282 - À ceux qui ne voient Catherine Deneuve que comme une femme certes belle mais froide et insensible, distante voire carrément "asexuée", il faut opposer cet extrait de "Belle de jour", où la hiératique blonde se fait rosser par deux valets de pied sous le regard de son amant qui a ordonné la punition...
Ce film de 67 tiré d'un livre de Joseph Kessel et adapté par Jean-Claude Carrière pour la caméra de ce fou de Luis Buñuel constitue un temps fort de la carrière de Deneuve qui interprète là un personnage fort, très éloigné des héroïnes bécasses des "demoiselles de Rochefort" ou autres "parapluies de Cherbourg" qui l'ont faite découvrir aux yeux du grand public.
"Quand Buñuel m'a proposé ce rôle. j'ai accepté sans hésiter, mais c'était plutôt audacieux pour l'époque. Et un peu risqué pour moi.
Je n'avais que 23 ans. Pour tout le monde, j'étais la petite jeune fille romantique des "Parapluies"...
Ce film m'a fait basculer dans cette trouble zone indécise où on ne sait jamais vraiment si une femme est une vierge... ou une putain !
Aujourd'hui, des gens me regardent comme s'il y avait encore en moi quelque chose de "Belle de jour". Je précise que je n'en ai absolument aucun regret. Je ne m'identifie pas à la vicieuse de "Belle de jour" et il est ingénu de comparer une actrice à son dernier rôle, non ?
Une fois pour toute, Séverine ressemble aux obsessions de Buñuel, pas à moi. De plus, je n'ai pu mettre que bien peu de moi-même dans ce personnage masochiste: Luis ne voulait que l'obéissance des acteurs. De moi, il n'a exigé qu'une extrême lenteur, le mouvement du corps féminin l'intéresse beaucoup plus que l'expression du visage ou que les paroles..."
5 commentaires:
What a classic whipping movie. My fellow countryman Luis Buñuel was an enthusiast of various fetishes, spanking included of course. I believe it was one of the first movies that drove me mad when I was child.
As always, nice to read you
PS: I erased the previous comment because it had some mistakes!!!!
Bye, my friend
Je reconnais que pour ces années dures où sévissait ( ah! Ah! )en France une censure "morale" autant que politique, La "Belle de Jour" de Buñuel était un petit joyeau de perversité provocatrice. Le grand Luis en était coutummier depuis ses premières réalisations, comme le fameux "Chien Andalou" ( film co-signé avec son pote Salvador Dali ), ayant cette attrait qu'une scène, fort impressionnante encore aujourd'hui représentant un oeil tranché en deux d'un trait de rasoir, provoquait des syncopes dans les salles de cinoche...
Toutefois, je trouve particulièrement datée cette séquence de "Belle de Jour", ( qui ne peut que me plaire sur les plans que nous savons ) mais surtout, je la trouve terriblement mal jouée et peu crédible de ce fait. Le ton est épouvantablement faux, le jeu des comédiens tout autant.
Il n'empêche, si Luis Buñuel avait réalisé "Histoire d'O", cela nous aurait sans doute évité le triste désastre de Just Jeackin...
W.
oui, c'est vrai que c'est horriblement mal joué quand on écoute; mais beaucoup de films des années soixante sonnent tout aussi faux à mes oreilles quand je les revoit...
Pour Jaeckin, c'est l'esthétisme de années Hamilton, et son adaptation certes moyenne n'est pas si nulle que ça, juste un peu kitsch là où il aurait fallu une réelle noirceur. On n'y croit pas une seconde, à cette histoire.
J'aime bien ce film pour des raisons qui sont 'intimes' et diverses...
raisons "intimes", chère Nush ?
des détails...
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