2851 - "Chercher dans le bac à glaçons..."
Elle s'est levée pour aller boire de l'eau dans la cuisine et ouvre le réfrigérateur, se baissant un peu vers l'avant, la croupe tendue, dévoilant son intimité meurtrie. Elle n'en a cure car personne n'en profitera: aucun mateur à cette heure de la nuit pour la voir se pencher, derrière nu et rouge, le cuir chaud encore d'une retentissante fessée reçue une heure plus tôt...
Monsieur dort, profondément.
Pour elle, impossible de dormir par contre. Encore excitée, encore sous le choc, encore dans le désir. Toujours dans l'instant passé revécu en boucle dans son petit cinéma intime personnel, comme si elle se repassait la scène indéfiniment sur un lecteur vidéo en appuyant sur la touche rewind...
Inutile de le réveiller: repu après la danse, l'homme dort. Un grand classique masculin. Jouissant à longs traits dans le cul meurtri, le binaire s'est affalé avec un cri rauque, comme foudroyé. Et s'est endormi. Devoir accompli.
"Ah non, c'est un peu court, jeune homme..." a-t-elle grincé en paraphrasant Rostand. Peine perdue. Sommeil profond. Fin du premier acte, "on se revoit à l'aube ?"
"Lourd comme un cheval mort"... À chaque fois, elle ne peut s'empêcher de penser aux paroles de la chanson de Johnny, avec un sourire... Elle déteste Jean-Philippe Smet, mais l'image lui parle: c'est vrai qu'il est lourd l'animal ! Plus poney qu'étalon côté taille, mais doté néanmoins d'un appétit à la saillie une fois la fessée administrée qui n'est pas déplaisant.
Elle pouffe toute seule de ses comparaisons animalières et regarde la bête endormie. Ses sens apaisés inscrivent malgré lui dans son sommeil un indéfinissable sourire de contentement sur ses lèvres.
Bouche entrouverte, allongé sur le dos, l'homme respire en rythme, avec lenteur... Au moins, il est vivant !
Touchant. Attendrie de le voir dormir malgré la punition reçue, elle rejette les couvertures que d'ailleurs sa peau brûlante a du mal à supporter et se lève sans bruit, quittant la pièce sur la pointe des pieds avec quand même une petite grimace de douleur...
Un jeu, mais pas que... C'était mérité. Bref, c'est "fait"...
La chaleur irradie de ses fesses. Très vite après la correction, l'insupportable douleur de l'instant - car à sa demande, il n'y a pas été de main morte - a fait place à une sensation de brasero constant vaguement inconfortable qui lui donne l'impression de s'être assise sur un radiateur. Elle "vit" encore au tréfonds de sa chair les ondes des claques administrées et une brume de chaleur semble envelopper son cul.
Elle aime ce sentiment qui participe à sa jouissance de le ressentir ainsi dans sa chair de longues heures durant. Du même ordre d'idée que ce qu'elle éprouve en le sentant encore au fond d'elle après une intrusion prolongée entre ses fesses, bien qu'il soit ressorti depuis belle lurette et même souvent carrément reparti au loin...
Voilà ce qui différencie à ses yeux "faire l'amour classiquement et se faire enculer..." prétend-t-elle souvent d'un ton docte. Course en avant vers des sensations à chaque fois plus fortes et rudes que les précédentes, elle préfère définitivement le rauque au mielleux et a l'impression que se faire prendre à cru lui procure davantage le sentiment d'être "vivante"...
Il dort, bon ! Mais comme il est là...
7 commentaires:
Encore un joli texte qui vise juste comme toujours...
Très belle histoire où les personnages sont bien représentés.
Le ressenti de la femme est fort et très bien décrit.
Cet homme (comme tout homme) repu..le repos du guerrier qui devoir accompli dans tous les sens du terme, s'allonge sur sa couche afin de récupérer...
La dame encore en émoi se délecte de ce qu'elle vient de vivre à sa demande...le sommeil ne lui vient pas tellement ces instants restent présents des heures après...
Oui, beau texte sur le ressenti...l'envie...le désir et le plaisir.
J’adore l’histoire mais c’est le titre qui m’a attiré. Si on peut y mettre les mains, les joues ou ... dans le bac à glaçons je suis preneuse surtout en ce moment !
Pas la fête... Même si j’aime la faire mais le bac à glaçons.😍
C'est tellement ça...merci Stan! que des choses qui me parlent beaucoup...
Et j'adore la photo d'illustration aussi...
C’est vrai que la photo est juste sublime aussi!
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