09 janvier 2009

Dosvidania, tovaritch...

875 - Une illustration surprenante, sans doute une façon d'imager l'amour "à la cosaque".

Ce dessin né sous la plume de Léon Roze aux alentours de 1908 représente une punition collective supposée se passer en Russie à cette même époque.

Pour "le fouet voyage", d'Aimé van Rod, un de ces livres de flagellation rempli de témoignages soi-disant "véridiques" proposant au lecteur une vue encyclopédique de la chose, sous couvert d'étude approfondie "très documentée"...

Évidemment hypocrite prétexte éditorial pour parler de fessées. Léon Roze n'a jamais été en Russie et imagine la scène pour nous. Les filles ne sont pas déculottées, mais c'est déjà le comble de l'érotisme pour l'époque que de les voir retroussées en culotte à froufrous agitant leurs petites bottines noires dans tous les sens à chaque claque...

Une posture "sous le bras" qui ira droit au cœur de certaines...

Dessin qui nous conforte dans l'imaginaire que nous pouvions avoir de la Russie des Tsars, de madame Papovski et du général Dourakine: un pays âpre et cruel avec ses immenses domaines, ses Barines qui ont droit de vie et de mort sur leurs moujiks, sa terrible loi du knout...

L'ombre des bagnes de Sibérie, l'âme et le fatalisme slave. Sophie Rostopchine et Henri Troyat...

Mais aussi une Russie romantique et fantasmée qui n'est plus depuis la Révolution d'octobre.

Si on en croit ces images actuelles de "fessées à la russe", la tradition perdure. La cruauté aussi. Sensibles s'abstenir. C'est de la surenchère en permanence, des marques, des pleurs, des cris d'une douleur semblant peu feinte, le son guttural des ordres proférés par des hommes en uniformes, des femmes à têtes de kapo...

J'ai passé quelques jours à Moscou, il y a quelques mois mais pas suffisamment pour m'introduire (sic) dans ce milieu-là.


dessin: "le fouet voyage" © Léon Roze

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Toutes ces punitions trop démonstratives me laissent froide mais j'aime beaucoup le titre 'Le fouet voyage'.
Rêverie.

Anonyme a dit…

Ah le Général Dourakine !
J'ai récemment relu les oeuvres de la Comtesse pour retrouver ce qui avait impressionné mes pupilles de petite fille (le général, le bon petit diable et bien sur Sophie), et quelle déception !
Mon regard d'enfant avait peut-être été marqué par les illustrations, mais dans les écrits je n'ai pas retrouvé ce qui m'avait fait fantasmé à l'époque...

Quant à Henri Troyat, c'est un auteur que je lis et relis toujours avec le même plaisir, une plume "emportante", fatalisme slave comme vous l'écrivez, mais absolument pas porté sur la fessée, ou alors je n'ai rien compris...

Erik A. a dit…

Troyat fait partie des gens qui m'ont donné envie de Russie. I ne faut pas y voir de rapports autres que le plaisir de le lecture. Je ne cois pas qu'il y ait dans ses livres la moindre allusion à quoi que ce soit.

Mais par contre, la comtesse...

Erik A. a dit…

@ Juliette: on lit parfois avec un œil différent selon les âges. Question de maturité. Ces livres sont porteurs d'une époque. On peut y avoir vu des choses troublantes et déclenchantes, et en relisant plus tard avec une vision d'adulte n'y rien retrouver de tel.

J'ai relu, mi aussi, j'ai bien aimé.

Anonyme a dit…

Quelle charmante demoiselle sur la couverture de cet illustré, et ses dessous de dentelles sont ravissants. Je veux les mêmes !

Erik A. a dit…

Ce sont de jolis pantalons de dessous en dentelles comme en portaient les demoiselles d'antan. Bon, on imagine que sous un jean, ce ne serait pas vraiment terrible, mais avec une robe, ma foi...

Anonyme a dit…

What goes with good vodka, and tartar sauce, a good spanking Russian style, as this drawing depicts most well.