11 juillet 2008

Perdre le contrôle des choses...

642 - Il la corrige... Jetée en travers de ses genoux, maintenue à la taille sous son bras droit avec fermeté et rigueur, Elle est punie. Par son Homme.

Fesses nues, jean baissé entravant ses chevilles et culotte à mi-cuisses, claquant et reclaquant son adorable derrière de la "sale gamine" qu'elle n'est pourtant plus, la honte lui brûlant les joues comme jamais...

Jubilatoire, troublant et tellement indécent...

Lui s'amuse des mots qu'Il prononce avec gourmandise pour la gronder.

Les plus crus, les plus "sales", ceux qui la font rougir, presque jouir de honte à l'entendre les prononcer avant de les lui faire répéter quand - perdant pied d'un coup - Elle ne les susurre que d'une petite voix timide... Se débrouillant pour parfois traduire à sa guise les mots qu'Elle n'ose dire comme lui.

Synonymes, expressions proches. Ses désirs sont des "ordres" et vice-versa, mais... Elle en joue, Il s'en amuse. Petite provocation de sa part qu'Elle paiera au centuple, jusqu'à balbutier enfin ceux qu'Il veut entendre... Et uniquement ceux-là. Même si Elle doit aller jusqu'à les crier pour que les voisins n'en perdent rien.

Certains termes résonnent en Elle comme autant de coups de triques...

Alors, le souffle coupé, Elle "coule" à nouveau, s'en voulant presque d'être si "facile" et de ne pas résister à ses pulsions animales. "Au moins un peu, pour lui donner du fil à retordre, putain !"

Elle n'est pas "soumise", déteste profondément, viscéralement, ce mot qui ne fait pas partie de son vocabulaire courant...

Et pourtant c'est plus fort qu'Elle, la "pasionaria" féministe: Elle adore qu'Il la punisse ! Carrément...

Impossible en sa présence de dominer cette foutue spirale qui l'entraîne d'un coup, ni même de parvenir à juguler cette façon irrémédiable qu'Elle a de plonger instantanément dès qu'Il la fait passer de l'autre côté du miroir d'un simple mot, d'un simple geste, une attitude, un regard appuyé...

Parfois anodin pour les autres mais qui lui "parle", instantanément.

Elle sait juste qu'Il restera son unique "garde-fou" et que, quels que soient leurs jeux interdits qui parfois les entraînent l'un et l'autre, en dérivant l'air de rien vers les zones d'ombre d'un "SM soft" qui ne veut pas dire son nom, Il ne lui lâchera pas la main. Jamais...

Réminiscences de troubles d'antan, pulsions irrésistibles d'obéissance tellement inattendues chez Elle, authentique rebelle à l'autorité et vraie insoumise depuis... toujours ? Qui sait, et au final, qu'importe !

Oubliant parfois qu'il ne s'agit que d'un jeu (?), Elle est tellement "investie" avec Lui qu'Elle en ferait presque pipi dans sa culotte de trouille quand il lui arrive d'accélérer la cadence soudainement et sans prévenir, poussant alors le réalisme de la chose à son paroxysme...

Ou quand Il lui fait "perdre l'équilibre", au propre comme au figuré. La saisissant alors sous son bras, par exemple, pour la fesser à nu, courbée en avant et battant des jambes dans cette posture humiliante quasi enfantine, une gestuelle qu'Elle ne contrôle plus du tout... Sa hantise. Elle n'en revient d'ailleurs toujours pas lorsqu'Elle y repense, à froid, "au fil des jours"...

Elle ne s'offre pas ainsi au premier venu. Oh non ! Ce n'est qu'après quelques timides "essais" avec d'autres, tentatives d'avancer concrètement en sortant de son imaginaire pour se découvrir moins virtuellement, se comprendre, être "sûre" d'aimer "ces plaisirs-là", qu'Elle a décidé de Lui confier son sort. Lui donnant le pouvoir. En totalité. Elle est entière. Et ne fait jamais rien en demi-mesure.

Alors Lui offrir ses "enfers" et ses troubles enfouis, le guider sans trop y toucher (sic) vers ses propres envies cachées (comme ce "bijou" fiché entre ses fesses qui la scelle désormais à SA demande, mais dont Elle a été initiatrice) en toute conscience, parce qu'Elle sait depuis leur tout premier regard à quel point Il est attentif et ne la décevra pas, était une évidence pour Elle.

... Qu'Elle ne regrette pas !

De toute façon Elle ne regrette jamais rien et ne regarde pas en arrière, préférant de loin avancer. Avec Lui, désormais... Il sait autant la plonger sous l'eau et l'y maintenir en apnée que de jouer le maître-nageur-sauveteur en lui faisant reprendre son souffle au bon moment, quand Elle est trop oppressée et fébrile.

... Quitte à l'y replonger d'un coup aussitôt qu'Elle a suffisamment repris pied à son gré... Un jeu. Le leur. En eaux troubles...

Ce sont des choses intuitives, des trucs que l'on ressent... Profondément. Elle en a le coeur qui bat. Fort...

Lui aussi.

PS: pour les filles qui se reconnaissent dans mes "troubles rêvés"...

Je reçois de temps à autre quelques mails de femmes d'ordinaire "indomptables" elles aussi dans la "vraie vie", mais profondément troublées (voire inquiètes) d'éprouver ce réel désir de perdre pied parfois dans leurs "enfers", qui est un peu l'antithèse de ce qu'elles sont. Ou veulent être.

Ce texte qui les déculpabilisera, j'espère, est fait pour elles aussi. Au pluriel.

Chacune y trouvera de quoi se rassurer... Avant de plonger.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

J'aime beaucoup cette façon de conter, de raconter ces troubles que l'on vit si bien dans ces jeux. Je me retrouve parfaitement dans ce texte, et c'est très troublant de lire ces mots qui me sont si proches vus par un homme. Tu lis dans les pensées des filles maintenant ?

Erik A. a dit…

@ Line: mes côtés féminins, sans doute. Ravi que vous vous y retrouviez, c'est pile le but recherché.

Et puis "troubles rêvés"... Notre vécu est un apport essentiel aussi qui permet de traduire les émotions par écrit ensuite... Même en transposant pas mal.

Anonyme a dit…

Il y a vraiment des textes comme ça qui vous touche. C'est le cas de ce récit.

Très beau, très "juste"... même émouvant tiens.

On a l'impression de vivre des experiences par procuration au travers de certains de tes récits.

Je commence agréablement ma journée...Comme c'est agréable )