Comment imaginer une couverture pareille de nos jours en Une d'un magazine féminin ?
Vu le contexte et la guerre au quotidien que se livre les internautes sur Twitter et autres Facebook au moindre truc qui déplait à une communauté, aussi réduite soit-elle, le rédac-chef osant mettre cette image en couverture finirait pendu en place publique...
Le Red Star Weekly fut pourtant en Angleterre entre les années 40 et 80 un de ces “Womans Romantic Fiction Story Magazine“ à fort tirage comme il y en avait à profusion dans la presse.(y compris chez nous avec les romans-photos de “Nous deux“ par exemple)
C'était un journal à l'eau de rose typiquement destiné aux femmes de cette époque désireuses de s'évader en lisant ces fictions romanesques emplies de beaux séducteurs et de jeunes femmes énamourées s'évanouissant au premier
Bref, on n'est pas bien loin du romantisme à deux balles de la collection Harlequin.
Bon, ce dessin non signé est en couverture en avril 1969, à une époque où personne ne s'en offusque...
Le pilote de ce petit avion, qui ressemble à un de mes amis justement lui aussi pilote (et qui fût occasionnellement fesseur...) corrige vertement une jeune femme effrontée, dûment balancée en travers de son genou et qui proteste, avant évidemment de céder, bisous, baisers etc...
Oh, en général dans ce genre de textes, le schéma traditionnel c'est toujours pareil:
En gros, on va la faire simple, peu importe le contexte de l'histoire, western (et on en a vu au cinéma aussi avec John Wayne), ou contemporain, une riche héritière un peu pimbêche que personne n'ose remettre en place parmi les employés de papa fait la belle, hautaine et désagréable sans jamais trouver de résistance jusqu'au jour où un bel homme, travaillant dans la boite de papounet n'en peut plus de ses insolences et après le traditionnel:
- “Well, miss Jones (ou Smith), je vais enfin vous administrer ce que vous méritez depuis longtemps !“ suivi d'un - “Hein ? Comment ? Mais vous n'oseriez pas... !“ le gars lui en flanque une bonne, avec force et sans se soucier des ruades de la demoiselle, pile comme celle que tous rêvaient de lui coller, évidemment sans oser.
Elle se tortille, l'insulte, gueule que son père va le virer, mais peu à peu elle cède, s'amadoue et pleurniche sous la fessée, bien entendu tombe subitement amoureuse de son “tortionnaire“, puis il arrête, ils s'embrassent passionnément et avec fougue vont baiser en levrette dans le hang... euh, bon enfin ça se termine bien, hein !
La preuve, Papa cède volontiers des parts de la société à ce futur gendre qui a su enfin dompter Bibiche et ensuite ils se marient etc... J'peux vous en pondre comme ça des milliers.
Ne me remerciez pas, c'est pile ce qu'ils faisaient jadis...
Image © Red Star Weekly - 19 avril 1969
2 commentaires:
Bonsoir Stan,
En effet, la même couverture publiée de nos jours aurait provoque un tollé au nom des droits de la femme et à sa liberté. C'est compréhensible.
Dans d'autres domaines, on en rajoute un peu trop parfois. Mais bon...
le style du dessin rappelle les couvertures des magazines "Nous Deux" que lisaient ma mère et ma sœur ainée quant j'étais gamin. Je me souviens de la page BD de ce magazine avec "Tante Fritzy " et "Arthur et Zoé" (ou peut-être dans "Intimité", son "rival ?).
Belle époque. Charles.
J'avoue que ce dessin m'a plu de suite, d'autant que le pilote est le sosie d'un ami disparu et que du coup ça me parle encore plus...
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