208 - "Sûr, sa Seat se traîne, mais on finit tout de même par arriver...
C'est le soir à présent. Il fait moins chaud. En apparence.
En descendant de la voiture pour marcher vers l'appartement, première timide tentative de sa part pour rompre ce lourd silence bruyamment meublé par les cigales et calmer le jeu avec une petite phrase genre:
"Allez, on fait la paix ? On arrête ? Quand même, c'est con de se bouder et de tout gâcher pour si peu..."
C'est vrai. Demain on se quitte après huit jours merveilleux passés ensemble, énième parenthèse hors du temps comme nous en prenons de temps à autre, avant de retourner dans nos deux vies respectives, à 500 km l'un de l'autre. Évidemment qu'on mérite mieux que ça comme au revoir !
Une fois dans l'appart, la porte fermée, elle cherche mon regard... Que je ne lui accorde évidemment pas.
Moi je joue les "fâchés" parce que je sens bien que je vais sensuellement profiter de cette contrition soudaine et de ses sincères regrets pour le désastreux voyage de retour vers Bandol qu'elle vient de m'offrir.
Oui, bien sûr... Je n'ignore pas que sa brusque envolée de reproches et cette colère un peu gratuite ne sont qu'un trop plein de tristesse à mettre sur le compte de notre proche séparation dans quelques heures.
Au moins, finir sur un élan charnel fort...
Marie-B. aime énormément les fessées que je lui donne. Étrange désir inattendu qu'elle s'est découvert avec moi dès notre premier jour (ou plutôt "nuit") de rencontre et nous avons construit nos plaisirs autour, sans nous poser de questions, plongeant dans cet univers rose avec la délectation inouïe de "ceux qui se sont trouvés", enfin.
Chacun dans notre "rôle"...
À cet instant de nos vies, elle et moi nous connaissons depuis trois ans et j'ai très vite découvert en elle une sorte d'alter ego au féminin, question libido... Elle n'a pas peur de son animalité, a besoin que je la possède totalement, m'interdit mon altruisme usuel, me veut mâle, bref m'offre tout d'elle (et même au-delà) dans des élans charnels doublés d'une provocation érotique permanente, excitation parfois systématiquement enfantine de l'ordre du: "même pas cap !" ou du: "chiche ?"...
C'est une vraie jusqu'au-boutiste qui veut tout voir, tout faire, tout vivre, tout entendre, sans frein ni tabous, (ou alors si peu) une jeune femme avide de sensations qui cherche toujours la limite de la limite. Parfois ça me surprend. Mais c'est tellement mieux que de diriger le jeu en permanence, ces petits défis entre elle et moi... Elle a 34 ans.
Je l'enlace. Dans un souffle elle me demande pardon, me dit que c'était bête, que... Mais je lui dit de se taire, lui demande si elle sait qu'elle va être punie...
Une réponse, un acquiescement, dans un souffle...
Assis sur le bord du lit, je l'ai basculée sur mes genoux, sa culotte pourtant microscopique prestement baissée à mi-cuisses, tenue solidement pour ne pas qu'elle se débatte...
"Je vais te faire hurler! "
Une fessée magistrale. Pas pour jouer, mais avec une VRAIE raison, plus uniquement par sensualité ou pure luxure... Sans me soucier de ses cris qui pourraient alerter les voisins sur la nature de nos "ébats", une fessée avec des marques, une qui claque, correction de mâle à sa femelle qui la mérite et le sait, vraie raclée à lui couper le souffle pour empourprer son cul sur toute la surface...
Et puis quelques minutes plus tard, remise sur pied en larmes, ébouriffée. M'embrassant pour se faire pardonner, espérant une suite érotique ardente, que je la prenne là, tout de suite, vite, pour se libérer pleinement le corps et l'âme... Se sentir pardonnée, forcément aussi.
Mais pas question de lui laisser reprendre un avantage. Pas tout de suite.
Je veux qu'elle la sente avant de transformer cela en pur plaisir... Alors, avec un sourire, j'essuie tendrement ses magnifiques yeux verts...
"Non, Marie ! Allons manger plutôt... Viens."
Juste reculottée en vitesse, la jupe retombée masquant le "désastre", les yeux rougis, le visage un peu dévasté, je l'entraîne au-dehors sans la laisser se refaire une beauté ni reprendre sa contenance, remontant en voiture pour aller dîner en ville.
Pendant notre repas sur le port, elle se tortille sur sa chaise, un peu à cause de l'intolérable cuisson sur ses fesses.
Cherchant à être discrète sous mon regard moqueur avec chevillée au ventre la peur panique que mes réflexions amusées ne soient entendues des tables voisines, bref follement honteuse, ayant l'impression que le monde entier la regarde, que tous et toutes dans ce restaurant devinent rien qu'en la voyant qu'elle a reçu une formidable fessée cul nu...
La pauvre. Si elle savait la suite..."
Car la nuit qui suivit immédiatement APRÈS le restaurant, elle et moi nous en souviendrons toute notre vie...
PS: ça se passait au milieu années 90. Magnifiques photos de Ludovic Goubet...
18 commentaires:
Enfin ! Une écriture qui se délie au-delà du minimalisme sibyllin et énigmatique tout de même un peu facile. Bravo. Merci. Encore ! Bis. Dis-nous tout. La vérité du coeur et de la chair. Châtiée comme ton style.
André Martinet
T'as pas honte de nous laisser ainsi suspendu à ton écriture ??
Tu as l'art de nous tenir en haleine, avec toujours une petite phrase à la fin qui nous invite à ce qui suit sans nous laisser entrer. Grrr tu me laisses trépigner d'impatience....
Un superbe récit en tout cas, et si personnel que ça ne laisse pas de marbre.
Merci André. Line...
Appréciations forcément touchantes. de l'une et de l'autre.
Il n'y a rien d'imaginé dans ce récit purement autobiographique que j'essaye de restituer le plus honnêtement possible...
La suite est d'un autre ordre, plus intime et n'a nul besoin d'être racontée ici. L'imaginaire de chacun fera le reste, cela va de soi...
Ne trépigne pas, Linette et construis ta propre fin...
ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants ?
Eeeeh non...
pas cette fois-ci.
Mais si cette fin te va, pourquoi pas ?
Pour en avoir parlé avec elle l'an dernier, plus de 12 ans plus tard, je sais qu'elle n'a rien oublié de cette soirée-là. Ni de la folle
semaine que nous avions passée à Bandol, ni de la nuit d'après fessée.
Mais c'est le passé.
Les regrets sont ailleurs, au-delà de la luxure et du plaisir commun. La sensation peut-être d'être passés à côté d'une "autre histoire" commune qui n'eut pas lieu.
Marie-B. n'est pas une fille de "regrets" de toute façon...
J'en ai eu le souffle coupé et jusqu'à maintenant !
Aucune onomatopée ne m'est venue en vous lisant.. j'étais sans voix, le souffle coupé en somme, aucun son ne pouvait sortir.Si peut-être un : "Y'ouaie" mais après un petit moment.
Une question, pourquoi ai-je c'ette impression étrange de l'avoir reçu; (Y a des lectures qui font de drôles d'effets quand même)
Marissa
OUI.... De "drôles d'effets"...
Liés à l'imaginaire, mieux qu'avec des "images" puisque l'on crée en lisant son propre univers, alors que le cinéma "prémâche" pour vous ce que vous devez penser.
Et ravi de voir, ,"Marissa" , que je peux vous "couper le souffle", voire la parole, ce qui ne semble pas être chose facile usuellement, sourire...
Par ailleurs, le parfum du réel et de l'authentique sans doute. Je n'ai rien inventé ni ajouté à ce moment réel, vécu que j'ai cherché à vous narrer du mieux possible.
J'en ai juste volontairement occulté la fin qui d'une part nous appartient (c'était aussi et surtout une "love story" entre elle et moi) et d'autre part me paraît plus intime et personnelle, ayant donc moins sa place sur ce blog, davantage axé "fessées"...
"Récit émouvant"...
Ton récit de bouderie et fessée à Bandol m'a certes émoustillé (on le serait à moins, surtout avec les photos !) mais encore plus ému, car cela me faisait penser à des expériences et sentiments similaires que mon amie et moi avons pu vivre, et aussi dans le Midi.
La tension qui monte parce que la séparation approche, et qui débouche sur une fessée magistrale, elle même prélude à autre chose...
Comme on disait dans les années 70, "ça me parle au niveau du vécu !".
Merci.
Vincent ("Main Leste")
De rien, cher Vincent... Tu ne m'en voudras pas d'avoir mis dans les commentaires ce message que tu m'avais envoyé en mail directement, je suppose ?
Mais c'est vrai qu'ici il y a plus de filles qui interviennent (oh, je ne m'en plains pas, alleluyah) et qu'étant pour la parité, je ne voudrais pas donner l'impression que mes petites histoires ne passionnent et ne touchent que les dames et demoiselles lectrices de ce blog.
Donc ravi de ton intervention.
Monsieur E, vous ne me rendez pas le reprise de travail du lundi matin très facile ... entre deux analyses financières, j'ai lu cette belle histoire d'amour et ... c'est l'émeute vous savez où !!
C’est entre autre pour cette raison qu’il est plus difficile de m’arracher, de me soustraire d’un bon livre, passionnant que d’un film.
J’ai bien ressenti l’authenticité de votre escapade à Bandol, c’est sans doute pour cela que je m’y suis cru. Par ailleurs pour la fin, vous avez raison, elle est à vous. (Je ne l’aurais pas écrite non plus)
OUI...vous m’avez "coupé le souffle et la parole," il suffit de savoir y faire ! mais ne doutez pas de mes réserves Stan/E.
Marissa.
Ravi de susciter des émeutes "je sais où", Clara darling...
C'est clair que ce n'est pas le but ultime, puisque j'écris avant tout pour mon plaisir les choses qui me sont arrivées, je l'ai déjà précisé. S'il y a ensuite des dégâts collatéraux vous m'en voyez toutefois comblé, comme de juste.
Je n'aime dans ce domaine rien tant que raconter des histoires vraies, "vécues".
Il y a un site où je me rendais jadis, DD pour ne pas le nommer où les récits imaginaires sont foison puisque 90% des membres dudit site n'ont jamais vécu ce "fantasme" autrement qu'en imaginaire virtuel.
Ce n'est pas mon cas et je me suis lassé de cette prose "porn-érotico soft truffée de lieux communs du genre, avec des phrases qui n'ont pas le parfum du réel.
Je ne critique pas la démarche d'écrire des récits imaginés de toutes pièces, mais ce n'est pas mon truc. Définitivement...
Oui, le réel a pour moi le parfum de la passion et du ressenti que je n'éprouverai jamais aussi fort à la lecture d'une "nouvelle" purement inventée.
Ah, pour vos "réserves", chère Marissa, je n'en doute pas. Il faudra pour cela un sujet plus polémique et moins consensuel sans doute. Ou une réaction épidermique sur "ma façon de voir", pas toujours en osmose avec la votre...
Oui, nous aurons forcément d'autres "accrochages" passionnés et amicaux toutefois.
Rire et sourire ( pour vous copier)
"Accrochages" Passionnements amicaux à n'en pas douter.
C'est l'essence même de ma personne
Marissa.
et vu le prix de l'essence ces temps-ci....
"et vu le prix de l'essence ces temps-ci.... "
"Explosion"... de rire....
J'ai toujours dit que j'avais de la valeur !
Marissa
n'en doutez pas...
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