05 août 2010

Délicatement stockée dans le coffre de l'auto...

1822 - Roger, c'était un chaud lapin.

Chaud, certes, mais aussi très marié. Comme il détestait l'idée d'aller baiser à l'hôtel avec ses conquêtes potentielles, il s'abstenait l'année durant et passait ses troubles en plaisirs solitaires onanistes qui tachent les draps mais ne coûtent rien en restaurant et évitent d'avoir à faire la conversation après le déduit... Un peu réducteur. D'autant qu'à force de se branler il finissait par en avoir des crampes à la main.

À peine quelques accrocs à l'extérieur, à la sauvette, champs, forêt parkings... Fallait bien que la chair exulte de temps à autres.

Mais le Roger était aussi un trouillard qui avait très peur de se faire gauler par des voyeurs, témoins impromptus, promeneurs, la maréchaussée, même. Sans parler de sa légitime. Dans ses cauchemars, il s'imaginait agressé pendant l'acte et détroussé par des voyous surprenant ses ébats sexuel dans la cambrousse... Alors il avait besoin  d'un endroit "safe" pour abriter ses amours illégitimes...

Il s'y était toujours refusé mais cette année-là, il allait franchir le pas: sa grande maison entourée de voisins serviables mais curieux, n'était vide de femme et enfants que durant une quinzaine annuelle, en août... Con de ne pas en profiter, discrètement. Ça ferait l'affaire. Au moins, chez lui, dans un environnement connu, il ne risquait pas d'être dérangé...

Sans parler du confort.

Roger avait entamé depuis quelques semaines une aventure avec une fille sautée chez un copain une ou deux fois, mais qu'il ne pouvait évidemment pas amener au domicile conjugal ouvertement.

Sauf si personne ne la voyait entrer.

Une fois la porte refermée, à l'abri dans la villa déserte, plus personne ne pourrait imaginer les turpitudes qu'il s'autoriserait, à l'abri des regards indiscrets. Fallait juste trouver comment la faire rentrer.

La première fois que ça arriva, femme et enfants au loin depuis trois jours, il vérifia d'un coup de fil faussement impromptu qu'ils étaient bien dans leur villégiature à 800 km de là et pas sur le point de faire un retour surprise...

Il avait récupéré la fille à la gare. Elle était montée dans l'auto, enjouée, ses yeux plein d'un érotisme diffus d'une passion irrationnelle post-adolescente donc, décuplant ses envies. C'était une belle journée d'été, avec du monde dans les jardins mais la maison lui tendait les bras. Il avait fermé les volets avant de partir à la gare, préparé une boîte de macarons et une bouteille d'Evian avec deux verres. Évidemment, il avait planqué les photos de famille présentes un peu partout sur les meubles ou accrochées aux murs...

il s'arrêta quatre cent mètres avant d'arriver chez lui. Pris une large respiration avant de se tourner vers la demoiselle, un peu surprise et de balancer tout à trac: "Euh, ça t'ennuie pas d'aller dans le coffre, là ?"

Jetant un regard furtif autour de lui, il descend et ouvre le coffre. La fille s'y installe, mi-amusée, mi-inquiète: "Dis, je vais pas étouffer là-dedans ?"

Juste cinq minutes... Il referme et roule jusque chez lui au ralenti en évitant les bosses, ouvre le portail, salue la voisine d'un petit signe de la main, un clin d'œil pour le gros Fredo, dans la maison mitoyenne. Et il s'engouffre dans le garage.

Une fois la porte refermée, il respire, Roger.

La fille rigole, personne ne l'a vue rentrer. Personne ne la verra en levrette, ni recevoir la fessée. Il a fermé les fenêtres, pour le bruit... Lui a fait mordre l'oreiller, l'a baisée, enculée... Aimée, quoi. Deux heures plus tard, toute jouissance bue (sic) rebelotte, coffre, et hop, gare.

L'astuce a servi plusieurs fois au cours des vacances: coffre ou aussi passage à l'arrière, sous des couvertures. Une fois l'auto garée dans le garage, les portes closes, elle sort et alors ils sont seuls au monde...

Jusqu'au jour où en dépit de son stratagème malin, il la ramena prendre son train sans s'apercevoir que sa petite copine avait abandonné sa culotte, coincée entre les coussins du divan du salon. Oh, sans malice ni intention mais le mal était fait et le ver dans le fruit...

... Difficile, quand madame trouva en faisant un peu de ménage à son retour et déplia devant lui cette chose chiffonnée en dentelles maculée de sperme séché, de prétendre qu'il se travestissait en l'absence de la famille.

Roger n'a pas trouvé d'échappatoire ce jour-là...

6 commentaires:

Ana a dit…

Amusant ce Roger, comme quoi, on peut faire n'importe quoi c'est se croire en sécurité qui 'tue'.

C'est un récit un peu plus éloigné de la fessée, mais très divertissant quand même, surtout la fin, pour une femme...!

Miss Kat a dit…

"Érotisme diffus" ? "Passion irrationnelle post adolescente" me parait plus appropriée comme expression,non ?
Il a de la chance qu'on l'ai aimé comme ça le Roger, il a même pas idée !

Khorynn (The Guest) a dit…

Dommage d'avoir remplacé "érotisme diffus" par "passion irrationnelle..." d'autant plus qu'à mon sens la passion n'est jamais rationnelle.
"Erotisme diffus" c'était justement la touche d'esthétisme dans cette histoire un peu scabreuse.

(private joke : si Roger n'avait pas planqué les photos de famille, j'aurais juré qu'il était d'origine italienne)

Anonyme a dit…

Étrange récit... loin de ce qu'on peut lire sur ton blog généralement.
Où as-tu trouvé cette photo qui l'illustre ?

Stan/E. a dit…

La photo ? Ma foi je ne sais plus. Elle n'est pas comme ça à l'origine, là elle est - tu l'as remarqué -t rafiquée avec deux filtres. Et puis l'original est dans l'autre sens...

La Paresseuse a dit…

Dommage que tu ne saches pas. ;-)

(je préfère aussi "érotisme diffus".)