2846 - "Se poser les bonnes questions ?"
Mademoiselle Chut s'interroge à voix haute, tout en commençant enfin son "près de l'os", qui devrait certainement faire parler de lui à sa sortie en librairie, croyez-moi. Et comme elle semble se poser des questions qui me semblent plutôt dignes d'intérêt, d'autant que je n'ai pas les réponses, je répercute ce passage de son billet du 1er octobre:
"En rédigeant ce billet, j'ai à plus d'une reprise pensé à Stan/E. Comme dans la chanson de Jeanne Moreau, j'ai sûrement "la mémoire qui flanche", mais je n'ai pas souvenir de billets traitant des ressentis du mari/compagnon/amant en titre d'une dame/demoiselle volontaire pour une fessée - et autres sévices.
Comment les "légitimes" acceptant que leurs compagnes réalisent ces fantasmes sans eux le vivent-ils ? Bien que consentants, en sont-ils peinés, inquiets ? Certains demandent-ils narration de ces séances ? Ou la majorité préfère-t-elle les laisser enveloppées de mystère et de silence, partant du principe qu'il s'agit d'un jardin secret ?
Où s'arrête la confiance, où débute la méfiance ?
Mon billet ne traite pas tout à fait de ce sujet mais je m'interroge. Et les interroge. Du même coup, si j'ose dire..."
Autant vous dire que je vais écrire sur le sujet, mais je suis mal placé, à vrai dire, n'étant pas exactement dans cette posture là.
Mesdames ? Et donc messieurs, évidemment ?
30 commentaires:
"Comment les "légitimes" acceptant que leurs compagnes réalisent ces fantasmes sans eux le vivent-ils ?
Bien que consentants, en sont-ils peinés, inquiets ?
Certains demandent-ils narration de ces séances ? Ou la majorité préfère-t-elle les laisser enveloppées de mystère et de silence, partant du principe qu'il s'agit d'un jardin secret ?"
Je me dis que Chut trouverait peut-être des réponses à son questionnement sur le sujet sur le blog de Françoise Simpère où s'expriment parfois des personnes dont le couple est "ouvert", chacun acceptant les "errances" de l'autre.
Ce n'est pas le mode de fonctionnement de mon couple. Perso, j'ai fait le choix de l'engagement, de la persévérance dans les sentiments, sans pouvoir jurer pour autant que ça pourra vraiment durer toujours, mais la volonté y est...
Ceci dit, j'admets que je suis plutôt admirative face à ceux qui ont atteint ce stade de maturité, de connaissance et d'amour de soi pour combler de façon autonome ce grand manque, blessure de l'enfant intérieur et être capable de respecter la liberté de l'autre sans douleur, d'entendre ses "infidélités" sans en souffrir. Avoir dépassé la possessivité, aimer de façon "absolue"... quand le "je t'aime" n'est plus aussi un "aime-moi" en retour.
J'ai bien compris que le questionnement de Chut porte davantage sur la réaction du "légitime" par rapport à l'expérience "masochiste" si éloignée de ses propres désirs qu'il ne la comprend pas et l'estime dégradante.
Je crois que la réaction "si je croise ce connard, je lui rectifie le portrait" est une réaction spontanée de violence face à la douleur que l'on ressent soit-même à entendre les "errances" de l'autre quelles qu'elles soient. Alors, a fortiori si l'on pense qu'en plus, la personne que l'on aime n'a pas été respectée.
Un exemple, peut-être? Le commentaire de Constance (14/1/12 à 20h29) sur le billet du 12 janvier 2012 (Lui dire ou pas) qui, tout adepte de la fessée qu'elle soit, explique qu'elle aurait envie d'arracher les yeux à l'être aimé qui lui dirait son infidélité...
Bonjour Stan, bonjour So,
toujours étrange d'être ainsi "mise à l'affiche", a fortiori avec une femme disparaissant sous des bandages ! Merci, Stan, de relayer mes questions chez vous. Peut-être y aura-t-il des "officiels"/amateurs pour prendre la parole.
So, merci pour le lien. Je lis régulièrement le blog de Françoise, un vent d'air frais et une source d'inspiration pour ceux qui pensent autrement. En revanche, je fais souvent l'impasse sur les commentaires, et là est sans doute mon tort, puisque les témoignages dont vous parlez prennent sûrement place en marge des billets pour ouvrir et enrichir le débat.
Quant au choix du mode de relation, ce n'est assurément pas simple. Vous parlez, So, des "blessure(s) de l'enfant intérieur" et vous avez raison. Françoise le dit elle-même : son socle est solide, elle a reçu petite fille tout l'amour de ses parents, amour qui lui a permis de se construire harmonieusement, avec une bonne dose de confiance en elle. Lorsque l'on n'a pas reçu ce cadeau (ce qui est mon cas), notre construction repose sur nos seules épaules, et c'est lourd...
L'ouverture progressive du couple est pour moi un cheminement. Comme toute route frayée au fur et à mesure, elle a ses avancées, ses replis, ses détours, ses retours en arrière et... ses culs-de-sac.
J'en suis arrivée à une demi-conclusion, certes pas définitive : instaurer une relation ouverte dès le départ me semble une erreur. Le risque, énorme, est de faire exploser un couple naissant, faute de fondations solides. Tel que je le conçois maintenant, c'est plutôt "on bâtit d'abord ensemble, on cultive notre jardin intime, et lorsque les semailles ont bien prises, on peut (entr)ouvrir la clôture".
Ce qui n'empêche pas de parler avec l'autre de couple libre, mais plutôt sous la forme d'un horizon possible pour la relation et, en aucun cas, d'une obligation, d'un "à prendre ou à laisser".
Cela dit, me connaissant, je doute pouvoir être fidèle plusieurs années consécutives. J'aime trop les hommes pour n'être liée qu'à un seul, et souvent je le regrette. Ma vie aurait été bien plus simple autrement.
Ah, juste un petit ajout sur la librairie : j'espère, oui, que ce texte trouvera preneur. Peut-être comme roman, si sa longueur est suffisante. Là, j'en suis à 120 pages ordi et il me reste beaucoup à écrire... Mais arf, cher Stan, vous êtes bien plus catégorique que je ne le suis !
Ne pas vendre la peau de l'oursonne, etc, etc. Ou peut-être l'histoire de la charrue et des boeufs ? :)
Mais il est quelle heure aux Philippines ???
Pour ce qui est de l'éditorial, vous savez que je n'ai pas les clés dans ce secteur littéraire autant que pour l'univers BD qui est mien... (et encore, vu la conjoncture, c'est dur partout)
Mais quand même, j'ai quelques idées.
15h22, mais je me suis couchée à une heure impossible ! Il y a +6 heures quand la France est à l'heure d'été, et +7 lorsque vous passez à l'heure d'hiver (et, accessoirement, il ne fait pas très beau... un peu trop de typhons qui passent en ce moment !)
Chut,
lire "je doute pouvoir être fidèle plusieurs années consécutives. J'aime trop les hommes pour n'être liée qu'à un seul..." me fait rire et me donne envie de vous rétorquer que je suis confrontée à la même difficulté face aux marrons glacés, je les aime trop pour résister bien longtemps.
C'est aussi assez étonnant, de parvenir à concevoir le fonctionnement d'un couple dont l'autre n'existe pas encore, non? Parce qu'un couple ça se construit à deux. Personnellement, je ne suis pas certaine que mon couple fonctionnerait de la même façon si je partageais ma vie avec un autre homme que celui avec lequel je vis actuellement. C'est un peu comme pour l'éducation des enfants, de la théorie à la pratique, il y a parfois un gouffre. Ce sont aussi nos enfants qui nous éduquent dans notre rôle de parents.
Enfin, lorsque vous dites sur votre blog "si l'amant apporte à la dame ce que l'officiel ne peut / veut pas lui donner (ces fameuses fessées, par exemple), il ne fait pas doublon avec le légitime, donc la jalousie n'est pas vraiment de mise", c'est très froid comme façon de considérer les choses, comme si vous parliez de votre boulanger-pâtissier qui ne fait pas de chocolat et qui donc ne vous en voudra pas d'aller vous fournir chez son voisin le chocolatier. Seulement voilà, et les sentiments entre l'amant, la dame et l'officiel ? Et si l'amour s'en mêle/s'emmêle ?... Aïe, c'est là que ça peut faire mal... Que la violence peut faire irruption... Alors, faut-il dire les choses ou les taire ???
Bonjour So,
Ah la la, les hommes et les marrons glacés, même combat ! Si en plus vous me prenez par mes faiblesses...
"C'est aussi assez étonnant, de parvenir à concevoir le fonctionnement d'un couple dont l'autre n'existe pas "
Très juste et merci. Ca va sûrement vous paraître étonnant, mais je n'y avais pas vraiment pensé dans ce sens-là. Disons qu'après euh, un certain nombre d'expériences, la conclusion a jusqu'alors été la même : la monogamie me pèse après... une année environ (oui, la montre interne est assez précise !). Partant, j'ai comme des doutes sur le futur, même si rencontrer un homme qui me fera d'avis n'est pas exclu - sauf que j'y crois de moins en moins en me connaissant de mieux en mieux.
Possible, aussi, qu'avec ce fameux cheminement vers une relation ouverte, la donne soit modifiée : je ne conçois plus la fidélité comme un sine qua non du couple, d'où une quasi impossibilté à me projeter dans une relation monogame.
Le difficile serait de rencontrer un homme pour lequel la fidélité est essentielle. Là, j'avoue, j'ignore comment nous nous en "dépatouillerons" sans nous blesser l'un l'autre...
"c'est très froid comme façon de considérer les choses"
Oui, en effet. :) Mais non, je ne suis pas une bûche - même de Noël, pour filer la métaphore culinaire ! J'essaie de séparer les plans, le rationnel/raisonnable/logique versus émotionnel pour envisager les situations de façon dépassionnée, petite gymnastique qui aide à canaliser les émotions, les mettre à distance pour moins en souffrir (du moins les miennes). Ce travail de mise à plat m'a plus d'une fois aidée à y voir plus clair, à assigner une juste place à des ressentis douloureux, voire parasites.
Mais vous avez raison : cela n'est que théorie. Il y a une énorme différence entre la logique qui crée des petites boîtes bien délimitées et les émotions qui tendent à les faire exploser.
PS/ Je viens de découvrir votre commentaire. Il semble qu'ils ne s'affichent pas dans l'ordre chronologique, le plus récent en dernier. Ou j'ai la berlue ?
Oui, c'est parce que je propose aux lecteurs/trices la possibilité soit de répondre comme vous l'avez fait, à la suite, au fil hiérarchique, soit désormais (et d'ailleurs après une suggestion de... So) de répondre au commentaire que l'on veut, unitaire.
Maintenant c'est vrai que c'est probablement un peu moins "lisible" du coup... Mais c'est aussi plus direct parfois. Faut suivre au jour le jour.
L'avantage est de ne pas se perdre dans des messages croisés (mais à qui donc répond-il/elle ?), mais j'ai failli manquer les deux messages de So. Les messages, c'est comme la vie, hein : aucune solution n'est parfaite !
Ah ah, oui, où mettre mon commentaire pour vous répondre, Chut, du coup?
La suggestion des commentaires imbriqués était-elle une bonne idée? Ben... j'en sais rien! Et peu importe d'ailleurs, parce que c'est pas moi qui prends les décisions ici, hein!
Fidèle ou pas ? Aborder le sujet dès le début de l'histoire m'aurait probablement donné envie de fuir. Soit parce que je me serais sentie enfermée s'il m'avait dit le caractère essentiel de la fidélité pour lui, soit au contraire parce que j'aurais pu croire que d'emblée il "bradait" notre amour. La fidélité, c'est quelque chose dont on ne peut faire la promesse. Enfin, je crois. Car qui peut savoir ce que ses sentiments d'aujourd'hui seront devenus dans 1 an, dans 10 ans? Qui peut prétendre pouvoir échapper éternellement à un sourire, une rencontre qui lui ferait perdre la tête?
Si, si ça peut arriver même si vous vous sentez merveilleusement accompagnée par l'être aimé qui a su rester follement séduisant, brillant, aimant, prévenant et tout plein d'autres belles qualités... Un beau jour, un bonhomme de prime abord assez insignifiant... qui va se révéler être un magicien, en fait... Ses mots vous donnent le vertige, l'atmosphère qu'il crée vous envoûte, sous l'emprise de ses phrases qui résonnent de façon très spéciale en vous...c'est le chaos dans votre esprit! Vous perdez le contrôle, vous ne comprenez pas ce qui se passe, vous ne savez plus où vous en êtes... Pour moi en tout cas, c'est là (avant, ça me semblait aller de soi, juste une évidence) que la réflexion sur la fidélité a réellement commencé... savoir quelle direction devait prendre notre couple à cette nouvelle intersection... observer, discuter, réfléchir... pour enfin faire un choix. On passe sa vie à devoir choisir, et du coup, renoncer aussi.
Enfin bref, tout ça pour dire, ces doutes sur votre capacité à vous engager... Lâchez prise, et laissez-vous porter par le courant. Au début d'une histoire, on n'a pas grand chose à perdre et tout à gagner. C'est une fois qu'on a construit ensemble de belles choses qu'il faut prendre garde de ne pas tout gâcher.
J'avais bien compris que cette façon un peu "déshumanisée" d'exposer vos réflexions était une manière de vous distancier. A travers les récits des choses très fortes que vous êtes capables de vivre, on perçoit bien votre extrême sensibilité...
J'aime beaucoup ce que vous écrivez.
Mais si, mais si, identifiez-vous à la femme qui tient la cravache haute sous le menton du patron et hop, le tour est joué ! Stan se rebellera sans doute mais bah, une paire de menottes, un bâillon-boule, souci réglé ! :)
"Aborder le sujet dès le début de l'histoire m'aurait probablement donné envie de fuir."
Bingo. J'ai tendance à (trop) le faire pour ce que je crois être de bonnes raisons : souci d'honnêteté, désir de clarté, volonté de jouer cartes sur table. J'ai tort. Parce que je vois bien qu'en face, mes mots blessent, dérangent, mettent mal à l'aise. Que cette franchise, en général mal interprétée, finit par se retourner contre moi - bien que je présente l'infidélité comme une possibilité et en aucun cas un programme !
L'autre y voit un avertissement, voire un ultimatum qui l'insécurise, le vexe et le pousse à douter de mes sentiments à son égard.
Mais de mon point de vue, nulle contradiction : aimer ne signifie pas nécessairement rester fidèle. Les mots ont beau tenter de rassurer avec le secours de la logique (qui peut jurer fidélité ? Tous les monogames le sont-ils pour de bonnes raisons ?), il est déjà (presque) trop tard. Le mal a été fait.
L'autre réaction possible- vécue aussi - est un grand sourire se dessinant sur le visage du monsieur.
"Chic, pense-t-il, enfin une qui ne fera pas de drame à chaque fois que j'irai voir ailleurs !"
Ben, ce n'est pas ça non plus... Je conçois les aventures parallèles comme autant de tolérances, pas comme des acquis avec le blanc-seing de faire n'importe quoi sous prétexte que le (la) partenaire les autorise. Je détesterais être avec un homme toujours sur la brèche, à guetter la moindre occasion de passer une nuit avec une autre.
Pour le coup, c'est moi qui me sentirais insécurisée et blessée. Et je me demanderais bien, au final, à quoi rime cette relation-là...
So, j'admire votre force et votre ouverture d'esprit, cette façon mûre, posée que vous avez de concevoir la vie à deux et d'affronter les crises. La rencontre d'un autre qui bouleverse, c'est un maelström dont plus d'un couple ressort boîteux, fragilisé, amer... pour ne pas dire éclaté. Il semble que grâce à la réflexion et au dialogue le vôtre n'en soit que plus fort.
Chapeau, vraiment.
"Lâchez prise, et laissez-vous porter par le courant."
Là encore, vous avez raison. Lutte permanente entre le contrôle qui rassure, protège, croit-on, et le lâcher-prise - aux émotions notamment - si délicieux et nécessaire pour vivre pleinement, mais parfois dangereux. Comme quoi nous en revenons au débat d'un peu plus haut.
Merci pour vos mots. C'est un réel plaisir de vous lire et d'échanger.
Un baillon-boule, carrément ? Vous êtes remontée comme une pendule.
Sinon, oui, évidemment que les questions posées appellent des réponses. Je ne les ai pas pour ma part, en tout cas, pas toutes. j'ai aussi été de l'autre côté, de celui qui ne comprends pas ce qui lui arrive et est "trahi". Ensuite, chacun sa façon de voir, rompre, pardonner, se venger en faisant pareil, ou ignorer... Il y a sûrement d'autres options.
D'un coup, j'ai une angoisse... C'est qui, ce "bonhomme de prime abord insignifiant" ?
Beeeh, c'est que j'ai faim ! Écrire Près de l'os fait remonter de drôles d'images libidineuses... Allez, ne cherchez plus : perverse mémère, c'est moi !
D't'façon, je vous défie de me contredire avec un bâillon-boule serré au dernier cran. Hin, hin.
Merci Chut pour ce beau compliment que je ne peux pas prendre à part entière à mon compte. Le magicien rencontré y est pour beaucoup dans le bon dénouement de l'histoire. Sur ce terrain glissant, il aurait pu s'amuser à provoquer la chute. Au contraire, d'une patience infinie, sa droiture (euhh, par certains côtés, oui...) m'a servi de tuteur pendant ces longs mois de grande instabilité. S'il a lui aussi des côtés immatures de de vieil adolescent en quête régulière de réassurance, il sait être un grand sage face auquel j'ai pu me sentir toute petite.
la curiosité est un vilain défaut, Monsieur!
et puis, insignifiant, tout est relatif. Avec pour élément de comparaison celui qui partage ma vie, forcément, je place la barre assez haut. Mais finalement, c'est très con. La preuve, cette histoire de magicien...
Ah, magicien, curieusement, je préférais.
Euhpeu pas 'épondre, 'e suis 'aillonné...
(putain, "vieil adolescent", maintenant...? Vous le gâtez...!)
V'là des pâquerettes, maintenant ? Là, je suis largué. C'est quoi cette expression inconnue ? Ou alors un truc m'a échappé quelque part ?
Rahlala, cette solidarité masculine qui vous pousse à éprouver de la compassion pour un gars que vous n'connaissez même pas ! il a d'la défense, il peut s'débrouiller comme un grand, hein !
Penchez-vous, Monsieur, bien au ras...
Vous voyez ?
J'entends, surtout. Jolie chanson. Tiens, sans rapport de cause à effet, ça me fait penser qu'il y eu jadis une émission de télé où les couples qui n'arrivaient plus à niqu... euh communiquer, se "parlaient" ainsi par chanson interposée, qu'il fallait se goinfrer la larme à l’œil, sans dire un mot... avant de se tomber dans bras, le pouvoir de l'odieux visuel...
Pascale Breugnot nous bassinait avec ses "Psyshows"...
Je suis sûr que les plus vieu... âgés s'en souviennent aussi. Ah je suis en forme, tiens...
Mais n'y a-t-il pas un réel plaisir au jeu de la séduction ?
Il m'est arrivé quelquefois d'être très directe par ennui, gain de temps, envie de là, maintenant (je pense notamment au billet L'étranger et la poussière), mais "tourner autour du pot" a également ses charmes, non ?
On n'est pas certain(e) du oui de l'autre, on se cherche par les mots, les regards, le frôlement - fortuit ou non - des corps. Une main qui s'attarde sur un poignet, un pied qui vient toucher le nôtre sous la table et hop, une décharge électrique nous parcourt.
Et même si l'on est sûr(e), il y a un plaisir - peut-être un peu masochiste, qui sait ? - à différer le moment, comme un cadeau qu'on ne déballe pas tout de suite pour laisser monter l'envie, la curiosité...
Parfois même, remettre au lendemain ce qu'on pourrait faire le jour même pour le simple plaisir de différer alors que les dés sont déjà jetés.
C'est aussi délicieux que frustrant, et peut-être d'autant plus délicieux que ce fut très frustrant.
Non ?
"je dirais qu'il me faut surtout être sûre d'être aimée. Cela peut être lié au temps d'existence du couple, bien sûr, mais pas uniquement.
J'ai besoin de sentir, comme une certitude que j'ai une place à moi pour l'homme qui est face à moi."
Tout à fait d'accord. Mais que l'autre nous accorde une place entière et non juste un strapontin, cela prend généralement un peu de temps, comme pour nous d'être assuré(e) de cette place.
À mon sens, don et une assurance se construisent, à moins que X ou Y n'aient déjà une place vacante et ne cherchent quelqu'un pour l'occuper... au risque de se tromper lourdement. Parce que c'est davantage leur "manque" qu'ils ont à l'esprit, cette fameuse vacance à remplir, que la personne rencontrée.
Comme ceux qui, cherchant à toute force la grande histoire qui bouleversera leur vie, s'emparent d'une jolie rencontre qu'ils intronisent "femme/homme de leur vie" alors que ce n'est juste... qu'une jolie rencontre. Le désir qu'on a de vivre ceci ou cela s'opère alors au détriment de l'autre que l'on ne voit pas vraiment, sauf à travers le prisme de notre désir. Vision déformante et déformée vouée à l'échec. C'est comme vouloir faire entrer à toute force un rond dans un carré...
Des mois, argh. Ce n'est plus de la frustration, c'est de la torture ! (du priapisme pour le monsieur ?)
@Pro-fesseur Stan
Petit aparté à propos de l'association d'idée qui vous était venue à l'esprit sans rapport de cause à effet le 6/10/12 à 9h10.
Pour avoir expérimenté consultations privées et psy-show avec le même thérapeute, je confirme l'efficacité des réponses cash obtenues sur l'odieux-visuel par rapport à l'ambiguité du psy en relation duelle. Et en prime, on a même le très précieux avis du public. Pas encore reçu la note de frais de la séance publique qui sera peut-être nettement plus salée. Mais en tout cas, le gain de temps est considérable. Affaire règlée en moins d'un mois, contre un sur place interminable en cabinet (sans doute une stratégie pour fidéliser le patient qui se fait rare en secteur non conventionné).
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