25 novembre 2008

Serpent de cuir noir...

809 - On déballe les cadeaux. C'est mon anniversaire et nous sommes en petit comité, des amis en couple qui veulent fêter mes 30 ans avec moi. Un paquet, oblong attire mon regard...

Je l'ouvre, arrachant le joli papier cadeau. Une belle boîte, siglée Hermès. Madame a fait des frais. Une ceinture ?

- "Ou une cravate..." me souffle une des invitées...

Presque. À une lettre près...

C'est une cravache, fin serpent noir endormi entouré d'un papier de soie qui crisse sous mes doigts. Silence gêné en soupesant la longue tige de cuir... Un bel objet. Qui provoque un ou deux petits rires perlés, nerveux.

... De femmes.

- "Tu montes à cheval, E. ?"

- "Euh, à vrai-dire... Non."

Banal effet de manches, dérive amusée des convives. On délire un peu sur les plaisirs de l'équitation ainsi que de l'usage qu'on peut, que l'on doit faire de l'ustensile. Et très vite on passe à autre chose. Et à table...

Mes amis sont "vanille", aucun à ce que je sais (mais sait-on jamais vraiment ?) ne se passionne pour la fessée. Certes, à y regarder de plus près, j'ai l'impression que les yeux de certaines de nos invitées brillent un peu en jetant un regard en coin vers cette longue boîte, même une fois rangée parmi les autres paquets ouverts.

Du moins me semble- t-il. Le prestige de la marque, ou le champagne, sans doute. Sûrement...

Celle qui me fait ce cadeau volontairement en présence de nos amis est ma femme d'alors... Qui rigole en douce. "Assume, mon gars..."

On s'en est servi. Le soir même, une fois les invités partis.

- "Allez, bonne continuation, les amis. Et... pas trop de folie de vos corps, hein !"

- "Ce cadeau, c'est un signe, non ? Mets-lui le cul en feu ! " me souffle à l'oreille la grande Sophie, une de mes copines qui n'a jamais tellement aimé la maîtresse de maison (à la place de laquelle elle se serait bien vue, à un moment) et rejoint sa voiture en compagnie de son jules avec un petit hennissement moqueur assez réussi...

Soso n'a pas ajouté "... à ta pute !", mais le cœur y est..

Donc, la cravache...

Un regard vaguement trouble. Là encore, plus à mettre sur le compte du champagne que du désir.

Mais autant en profiter...

On monte. On se lance. Juste assez pour que je me rende compte que ne joue pas avec le feu qui veut. Deux coups. Deux brûlures. Rien de bien excitant ni pour elle ni pour moi, on est dans l'expérience et au fond, elle n'aime pas du tout ça, puisqu'elle n'a aucun fantasme avoué ni recensé...

On fait l'amour, "devoir conjugal" au cours duquel elle pousse juste un petit cri quand j'effleure la mince balafre rouge...

J'ai heureusement eu d'autres "approches"... Plus concluantes.

Cette cravache, on ne s'en est servi qu'une fois.

Depuis plus de vingt ans, elle doit donc toujours reposer dans sa boîte dans un coin du grenier de mon ancienne maison et au milieu d'un fatras de cartons. Un jour peut-être sortira-t-elle de l'ombre pour aller finir dans une brocante ou un vide-grenier, servir d'autres plaisirs... Qui sait ?
Photo © Red Charls

13 commentaires:

Anonyme a dit…

Une cravache Hermes et ne s'en servir qu'une fois... Mais quelle honte! ;)

Organise un jeu concours sur ton blog et fait la gagner à quelqu'un... Elle trouvera son utilité dans une autre maison ou elle sera bichonnée :D

Anonyme a dit…

Je ne saurais dire pourquoi mais la cravache est, pour moi, le seul ‘objet’ qui fait sens.
J’aime ce ‘trait fin’ en cuir. Son évocation me fait fantasmer, imaginer qu’elle lèche ma peau me fait frissonner.
J’en ai eu plusieurs entre les mains et les plus belles sont celles qui servent au dressage. Selon les moyens on peut investir dans une Hermès (maison bien connue pour ses accessoires d’équitation) ou dans une autre marque de sellerie plus abordable.
Pour l’anecdote, j’ai eu un moment inoubliable de plaisir intime et joyeux, avec une amie devant le rayon ‘cheval’ chez Hermès. Ils avaient une selle sublime, très simple mais avec un travail de surpiqures extraordinaire et elle a susurré à mon oreille : ‘Imagine cette selle sur mon dos....’.
Pur plaisir.

Erik A. a dit…

"Pony girl"... C'est un truc érotique qui ne m'émeut guère, mais j'ai vu de belles images. J'avoue que j'ai un peu de mal à imaginer une femme sellée... Je pèse (bien) plus de 80 kilos et j'aime les montures "fines"... Si vous voyez ce que je veux dire.

Scellée, par contre. Mais c'est une autre histoire.

Plug, plug, plug...

Anonyme a dit…

La selle posée sur une femme c'est une image très forte.
Ce n'est en rien mon fantasme, mais je me suis laissée aller à cette revêrie avec mon amie sans la juguler.
Je crois que ce qui m'a touchée c'est mon côté 'voyeur' très lié à un certain esthétisme.

Anonyme a dit…

Les très beaux dessins me semblent être de René Gruau...non?

Anonyme a dit…

Je pense que c'est lui nush, le trait est plus que semblable... Et dans la deuxième image avec le femme de profil, il existe quasiment le même dessin avec cette fois ci chapeau rouge, mais même cadrage et foulard également si je me souviens bien.

De plus il a réalisé tellement de dessins de mode que ça semble concorder...

Si non c'est facile il est mort depuis quelques années maintenant je crois... Si la "pub" est récente, ce n'est pas de lui mais ça y ressemble étrangement.

Et oui... Ils sont superbes. J'y suis vraiment sensible aussi ;)

Anonyme a dit…

>Rose : J'ai suivi le même raisonnement que toi. Après réfléxion sur les produits mis en valeur je pense que ce sont des anciennes publicités car le bracelet Médor (produit correspondant à la fameuseeee cravache) est sorti il y a une vingtaine d'années. Donc ce serait bien 'LUI'.
Minute pub. :-))

Stan/E. a dit…

Parfois, je relis un de mes textes... je redécouvre les mots, l'anecdote, authentique, un peu oubliée. Je me remémore des scènes... Et un sourire me vient.

La cravache, je ne l'ai pas retrouvée. Pas grave, on m'en offrira bien une autre, un de ces jours.

Ou pas.

Stan/E. a dit…

Faire remonter ce petit billet qui me fait sourire. Et vous ?

Madame a dit…

"100 fois sur le métier remettez votre ouvrage"
Vous auriez dû insister un peu; faire d'autres tentatives.
Mais ce que je trouve le plus excitant dans cette anecdote, c'est le moment de la découverte du cadeau.. Plutôt hot ce moment, ce cadeau , devant des invités...hou là là!

Amoureuse a dit…

C'est vrai que l'objet est esthétique. Et la pensée de son utilisation fait frémir.

Je n'ai jamais aimé poser devant un objectif. Mais depuis peu l'idée du noir et blanc fait son chemin. De l élégance, de la suggestion...avec une cravache dans ma main. Ou sur ma peau?


EllaJenesaisquoi a dit…

@Amoureuse : lancez vous, vous pourriez avoir quelque heureuse surprise ... noir & blanc ou couleur, ce qui importe c'est l'oeil du photographe ... et son art de manier la cravache bien sûr !

Stan/E. a dit…

Je veux bien faire les photos, je viens juste d'investir dans un appareil neuf... Vous connaissez mon amour du noir et blanc... Et du rouge aux joues...


Ah, et je prends les droits vidéos, au passage.