sur les fesses, selon le subjet qu'elles luy donnoyent, ou pour les faire rire, ou pour pleurer. Et, sur ces visions et contemplations, y aguisoit si bien ses appetits, qu'aprez elle les alloit passer bien souvent à bon escient avec quelque gallant homme bien fort et robuste."

"J'ay ouy dire à une honneste Dame, qu'estant fille, sa mere la fouettoit tous les jours deux fois, non pour avoir forfait, mais parce qu'elle pensoit qu'elle prenoit plaisir à la voir ainsi remuer les fesses et le corps, pour autant en prendre d'appetit ailleurs : et tant plus elle alla sur l'aage de quatorze ans, elle persista et s'y acharna de telle façon, qu'à mode qu'elle l'accostoit elle la contemploit encor plus."

Ainsi la dame s'acharna sur sa fille de telle façon qu'à mesure qu'elle s'approchait d'elle, elle la comtemplait davantage. Cette perversion féminine à l'orée du sadisme lesbien et de l'inceste si rare entre mère et fille trouvera son apogée dans l'histoire de la comtesse hongroise assassine Erzébeth Bathory (1560-1614) relatée par l'auteure surréaliste Valentine Penrose (1898-1978) et par Alejandra Pizarnik.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Toujours aussi plaisant de lire ces anecdotes d'un autre temps, qui pourtant, nous ramènent à 'nous', à nos perversions...

Erik A. a dit…

j'en avais déjà un peu parlé, mais les dessins précis illustrants la "vie des dames galantes" de Brantôme m'étaient inconnus.