398 - J’ai toujours aimé la moto…
Il y a près de trente ans, ma compagne d’alors et moi partions faire des virées de plusieurs centaines de kilomètres, seuls ou en bande, façon "équipée sauvage" mais infiniment plus sages que les voyous bikers du père Marlon.
Passionnés par les courses de bécanes, on traversait l’Europe avec ma grosse Honda (une "4 pattes", nom prédestiné...) dans tous les sens pour aller suivre nos copains pilotes de Grands Prix sur la plupart des circuits du Continental Circus.
Notre déplacement préféré, c’était le Castellet, près de Toulon, le fameux circuit Paul Ricard. Pour des gens vivant au nord de la Loire, descendre dans le Midi, même pour deux ou trois jours, c’est toujours magique. "Parce que dès qu’on passe Valence, putain, comment ça sent bon la Provence, le soleil, les cigales et les vacances !"
"Bon, OK... Mais pourquoi diable nous raconte-t-il tout ça ?" pensez-vous…
Eh bien parce qu’il se trouve que déjà, ma libido fessophile s’exerçait à l’encontre d’Hélène, la première fille avec qui je développais au quotidien cet aspect de mon érotisme naissant.
Et comme je l’ai dit il y a peu, le hasard des choses fait que nous nous sommes récemment recroisés sur le net, 25 ans plus tard. Amusés et surpris, on développe tranquillement un nouveau relationnel inattendu et inédit, par mail et messagerie instantanée.
Forcément, on échange des souvenirs et du coup, plein d’images de notre passé en commun remontent à la surface.
... Comme ce voyage que nous avions décidé de couper en deux en faisant, une fois n'est pas coutume, une halte en chemin pour une nuit à l'hôtel. Quatre motos, huit personnes dont une seule fille. Derrière moi sur la moto, Hélène s'ennuie ferme.
Assise à l'arrière de la double selle de ma CB750, bras autour de ma taille ou cramponnée à l'arceau de maintien, ses fesses talées par les cahots et les cuisses ouvertes comme une grenouille, le tout sans pouvoir parler est un supplice pour elle et nous n'avons pas, comme ça existe aujourd'hui, de système de communication installé dans nos casques intégraux. (Ouf)
Heureusement, la faible autonomie de nos machines nous oblige à nous arrêter tous les 200 km nous faire pipi, (c'est une fille !) nous dégourdir les jambes et, sous le regard goguenard des copains, ("Ho, les deux phoques, y'a des hôtels, merde !") on en profite pour s'embrasser et se peloter copieusement.
On s'arrête à Aix en Provence...
Trouver un petit hôtel qui possède un garage et nous accepte tous les huit n'est qu'une formalité. Un dîner tous ensemble dans la bonne humeur, et nous nous retirons "en couple" pour dormir, sous les lazzis complices et les gentilles allusions grivoises des copains, frustrés qui restent un peu au bar tandis qu'elle et moi gagnons notre chambre. Nous en avons pris quatre, toutes au même étage avec des numéros qui se suivent.
"Quand je sens en chemin les trépidations de ma machine, il me monte des désirs dans le creux de mes reins...", psalmodiait Bardot...
(qui "n'a besoin de personne en Harley-Davidson !")
C'est un truc bien connu des gens qui font de la moto: on a beau avoir 700 bornes dans les jambes, les fesses, le dos, les bras moulus par la position en selle et les cahots de la route, au final les vibrations excitent...
Et voilà que sans crier gare nous trouvons encore la force de nous empoigner comme des chiens au sortir de la douche sans plus penser aux amis des autres chambres...
On roule sur le lit, on se mange, on se chope, enfiévrés par cette journée de route.
Très vite, sans nous soucier des voisins, on devient un peu bruyants: nos ébats prennent de l'ampleur, nos bouches s'activent, les positions se succèdent, nos mots - d'abord chuchotés- jaillissent de nos lèvres avec de plus en plus de ferveur, de désir trop longtemps contenu qui se lâche enfin...
Ces mots - les siens autant que les miens - deviennent plus âpre, crus et rocailleux: très vite quelques claques sonores assénées sur ses fesses viennent ponctuer et rythmer cette saillie quasi-animale.
Jusqu'à devenir une bonne fessée libératrice... Cette nuit nous dormirons du sommeil du juste.
C'est au petit déjeuner que nous comprendrons que nos compagnons de route n'ont pas loupé grand chose du chouette petit son et lumière de la veille...
Des applaudissements et des sifflets (autant moqueurs qu'admiratifs, voire envieux) nous accueillent dans la petite salle du restaurant où ils sont déjà tous réunis pour nous attendre... Les vannes fusent, on est habillés pour l'hiver.
Nos béotiens de copains à la sexualité plus classique, visiblement demandent en rigolant averc force clins d'oeil à Hélène si elle a bien reçu sa fessée du matin avant le petit déj, on me compare au Divin Marquis et aussi à Barbe Bleue (!). Bref un joli succès d'estime...
Rouge pivoine, Hélène plonge le nez dans son café au lait, tandis qu'un peu coq et au fond pas mécontent de notre prestation sexuelle de la nuit qui me valorise dans notre petite bande, je me rengorge, jouant les modestes entre deux croissants...
Oui, c'est sûr, voilà un week-end qui commence bien.
2 commentaires:
Je n'y suis jamais allé, mais je suis allé en Provence une année en juillet. C'est chaud, c'est sec, c'est génial.... en autant qu'on sache éviter les (nombreux) attrape-touristes.
Bien dommage que Tonton Bernie ait transformé le Ricard en country club pour milliardaires. C'était l'un des Grands Prix les plus populaires de l'année, en pleines vacances. L'an dernier, un championnat majeur y est retourné (le FIA GT), mais les spectateurs n'y étaient pas admis.
Ah c'était bien quand je faisais de la moto...
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