20 juin 2008

La galette et le petit pot de beurre...

610 - "Tu l’as mis ?"

Sa voix a changé, impérative même si elle reste douce et qu’Il n’a pas monté le ton ni changé de rythme. Presque badin, dans le fil de la conversation... D’un seul coup, Elle pique un fard et regarde dans le vide clignant des yeux comme un lapin dans les phares d’une voiture…

Jusqu’à les clore tout à fait et en même temps répondre dans un souffle…

- "Oui…"

Le coeur battant, Elle attend la suite.

À sa demande et depuis le matin, Elle a enfoncé son "bijou" intime noir entre ses fesses, avec une noisette de gel. Elle le sent depuis à l'intérieur, comme une présence destinée à lui rappeler son "appartenance".

Jusqu'à l'oublier, comme habituée, au fil des heures, avant de le retrouver. Sachant que c'est Lui et Lui seul qui le retirera.

Au moment où Il voudra...

Petit à petit depuis leurs retrouvailles à la gare, le temps passé ensemble leur a permis de reprendre en douceur leurs marques.

Comme si sa fuite et son absence n’avaient pas eu de prise sur leur histoire.

Comme si c’était une suite dans la continuité, sans qu’il n’y ait jamais eu le moindre nuage...

En le regardant, Elle s’aperçoit pour la première fois à quel point lui ont cruellement manqué son regard, sa présence physique, ses mains, le pétillement taquin et tendre de ses yeux verts. En même temps que Lui retrouve en Elle les infimes et innombrables petits détails qui lui plaisent tant: une façon coquine de sourire, de plisser les yeux ou de se mordre les lèvres, en tortillant une mèche rebelle.

Toutes ses mèches le sont d’ailleurs, une constante chez Elle que cet état de révolte qu’Elle a décidé que Lui seul pourrait juguler d’un mot, d’un regard, d’un geste.

Avec toute son emprise et son autorité "exclusive"…

Assise en tailleur face à Lui sur une balancelle dans le parc de l’hôtel en cette fin d’après-midi estival, Elle l’écoute avec bienveillance puis babille à son tour sans fin, parlant de tout, de rien en évitant les sujets qui fâchent, réussissant (croit-Elle) habilement à retarder le moment fatidique à la fois redouté et attendu.

L’instant où enfin seuls pour régler les comptes, Il refermera la porte de leur chambre pour la confronter avec les troubles plaisirs de la fessée…

Il vient d’une courte phrase de la replonger d’un coup dans leurs émois passés, ceux qu’ils ont vécu ensemble quelques semaines plus tôt.

Ceux auxquels Elle avait décidé de mettre un terme pour ne pas se laisser emporter…

Mais qu’Elle vient de la même façon de réactiver, sentant bien qu’au fond ils lui sont devenus indispensables, à son corps défendant.

- "Viens !"

- "Maintenant ? Mais… ? Euh, on n’a pas dîné encore… !"


Elle tente mollement de le détourner de l’inévitable châtiment à venir et du désir impérieux qu’Elle sent poindre sans rémission, avant de le suivre tête baissée et les oreilles bourdonnantes, déjà sous son emprise.

Il la fait passer devant lui, lui tenant le cou d’une main avec les doigts juste posés autour en collier, pour la guider à travers les couloirs de l’hôtel.

Dans le hall, Il s’arrête et lui fait face, sans se soucier de la jeune fille derrière le desk qui lève la tête et jette un regard discret sur le couple. Avant de replonger dans ses écrans, avec l’air de celle qui en a vu d’autres.

Et c'est l'instant qu'Il choisit pour lui glisser un doigt dans la bouche…

- "Je te rappelle les règles, mon ange ?" (à suivre)

8 commentaires:

Anonyme a dit…

"Elle tente mollement de le détourner de l’inévitable châtiment à venir "
Moi aussi j'adore essayer de repousser le plus tard possible le moment fatidique , m'arranger pour qu'il s'en rende compte afin qu'il en joue lui aussi , j'adore ce moment plus que tout le reste !

Erik A. a dit…

Sauf que ça finit toujours par arriver, chère Anne...

Heureusement. Mais ce sera dans la troisième et dernière partie à venir.

Anonyme a dit…

Vivement la troisième partie...

Happy end ? Ou mal aux fesses ? Ou les deux ?

Anonyme a dit…

I am sorry I do not speak French but I can assure you that I like your blog anyway. The pics are very sensual and inspiring and theyreally fire my imagination... mmmmm

tina from Sweden

Anonyme a dit…

Pourquoi certains mots prononcés, même (ou surtout ?) avec la plus grande douceur, me font chavirer... "Je te rappelle les règles, mon ange ? "

Erik A. a dit…

@Tina, from Sweden. As I speak english, and you too, you may sometimes find on this blog things that don't need to be translated...

Like part of movies, and so on. I try to find pictures that talks to me, giving me troubles as sensual than artistic. Sometimes, it's just a feeling. Of course, I write stories I would prefer to be read by you as you can imagine...

Erik A. a dit…

@ BaBy: Mais parce que certains mots évoquent en nous des choses troubles, résonnent de nos vécus respectifs.

Parfois à côté, parfois juste dans la cible... Sans toujours qu'on puisse expliquer pourquoi de façon cartésienne.

Et c'est tant mieux...

Erik A. a dit…

@ Eléa: Me connaissant, forcément un peu des deux... Et si le "happy end" était d'avoir "mal aux fesses" ?

Ce sont des "troubles rêvés", mais si proches de mon réel que parfois ça s'entrechoque un peu, j'avoue...