813 - Le repas, c'est lui qui l'a préparé.
À table, elle s'est déridée un peu, le confortant dans son idée que c'est parce qu'elle est "blessée par la vie" et que les hommes lui ont "fait du mal" qu'elle paraît sans cesse sur la réserve.
Sûr qu'avec lui ce sera différent, il essaye de se montrer sous son meilleur jour, gai, spirituel et pas lourd, même s'il louche en douce sur les courbes de la jeune femme dès qu'elle se lève pour prendre du sel...
Elle a un de ces culs !
On a dit "pas lourd"... Mais c'est plus fort que lui, il l'imagine déjà à poil dans ses bras, dans des postures indécentes, incandescentes et...
- "On sort, non ? Il est dix heures, on va pas rester là comme deux petits vieux ?"
Aïe... Refroidi d'un coup. Lui serait bien resté dans le confort cosy du petit appartement pour pousser ses avantages... Mine de rien, ça avait l'air de marcher.
Les voilà en train de chercher une boîte de nuit pour aller danser. Elle veut bouger, cette folle. Et il a pas osé lui proposer de baiser tous les deux pour mettre en pratique son envie de mouvement. Un peu trop direct, c'est pas le tempo...
Et les voilà dans un hangar, à danser comme deux glands au milieu d'une faune provinciale qui les mate. Elle s'est changée, habillée de façon assez provocante... Ils ont trouvé une boîte, la seule potable de la région où les jeunes du coin viennent disperser leur ennui entre deux verres. Ou dix...
Ça boit pas mal. Elle se met à niveau. Lui veut rester lucide...
Comme il déteste danser, il prétend écouter la musique assis. Haussant les épaules après avoir tenté de l'entraîner, elle le laisse à son Coca et retourne se déhancher sur la piste, seule fille sous les regards concupiscents des mâles qui se rapprochent, sentant la parisienne disponible et pas farouche.
Pas de ça Lisette ! En bon chevalier servant il se rapproche et surveille la piste, façon garde du corps.
En fait, elle allume toute la boîte l'air de rien et ça va mal finir. Les types semblent comprendre peu à peu qu'il n'est pas du tout son petit copain, juste un pote qui l'accompagne. Du coup ils deviennent lourdingues et le traîtent comme quantité négligeable. Elle ne s'en rend visiblement pas compte, elle fait sa pépette entourée d'une cour de gaillards qui semblent bien décider à l'allonger sur les coussins pour lui faire réviser les positions du KamaSutra...
- "Viens, on s'en va !"
Cette fois il ne rigole plus, sentant le danger qui grandit. Les gars les plus entreprenants sont des dockers du port autonome voisin, des tatoués qui ont senti la chair fraîche, le genre de gusses à qui il faut pas en raconter. À force de les chauffer, elle va se retrouver la culotte dans la bouche en levrette sur le capot de l'Alpine... Et lui, "l'Ivanhoé du pauvre", il va pas faire le poids, c'est sûr.
- "Ben quoi, c'est rigolo..." souffle la belle qui n'a pas sucé les glaçons et a l'haleine un peu alcoolisée pendant qu'il l'entraîne vers la sortie sous les regards peu amènes des types...
- "Non ! On y va, maintenant."
Dans la voiture qui s'éloigne, il respire tout en regardant dans le rétro, encore inquiet. Mais pas de phares derrière eux...
Nuit noire, la route est déserte.
Elle boude, elle voulait rester, inconsciente du danger.
Tout en roulant, il lui reproche de n'avoir pas été très présente avec lui et s'être laissée approcher par tous ces types qui voulaient la saut... Pour la première fois, il a un peu l'impression qu'elle se sert de lui et se fout un peu de sa gueule.
Pauvre chou... Il n'a encore rien vu. (à suivre)
3 commentaires:
Si on s'en réfère au titre "Il aurait fallu, sans doute ..."
...la coucher dare-dare en travers de vos genoux ?
Pas facile les garces....Il y a deux solutions, ou tu joues le jeu du rapport de forces parce que visiblement, elle te cherche, ou tu te casses écoeuré à jamais des garces....Chaton n'a pas tort, à mon avis....
@ Panaché: Y'en a une troisième: Les éviter soigneusement, ça se voit de loin, avec l'expérience.
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