21 novembre 2008

Sans âme... Sans amour ?

803 - Question récemment soulevée sur un forum:

Faut-il obligatoirement s'aimer pour "jouer à la fessée" ?

Et que faire pour que ce soit autre chose que de bonnes claques sur les fesses, assénées à une partenaire occasionnelle, genre rencontrée "juste pour ça" sur internet. Bref une personne qui nous indiffère, pour un jeu sans âme. Sans Amour...

Vrai qu'il faut probablement qu'il y ait osmose, envie mutuelle... et un motif pour y croire, fut-il prétexte.

Sinon, effectivement, on claque un derrière d'une main distraite, sans réelle raison. On y pense, on tente de se concentrer sur un truc efficace, ça casse un peu l'ambiance et le jeu perd de son sel, pour cesser très vite, frustrant l'une et l'autre.

Reste la chaleur, gratuite, mais sans intérêt si le cerveau ne suit pas, avec son univers de fantasmes...

J'ai une fois - il y a longtemps - corrigé une dame (plutôt jolie) trouvée dans les méandres du réseau téléphonique. Elle en attendait beaucoup, mais m'était totalement indifférente.

Il a fallu un gros effort de ma part pour la faire aller dans l'univers obscur et trouble qu'elle attendait alors que je me concentrais à mort et sans réel succès sur son cul rond pour ne pas la décevoir.

Aucun ressenti érotique pour moi, aucune excitation, que de l'ennui.

Je m'en foutais...

Envie que ça se termine, de la ramener, de ne plus la voir. Jamais. Putain d'erreur de casting. Mutuelle.
J'aurais dû me méfier. On n'est jamais trop prudent.

Je n'étais juste "pas là", me demandant la raison du pourquoi du comment, alors que quand on est dans la complicité, c'est tellement fort...

J'étais dans la technique en pensant à autre chose, me concentrant pour "faire" efficace en ayant envie que ça finisse, regardant étonné et détaché cette fille totalement "partie" qui se tortillait et gémissait les yeux clos, dans son trip et avec l'air d'y croire. Sans sentir que je n'y étais que par politesse, du bout des doigts...

Je ne l'ai pas détrompée, allant "au bout" du truc avec une vague impression d'avoir compris ce jour à quel point simuler est nul, que ce soit pour ce jeu ou plus encore pour le sexe.

Pas vrai, les filles ?

Vous me direz que j'aurais pu m'en passer, le sentir avant, ne pas commencer, que j'aurais dû tout arrêter ou tout simplement ne pas faire, mais la chair est faible et parfois l'appétit vient en mangeant. Sauf que là j'étais déjà repu avant même de commencer...

Elle a trouvé ça "gé-nial" (!) - ce qui m'a encore plus prouvé qu'on n'était décidément pas sur la même longueur d'ondes - et m'a demandé "On se revoit quand ? Dis, quand est-ce qu'on recommencera...?"

J'ai souri avec une petite grimace énigmatique, sans répondre.

Je ne l'ai jamais revue. Je ne suis pas une spanking machine...


13 commentaires:

Anonyme a dit…

Je suis allé récemment à un spanking party annuel. J'ai pu rencontrer d'autres personnes qui partagent cette passion, des gens avec qui j'ai communiqué par blog ou par mail, qui m'ont raconté certaines de leurs expériences, partagé certains fantasmes, etc.

...Ça m'a fait le même genre d'effet. Ce n'était pas mon truc du tout. Je n'avais aucun contact émotionnel avec qui que ce soit. Je voyais des gens qui s'amusaient, mais c'est comme si j'étais complètement désincarné. Complètement absent.

Erik A. a dit…

Je comprends tout à fait ça...

Et je suis absolument d'accord, même si je n'ai jamais assisté à ce genre de "party" typiquement anglo-saxonne...

J'ai été une fois au salon "erotica" au Bourget. Une catastrophe, purement débandante sans le moindre intérêt sensuel pour moi.

Peux-tu, cher PMC nous en causer davantage, où, quand, comment ?

Anonyme a dit…

Pour moi, la fessée sans amour, même si elle peut être bien, ne peut apporter autant de force que quand des sentiments forts s'invitent à la partie.
C'est comme un défilé sans trompette : c'est pas mal, mais il manque quelque chose.

Je pense aussi que je ne serai pas du tout intéressé par des "spanking party", ou alors juste comme une curiosité. Je prend plus de plaisir dans une fessée par son côté intime, presque personnel, un échange entre mon amoureuse et moi, juste nous et personne d'autre (je suis peut-être vieux jeu avant l'âge !).
Pour moi, cet instant nous appartient. Et je préfère le raconter par écrit, telle une histoire gentille et érotique, plutôt que d'en parler comme d'un triomphe, telle une vantardise (comme il est peut-être le cas lors de ces spanking party).
Bref, le côté intime et sentimental m'excite plus qu'autre chose.
En tout cas, pour l'instant...
(Mais les instants chez moi peuvent être très long !)

Anonyme a dit…

"Bref, le côté intime et sentimental, m'excite plus qu'autre chose"....a dit Greg. Je te rejoins à 100 pour cent !

Et c'est vrai que dans ce genre de fantasme l'ingrédient "complicité" doit être présent (pour moi). Avoir confiance sous le regard de l'Homme, sous ses paroles...sous sa main. Se donner car son coeur sait qu'il ne sera pas piétiné. Et sentir sous la main qui claque des vagues mouvantes jusqu'à dans la poitrine où quelque chose de vivant, de fort, de chaud se mélange au plaisir.

Anonyme a dit…

C'était fin août 2008, à Las Vegas. Une rencontre annuelle organisée par une compagnie américaine.

Je n'y ai pas vu Sierra Salem, mais j'ai croisé son ex à la sortie d'un ascenseur. C'est plutôt ironique d'ailleurs, parce que c'est le seul moment où j'ai senti une réelle complicité avec quelqu'un. Il y avait un autre type qui est entré dans l'ascenseur avec moi. On s'est regardés droit dans les yeux avec un espèce de petit sourire, sachant très bien qui l'on venait de voir, que l'un et l'autre partageaient ce petit plaisir trouble...

Anonyme a dit…

C'est une bonne question, mais une question difficile. C'est peut-être pour cela qu'elle est bonne !...

Je crois m'être déjà exprimé là-dessus, sur ton blog, amigo, ou sur les pages roses, ou les deux, je ne me souviens pas. Au risque - à peu près certain ! - de rabâcher, je dois me référer à mes expériences personnelles.

J'ai eu la chance insigne de rencontrer dans les débuts de ma vie érotico - amoureuse, des partenaires qui partageaient mes goûts; certaines parce qu'elles les avaient déjà, d'autres à qui je les ai révélés. D'autres encore s'y sont pliées parce qu'elles m'aimaient, ce sont les pires, qui n'ont pas manqué de me dire après avoir cessé de m'aimer, que j'étais un "malade"...

Mais dans tous les cas de figure, il s'agissait là de fessée entre "amoureux consentants"; tant que l'amour existait, ou au moins une entente sexuelle, nos jeux de fesses rougies se terminaient invariablement par des étreintes torrides.

Les ans ont passé, j'en suis revenu à un célibat forcené, délibéré et irrémédiable, seul garant de ma liberté que j'aime par dessus tout, ce qui m'a amené à rencontrer davantage encore de partenaires de jeu.

Il n'est plus alors pour moi question d'amour au plein sens du terme - ce qui n'exclut pas les sentiments - ou de sexe ( dans l'optique du coït. )
Cela m'a amené naturellement à des jeux de groupe où il n'était pas question de baiser la fille que l'on avait le privilège de fesser, mais pas non plus dans le cadre de fiestas organisées sur internet; plutôt des opportunités en comité assez restraint de gens se connaissant bien, avec qui j'avais eu des rapports écrits, et qui m'appréciaient suffisamment pour me demander de me joindre à leurs fantaisies.

Je mentirais en disant que ça ne m'a pas plu, mais il est certain que ça m'a suffi, et que je préfère le jeu à deux avec une complice de choix.
Ou à trois, avec DEUX complices de choix, ainsi que c'est arrivé, la dame étant la même !...
Et aussi avec une autre, sous d'autres cieux...

Certes, cela demande une solide complicité entre les trois acteurs, et une confiance, et un respect sans faille pour la bienheureuse victime, comme toujours véritable maîtresse du jeu.

Je ne sais pas si j'ai bien répondu à la question, mais c'est tout ce que j'ai trouvé...

Erik A. a dit…

Merci, Waldo, pour cette longue réponse, comme toujours solidement étayée par les faits vécus racontés sans complaisance. C'est vraiment bien de détailler à ce point les ressentis, je crois que tous ici aimons comprendre ce qui nous motive et tu décrit suffisamment les choses pour nous. Le ressenti, le trouble, le "moins bien" aussi...

Anonyme a dit…

Nous avons parfois ce sentiment particulier que ‘cela’ n’aurait du avoir lieu. J’ai du mal à expliquer pourquoi certaines situations sont inconfortables.
Je dirais même que si cela ne s’accorde pas entre deux individus c’est simple. Nous ne nous convenons pas, donc nous ne poursuivons pas notre engagement.
Le problème, comme vous l’évoquez, c’est quand « l’un » n’est visiblement pas là où il devrait être et que l’autre est persuadé de détenir un moment éblouissant. Comment dire que ce n’est que la négation de ce qu’on avait rêvé ? Comment dire que ce n’est en rien ce qu’on avait espéré et souhaité ?

[Rendez-vous manqué....]

Erik A. a dit…

"quand « l’un » n’est visiblement pas là où il devrait être et que l’autre est persuadé de détenir un moment éblouissant. "

C'est tout le problème.

J'ai une amie qui a connu ça, une courte relation où seul l'un des deux a sublimé leur histoire. C'est - j'ai l'impression - terrible à vivre, d'autant que l'autre s'est tellement intimement persuadé que vous êtes faits l'un pour l'autre, qu'il tente les pires intrusions, du coup. Et en devient stressant, voire dangereux pour notre équilibre parfois si fragile et durement acquit, en pénétrant dans la sphère privée, sans jeu de mot...

J'ai eu également au travers du blog des approches du même style de femmes convaincues que j'étais à elles, heureusement stoppée par la virtualité à un moment ou un autre.

Mais quelle plaie !

Anonyme a dit…

Je suis navrée de devoir vous reprendre: Vous êtes à 'elles'. Nous, vos lectrices. :-))
Comment ça, non?!...

Erik A. a dit…

Admettons...

Anonyme a dit…

Moi mon coté voyeuse/curieuse me donnerait forcement envie de voir ce qui se passe lors de "spanking party" sans y participer. Parce que j'ai du mal à voir comment le trouble peut s'installer dans ce cadre là.

Et fesser sans amour ? Oui, pour moi ça à été possible. Avec une bonne dose de désir tout est possible. Après ça passe ou pas. Mais dans mes petites experiences ça n'a jamais été une pratique que je désirais mais une personne avant tout... La pratique suivait parce qu'il y avait avant tout un désir mutuel. Une fois, ça n'est pas "passé". Il attendait trop et moi si peu. Je n'avais pas d'envie pour cette personne, j'avais juste envie de combler quelque chose. Je l'ai raccompagné à son train avec un soulagement que je n'avais encore jamais ressenti. En lui embrassant la joue de façon assez froide malgrè une nuit moins froide sur le plan corporel mais qui sur le plan émotionnel avait été glacial, pour moi. Lui par contre avait trouvé ça "su-per" et n'a rien detecté de mes sentiments ou n'a pas voulu voir. Je l'ai recroisé quelque fois vu qu'on fréquentait le même cercle d'amis...

Pas un mauvais souvenir pour autant... Si je devais recommencer je ne changerais rien, ça m'a apprit des trucs.

Erik A. a dit…

Joli témoignage, Rose.
Pour la spanking Party, va lire si ce n'est déjà fait ce que Pixie nous raconté l'an passé quand je lui ai demandé ccomment ça se passait... (un post de sptembre 2007, ou alors tu tapes Pixie dans le champ à gauche en haut du blog)

Si après ça tu as encore envie, au vu de ce que tu viens d'en dire... Mais par curiosité, oui, je comprends. Un jour, si je suis aux USA au moment où ça se passe, j'irai voir...

Par curiosité, comme tu dis.