17 mai 2020

Et même au-delà de la mort ?

3484 - "La tombe... du fouet !"

C'est en Italie qu'on visite la fameuse “tomba della fustigazione“...

Plus précisément un peu au nord de Rome, dans la nécropole étrusque de Monterozzi aux environs de Tarquinia.

Datée d'environ 490 avant J.C. (non pas "Jean-Claude"...) cette tombe découverte seulement en 1960 porte ce nom singulier en raison d'une des fresques ornant un des quatre murs et pour laquelle évidemment nous aurons ici un regard tout particulier...

Bon, il est malheureusement visible au premier coup d’œil que la plupart des peintures de ce tombeau sont gravement endommagées et nécessiteraient un important et complexe travail de restauration...

Il n'empêche qu'on devine quand même facilement le but du projet... On y voit des musiciens, des danseurs et un boxeur nu peints sur les murs de l'unique pièce. Tout ici suggère l'influence du culte de Dionysos. Sur le mur en face de l'entrée, deux de ces personnages sont séparés par une fausse porte peinte sur le mur. Bon, c'est joli, OK mais on s'en fout un peu...

C'est sur le mur à droite de l'entrée que je vous invite à découvrir deux scènes érotiques, à chaque fois mettant en scène deux hommes et une femme.

Triolisme, donc.

Avec à gauche deux hommes, vraisemblablement en train de satisfaire la femme qui se tient debout entre eux. Et à droite, autre trio avec une femme penchée en avant se maintenant aux hanches d'un barbu, lequel a sa main droite levée au dessus de la croupe, dans un geste qu'on qualifiera de sans équivoque...

Il semble assez évident sans être spécialement perspicace que cette fille est en train de le sucer poliment, mais l'état de la peinture, très abimée à cet endroit et sans doute vandalisée à plusieurs reprises (peut-être par puritanisme religieux et ordre moral dans un pays très catholique ?) ne permet pas de le déterminer avec certitude... On a bien une petite idée quand même ?

Derrière la dame qui s'affaire, un autre homme, glabre celui-ci, debout derrière elle, main droite posée sur ses fesses tandis qu'il brandit un fouet de l'autre main.

Ça sent la sodomie à venir et le SM en plein. Ou alors, c'est moi ?

C'est peut-être moi...

Un rituel, prétend-on... Pour éloigner des démons ! Bon... C'est clair que j'aime bien ce rituel.

Des représentations érotiques comme celles-ci, peintes dans un tombeau, avaient pour but d'affirmer les plaisirs de la vie par dessus tout sans doute pour contrebalancer la symbolique de mort de l'endroit...

Mais ces peintures nous démontrent une fois de plus qu'en matière de sexe il n'y a rien de nouveau depuis la nuit des Temps et que nous n'inventons rien, on reproduit... Et c'est d'ailleurs le cas de le dire !

Des exemples rares d'un art étrusque, qui pourtant met peu le focus sur des actes sexuels explicites, au contraire de ce qu'on trouve du genre dans l'art grec ancien...

D'où l'expression "Va te faire voir chez les Grecs !“ Non ?

3 commentaires:

Patoune a dit…

Magnifique, merci pour le cours magistral.

Mademoiselle G a dit…

Post très intéressant et bien documenté!
J’avais presque oublié combien vous savez bien nous raconter ces choses cher Stan.
Comme quoi on est en si originaux ou quoi, on refait ce que d’autres ont fait avant nous.
Sûrement plus particulièrement aux sujets d’érotisme et de fessées.^^

Mademoiselle G a dit…

Il faut comprendre que l’on n’est pas si originaux et innovants!