05 septembre 2009

Ce n'est pourtant qu'un con...

1181 - Extrait de "Thérèse philosophe" reflétant probablement la pensée des religieux du 18ème siècle (et d'autres siècles aussi, sans doute, y compris plus près de nous) concernant le "péché de chair" et les femmes qui font si peur à qui ne les pratique pas...

On rappelle qu'il s'agit simplement là... d'une chatte !

"Le jeûne, la prière, la méditation, le cilice, furent les armes dont il m’ordonna de combattre par la suite mes passions...

- "Ne portez JAMAIS la main, ni même les yeux, sur cette partie infâme par laquelle vous pissez,
qui n’est autre chose que la pomme qui a séduit Adam et opéré la condamnation du genre humain par le Péché Originel.

Elle est habitée par le démon, c’est son séjour, c’est son trône.


Évitez de vous laisser surprendre par cet ennemi de Dieu et des hommes. La nature couvrira bientôt cette partie d’un vilain poil, tel que celui qui sert de couverture aux bêtes féroces, pour marquer par cette punition que la honte, l’obscurité et l’oubli doivent être son partage.

Gardez-vous encore avec plus de précaution de ce morceau de chair des jeunes garçons de votre âge, qui faisait votre amusement dans ce grenier: c’est le serpent, ma fille, qui tenta Ève, notre mère commune. Que vos regards et vos attouchements ne soient jamais souillés par cette vilaine bête, elle vous piquerait et vous dévorerait infailliblement tôt ou tard !" déclara avec force mon cher confesseur...

Toute émue, je repris alors:

-" Quoi ! Serait-il bien possible, mon père, que ce soit là un serpent et qu’il soit tout aussi dangereux que vous le dites ? Hélas ! Il m’a paru si doux et n’a pourtant mordu aucune de mes compagnes. Je vous assure qu’il n’avait qu’une très petite bouche et point de dents, je l’ai bien vu…"

- "Allons, mon enfant..." dit mon confesseur en m’interrompant, "Croyez ce que je vous dis. Les serpents que vous avez eu la témérité de toucher étaient encore trop jeunes, trop petits, pour opérer les maux dont ils sont capables.

...Mais ils s’allongeront, grossiront, s’élanceront contre vous ! C’est alors que vous devez redouter l’effet du venin qu’ils ont coutume de darder avec une sorte de fureur, et qui empoisonnerait votre corps et votre âme..."


On notera que le cinéaste Walerian Borowczyk en a tiré une fiction dans ses "Contes Immoraux", film à sketches érotiques datant de 1974 qui a valu un temps au sulfureux Polonais une certaine renommée et une réputation de barge intello du cul auprès du grand public. Je l'ai vu lors de sa sortie, ce film d'ailleurs...

M'y suis profondément emmerdé aussi ce jour-là au Cyrano, (cherchez pas, c'est à Versailles) mais c'est une autre histoire.

Je ne sais pas si ces films repassent de temps en temps sur Arte, (probablement, en fait) mais si c'est le cas, jetez-y un oeil, vous comprendrez...

Dans ces années-là, Boro - comme Ferreri ou Pasolini par exemple, dans un autre genre - était un cas à part, réalisant avec le facile alibi de l'audace des films érotico-mystico-chiants, bref du cul comme on en tournait dans les années 70, histoire braver les interdits bien-pensants en montrant de la fesse avec un prétexte culturel, sous couvert de combat contre la censure des années Pompidou, puis Giscard...

Dans le second de ces sketches, Thérèse, si pieuse et qui ne sait pas encore qu'elle va se faire violer par un vagabond à la fin de l'épisode est injustement punie par sa vieille tante qui la fouette avant de l'enfermer dans un débarras.

Elle s'adresse alors à Dieu pour se plaindre, avant de dénicher un ouvrage libertin placé là fort opportunément par le scénariste. Puis du coup, avec un concombre lui aussi judicieusement amené qui constitue son seul repas, elle découvre les joies de la branlette...

Autant vous dire qu'il s'agit là d'une adaptation très libre.

Ce n'est pas l'extrait ci-dessous, mais j'en ai trouvé un autre du même film de 1974 dans lequel vous aurez si vous ne l'avez pas vu la surprise de découvrir un acteur - alors très jeune mais très connu de nos jours - se faire gentiment sucer par sa petite cousine, au rythme de la marée montante...

Il s'agit de "la marée", d'après André Pieyre de Mandiargues, le premier sketch du film.



D'après le roman érotique attribué au Marquis d'Argens (1704-1771), "Thérèse philosophe" ou, "Mémoires pour servir à l’histoire du père Dirrag et de mademoiselle Éradice", écrit vers 1748.

2 commentaires:

Miarka a dit…

Il aura suffi de trois mots... Luchini ! Toujours le même phrasé, à peine mûri.

Stan/E. a dit…

Vous ne connaissiez pas ? En 74... Moi, j'étais jeune, à peine 18 ans, et les films de Boro étaient alors des espaces de trouble surprenant pour le gamin que j'étais, assez loin des films de de Funès et Annie Girardot. D'autant plus troublant d'ailleurs que parfois on ne comprenait rien.

Je crains que ça n'ait très mal vieilli. Pour Luchini, j'avoue que le phrasé de ce garçon m'avait marqué. Et je crois que ce n'était que son second film après Rohmer et Perceval le Gallois... Ou presque.

De là à imaginer le talent du bonhomme et sentir dans cet extrait qu'il allait devenir cet acteur incroyable...