Jeux de mains, jeux de vilains...

"Père & fils"... J'aime bien ce film de Michel Boujenah. C'est une comédie plaisante, un étonnant voyage initiatique au Canada, entre trois frères qui ne s'entendent guère et accompagnent contre leur gré leur père soi-disant très malade qui a voulu aller voir les baleines à bosses avant de passer l'arme à gauche.

En fait le vieux renard (magistralement interprété par un inénarrable Philippe Noiret) n'a rien du tout mais profite de ce qu'ils le croient mourant pour réunir ses fils auprès de lui alors qu'ils étaient brouillés et ne se voyaient plus depuis des années, en inventant ce prétexte médical bidon...

C'est au cours de leur voyage dans les Laurentides que Bruno Putzulu qui joue un des trois frères se fait surprendre avec un martinet (un paquet cadeau planqué dans sa valise !) qu'il a acheté au cours d'une virée nocturne dans un sex-shop lors de leur arrivée à Montréal.

Pressé de questions par les deux autres qui se moquent de lui, il lâche le morceau et tout-à-trac leur confesse un petit rituel intime pratiqué avec sa femme: de temps en temps, pour jouer, voire pour le calmer, Madame le fesse !

D'une voix monocorde, il parle de leurs petits jeux de couple, de son fantasme conjugal vécu tandis que ses deux frères médusés (Pascal Elbé et Charles Berling) qui sont loin de partager ses vues l'écoutent un peu gênés (mais quand même intéressés) en roulant des yeux ronds, sans vraiment adhérer au propos une fois la confession terminée...

Indépendamment de ce détail particulier qui me vaut d'en parler ici, c'est un fort joli film tout en finesse et qui a plutôt bien marché. Michel Boujenah avait dit que si son film faisait plus de 800 000 entrées, il ferait tout nu le tour de la place de la Concorde.

Comme "Père & fils" a obtenu près de trois millions d'entrées/France, le metteur en scène ne s'est pas dégonflé et s'est exécuté quelques semaines plus tard, de bonne grâce !

(on en trouve les images sur les suppléments du DVD, en bonus caché, et je vous en ai fait quelques captures d'écran)


Il y a même au passage une personne de l'assistance, (peut-être bien Putzulu lui-même d'ailleurs, c'est un peu sa silhouette, mais l'image est floue et très granuleuse, la scène est prise de nuit avec une petite caméra DV) qui lui assène une bonne claque sur les fesses.

Bon la scène est très courte, quelques secondes tout au plus, on ne le voit pas faire le tour de la place non plus (enfin de l'Obélisque en réalité, plus court que sur l'extérieur) mais franchement courir un soir, tout nu sous la pluie glacée, place de la Concorde, fallait quand même oser !

Michel Boujenah, le réalisateur qui tient toutes ses promesses...