2237 - Retard à l'allumage...
Trois jours ensemble, volés au temps.
Ils ont alterné balades, tendresse, repos, discussions passionnées et gastronomie de haut-vol, dormi, fait l'amour et distribué des fessées cinglantes jusqu'à plus soif, hors du temps, loin des autres. Dans une bulle. Se sont aimés exclusivement, sans parasiter l'histoire, mais personne n'est dupe: dans quelques heures, tous deux reprendront le cours de leurs vies respectives chacun de leur côté, à 500 bornes de distance. Un monde.
Moments inoubliables, forcément intenses, sexe et plaisirs concentrés en quelques heures. Boulimie d'envies diverses. Tout faire, tout tenter...
Nostalgie d'une séparation annoncée. Au fil des minutes, tristesse et non-dits s'installent parce que l'instant fatidique approche. Malgré la magie de ces moments, ils savent qu'ils ne se recroiseront pas avant plusieurs semaines.
Elle le regarde en coin avec un pâle sourire, esquisse des gestes tendres et des étreintes, tête dans son épaule... Les bagages sont faits, deux sacs de voyage prêts à être rangés dans le coffre du 4X4. Logiquement plus rien ne devrait se passer. Ils vont sortir de la chambre, régler la note et filer vers sa ville, où il la laissera reprendre son souffle et le cours d'une vie loin de lui.
Mais alors qu'elle ne s'attend plus à rien, il lui prend la main, impérieux. S'assied, déboucle la ceinture, fait glisser le jean et baisse la culotte, observe avec amour ce cul nu sur lequel les marques de leurs excès des trois jours s'estompent déjà... Puis la courbe en travers de ses genoux pour une ultime fessée crépitante, rageuse, forte, avec l'envie de la marquer pour la semaine à venir, qu'elle n'oublie rien, dans un éblouissement de claques retentissantes qui doivent probablement résonner jusqu'à la réception !
Puis le silence. Apaisement. Ultime étreinte.
Et ils sortent. Cette fois pour de bon. Lui la main cuite et brûlante, elle les fesses en feu pour les heures à venir...
8 commentaires:
On aurait presque envie de ne rien ajouter, tant ce que vous écrivez est si personnel.
La dernière fessée est à la fois celle que l'on désire si fort, dont on espère en avoir encore le temps, et celle que l'on reçoit à regret parce que c'est la dernière.
Ce qui est touchant dans votre témoignage, c'est qu'en tant qu'homme, vous aviez cette même envie de lui infliger cette ultime fessée, pour qu'elle s'en souvienne le plus longtemps possible, tout comme je suppose, qu'elle partageait ce besoin de garder et de ressentir indéfiniment la chaleur de votre empreinte, qui finit par s'estomper à regret, car toujours trop tôt. Il faut être en parfaite osmose pour avoir le même désir, au même moment, ou anticiper son désir, alors qu'elle ne s'y attend pas.
Vous êtes un vrai passionné, vous en parlez divinement bien de ce souvenir qui vous appartient, et de la part d'un homme, c'est d'autant plus émouvant.
Personnel, certes, c'est ce qui fait la qualité du ressenti. Ou en tout cas l'authenticité de la chose.
J suis juste un peu surpris de votre réflexion finale sur "les hommes",et de la vision un peu caricaturalement simpliste que ça sous-entend.
Sans vouloir généraliser, j'ai ressenti plus d'émotion en lisant des textes écrits par des femmes, que ceux écrits par des hommes, que j'ai peut-être eu moins l'occasion de lire aussi, ce qui expliquerait ma vision simpliste et personnelle.
Il me semble que les femmes se réservent moins et ont moins de pudeur que les hommes à décrire leurs ressentis. Je ne veux pas dire que vous écrivez comme une femme, mais il en ressort une sensibilité que vous ne cherchez pas à cacher sous prétexte d'être un homme.
Mais ce n'est pas facile de parler de vous à vous-même, alors que je ne vous connais pas, qu'à travers vos écrits et de la façon dont je les perçois, selon ma propre sensibilité.
Je ne critique pas les hommes, mais j'apprécie une de vos qualités que je ne rencontre pas souvent, chez eux. Mais mon avis importe peu, je n'ai que trop peu de références en tant que lectrice.
Merci de cette réponse franche, je comprends très bien ce que vous voulez dire. Et je suis ravi de ces conversations à distance avec vous, qui avez bien fait de pousser le porte du blog. C'est un plaisir.
Votre toute première phrase... "On aurait presque envie de ne rien ajouter, tant ce que vous écrivez est si personnel." heureusement que vous n'avez pas suivi votre "presqu'envie", parce que ce n'est pas mon but. J'aime énormément ces échanges. Vous le savez. Merci.
Je profite de votre petite pause, en espérant que vous n'ayez pas un réel "coup de pompe", pour vous dire que j'apprécie aussi ces échanges dans un lieu comme celui-ci où il y règne un bon esprit sans aucun jugement, quelles que soient nos confidences, à la différence de certains lieux publics auxquels je ne participe pas.
La presque envie (j'ai corrigé) de ne rien ajouter provient de l'impression que j’ai, d'intercepter à travers votre billet, un message destiné à lui dire si elle vous lit, que vous n'oubliez rien de tous ces instants vécus en sa compagnie.
L'hésitation entre le désir de ne pas faire intrusion, et de laisser votre histoire intacte sans qu'il n'y ait rien à ajouter et l’envie irrésistible de partager avec vous mes propres ressentis qui ressurgissent en vous lisant.
A travers vos écrits je peux parfois me retrouver en ayant pourtant vécu des histoires totalement différentes, et être en phase avec des ressentis qui ne sont pas les miens, mais qui me correspondent. C’est la raison pour laquelle, je suis fidèle à votre blog alors qu’il y en a tant d’autres qui ne m’ont jamais tentée au point d'intervenir.
Il est plus facile d'échanger sur un sujet neutre et moins personnel, qu'à la suite d'un de vos souvenirs intimes que l'on aura plaisir à lire mais que l'on ne commentera pas forcément, par discrétion et/ou par pudeur.
Au plaisir de vous lire encore, et portez-vous bien. (Sourire)
"l'impression que j’ai, d'intercepter à travers votre billet, un message destiné à lui dire si elle vous lit, que vous n'oubliez rien de tous ces instants vécus en sa compagnie."
C'est probablement vrai. Je ne doute pas qu'elle lise un jour, pas plus que je sais qu'elle n'oubliera rien. C'est une forme de nostalgie de ma part, évidemment. N'ayez pas de pudeur excessive sur ces mots-là et intervenez comme bon vous semble.
Pour autant, ce sont de jolis souvenirs "romancés" (... ou pas) en tout cas retranscrits et que je souhaite à tout le monde de vivre avec autant d'intensité que nous les avons vécus.
Mais ça ne signifie bien entendu pas qu'il faille se taire et observer le silence avec une sorte de respect devant les mots que j'écris et pour ne pas déranger, si je donne ces posts, c'est aussi pour les ressentis des personnes que ça peut toucher.
Il ne s'agit pas là de créer une sorte de "mausolée de la mémoire" qui serait sanctifié, figé, mais bien entendu de voir ce que la lecture de mes "souvenirs" passés peuvent éveiller chez les autres ou susciter comme réactions...
D'ailleurs, le texte "réception" auquel je fais allusion dans mon dernier commentaire il y en a un là...
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