On croirait le titre d'un film polisson du dimanche soir. Encore que la diffusion de ces trucs n'est plus d'actualité... Je ne sais pas si c'est un secret d'état (maintenant, non) mais pour les initiés, Joy signait jadis Innocent_madness sur le défunt forum rose.
Attente et trouble...
"Mais quel ennui….
Elle en baillait doucement pour ne pas trop se faire remarquer. Pourtant au début les conversations étaient plutôt intéressantes. Elle ne comprenait pas tout, certes, mais elle était de nature curieuse et donc appréciait à les écouter. Enfin au début ils n’étaient pas - ou pas trop pour certains - avinés.
Mais là elle voyait les bouteilles défiler sans même voir les minutes passer. Elle avait complètement décroché, s’amusant avec sa fourchette qui ne manqua pas de tomber par terre à plusieurs reprises. Au moins ça l’occupait, c’était l’essentiel.
Dire qu’elle voulait lui faire une surprise.
Mais là elle voyait les bouteilles défiler sans même voir les minutes passer. Elle avait complètement décroché, s’amusant avec sa fourchette qui ne manqua pas de tomber par terre à plusieurs reprises. Au moins ça l’occupait, c’était l’essentiel.
Dire qu’elle voulait lui faire une surprise.
Tu parles ! Des surprises comme celles-ci, elle s’en serait allégrement passé pour être sincère. Elle lui jeta un coup d’œil à la dérobée, pour tenter de comprendre comment lui-même pouvait tenir le coup alors qu’il ne buvait pas non plus. Par politesse, par habitude ?
En parlant d’habitude, c’était la cinquième fois que sa fourchette touchait le sol en faisant sursauter une dame à la table derrière eux. C’était sûrement son seul petit plaisir actuel de la soirée, bien que de pouvoir le regarder lui était loin d’être déplaisant.
En se relevant de sa quête à la fourchette fuyeuse, elle n’eut pas une seule seconde pour rejouer avec cette dernière. Elle avait bien senti son regard un peu plus persistant à chaque fois mais elle ne s’était pas réellement attendue à ça.
"File m'attendre dans la chambre"...
En parlant d’habitude, c’était la cinquième fois que sa fourchette touchait le sol en faisant sursauter une dame à la table derrière eux. C’était sûrement son seul petit plaisir actuel de la soirée, bien que de pouvoir le regarder lui était loin d’être déplaisant.
En se relevant de sa quête à la fourchette fuyeuse, elle n’eut pas une seule seconde pour rejouer avec cette dernière. Elle avait bien senti son regard un peu plus persistant à chaque fois mais elle ne s’était pas réellement attendue à ça.
"File m'attendre dans la chambre"...
...Elle s’était apprêtée à revendiquer mais avait rapidement chassé cette idée de sa tête. Son ton, sa voix, son regard n’appelait aucune réplique, aucune négociation.
C’est à moitié fiévreuse qu’elle a pris la clé de la chambre, resserrant doucement ses doigts autour des lanières de laine. Elle a posé sa serviette sur la table et l’a pliée doucement. Le regard hypnotisé par ses chaussures, elle a quitté la table sans aucun regret.
Il lui semble que les mètres qui la séparent de l’ascenseur sont des kilomètres. Elle sait, se projette d’avance sur ce qui se passera une fois qui la rejoindra. Mais pour l’heure, elle a une vague impression que ses jambes ne la soutiennent plus.
Elle serre nerveusement la clé de la chambre comme par peur de la perdre, comme par peur de le perdre. L’ascenseur la happe littéralement. Elle n’est plus qu’un robot et c’est en tant que tel qu’elle ne saluera même pas les gens dans l’ascenseur.
Elle se mordille les lèvres arrivant à leur étage. Elle sent sa respiration s’accélérer. Sort juste de l’ascenseur et s’appuie contre un des murs, relevant doucement la tête pour évaluer le nombre de pas qui lui reste à parcourir avant de retrouver leur alcôve.
Elle aimerait qu’il soit là pour la rassurer doucement, même si c’est lui qui l’a mise dans cet état. Elle se redresse et avance lentement, touchant les murs qui séparent les portes tour à tour comme pour s’assurer que c’est bien réel.
Elle s’arrête devant leur porte, le cœur battant. Elle peut encore faire demi-tour, ne pas insérer la clé dans la serrure et ne pas l’attendre. Elle resonge à ce qu’il lui a dit, qu’elle n’avait pas droit au dessert. Mais son meilleur dessert, c’est lui après tout non ?
Délicatement, elle insère la clé dans la serrure. Elle sait très bien ce qui se trouve de l’autre côté, mais cette fois elle marque un temps d’arrêt avant de la tourner et ainsi ouvrir la porte. Elle entre à pas feutrés dans cette chambre qu’elle laissera plongée dans l’obscurité pour mieux songer à ce qui l’attend dans peu de temps.
Avisant le lit, elle s’y assied délicatement alors que tout son corps est pris entre une rage énorme qu’il ait osé la traiter comme cela et une impatience grandissante qu’il la rejoigne enfin, après avoir bu son café.
Elle tourne la tête vers la porte qu’elle distingue à peine dans cette nuit intense. L’attendant autant qu’elle ne veut pas qu’il arrive. Elle le voulait autant qu’elle lui en voulait. Regroupant ses jambes entre elles et les ramenant sur le lit, elle pose sa tête dessus, ne quittant pas l’entrée des yeux. Elle sait que bientôt il sera là et qu’elle aura droit à son dessert bien à elle, pas trop sucré, une fois qu’il aura refermé la porte..."
C’est à moitié fiévreuse qu’elle a pris la clé de la chambre, resserrant doucement ses doigts autour des lanières de laine. Elle a posé sa serviette sur la table et l’a pliée doucement. Le regard hypnotisé par ses chaussures, elle a quitté la table sans aucun regret.
Il lui semble que les mètres qui la séparent de l’ascenseur sont des kilomètres. Elle sait, se projette d’avance sur ce qui se passera une fois qui la rejoindra. Mais pour l’heure, elle a une vague impression que ses jambes ne la soutiennent plus.
Elle serre nerveusement la clé de la chambre comme par peur de la perdre, comme par peur de le perdre. L’ascenseur la happe littéralement. Elle n’est plus qu’un robot et c’est en tant que tel qu’elle ne saluera même pas les gens dans l’ascenseur.
Elle se mordille les lèvres arrivant à leur étage. Elle sent sa respiration s’accélérer. Sort juste de l’ascenseur et s’appuie contre un des murs, relevant doucement la tête pour évaluer le nombre de pas qui lui reste à parcourir avant de retrouver leur alcôve.
Elle aimerait qu’il soit là pour la rassurer doucement, même si c’est lui qui l’a mise dans cet état. Elle se redresse et avance lentement, touchant les murs qui séparent les portes tour à tour comme pour s’assurer que c’est bien réel.
Elle s’arrête devant leur porte, le cœur battant. Elle peut encore faire demi-tour, ne pas insérer la clé dans la serrure et ne pas l’attendre. Elle resonge à ce qu’il lui a dit, qu’elle n’avait pas droit au dessert. Mais son meilleur dessert, c’est lui après tout non ?
Délicatement, elle insère la clé dans la serrure. Elle sait très bien ce qui se trouve de l’autre côté, mais cette fois elle marque un temps d’arrêt avant de la tourner et ainsi ouvrir la porte. Elle entre à pas feutrés dans cette chambre qu’elle laissera plongée dans l’obscurité pour mieux songer à ce qui l’attend dans peu de temps.
Avisant le lit, elle s’y assied délicatement alors que tout son corps est pris entre une rage énorme qu’il ait osé la traiter comme cela et une impatience grandissante qu’il la rejoigne enfin, après avoir bu son café.
Elle tourne la tête vers la porte qu’elle distingue à peine dans cette nuit intense. L’attendant autant qu’elle ne veut pas qu’il arrive. Elle le voulait autant qu’elle lui en voulait. Regroupant ses jambes entre elles et les ramenant sur le lit, elle pose sa tête dessus, ne quittant pas l’entrée des yeux. Elle sait que bientôt il sera là et qu’elle aura droit à son dessert bien à elle, pas trop sucré, une fois qu’il aura refermé la porte..."
Texte © Joy - 2010
3 commentaires:
J'y ressignerai Innocent_madness lorsqu'un sujet m'interpellera... Mais il est vrai que les quelques textes (érotiques dira-t-on) publiés sur la toile par mes soins sont sous le pseudo Innocent_madness. Et que mon prénom est encore un secret pour très peu... Encore heureux d'ailleurs sinon j'aurais fait un coup d'état sur le blog ;-)
C'est doux et suave. Une petite musique que je reconnais. C'est si sensible.....
Oh lala! c'est la machine à fantasmer qui tourne à plein régime , ce texte, Joy!
on le carresse à peine du regard , on est happée aussitôt!
Bravo!:)
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