11 mars 2006

"Mes galets..." (conclusion d'une histoire d'antan)

Suite et conclusion (enfin) de mon "histoire de galets" d'il y a quelques années déjà...

Dimanche matin. Temps radieux sur Étretat… Je suis en bas à la réception du Dormy, la note payée et j’attends Patricia, qui n’en finit pas de se préparer…

Surprise, les quelques claques infligées une heure auparavant ne semblent plus qu’un lointain souvenir quand elle descend me rejoindre, souriante, très gaie, comme si cette rapide fessée improvisée avait effacé toute trace de sa timidité de la veille. Fort joliment vêtue, elle semble épanouie, fringante maintenant qu’elle a enfin quitté le secret de l’alcôve et qu’elle n’est plus en tête à tête avec son vil “suborneur“. Moi...

C’est même carrément une autre Patricia qui joue un peu les affranchies alors que nous gravissons la falaise Guynemer, main dans la main, en presque amoureux.

Cette soudaine légèreté et ce côté un brin provocateur de ma compagne de la nuit passée qui ne cesse de me susurrer en riant : “finalement, t’aurais dû…“ (quoi d’ailleurs ? la fesser davantage ? la “violer“ pour de bon avec son consentement tacite ?) m’incite à la remettre en place. C’est vrai qu’une fois dehors au milieu de la foule, facile de réécrire l’histoire et de me dire ce qu’il convenait de faire…

Je lui rappelle gentiment son insistance à vouloir rester vierge, ma promesse de ne la contraindre en rien, et que c’est tout à mon honneur d’avoir tenu parole en dépit de notre intimité brûlante et de nos multiples tentations nocturnes… C’est lorsque nous croisons deux vieilles dames un peu pincées qui redescendent vers la plage que j’en profite pour dire à haute et intelligible voix que “visiblement cette fessée déculottée a été trop brève et qu’elle pourrait bien en recevoir une seconde d’ici peu devant tout le monde si elle s’obstine à se moquer de moi“…



Je plaisante, évidemment, pas question de me donner en spectacle en risquant l’attentat à la pudeur, mais ces quelques mots prononcés devant témoins ont pour effet de la faire rougir et instantanément baisser d’un ton, les yeux dans le vague… Je m’amuse de la voir à ce point troublée par les mots, l’évocation d’une seconde fessée, que nous imaginons tous deux plus érotique et certainement plus charnelle ensuite…

Nous rentrons vers la Capitale, tranquillement, après un repas de midi très gai au bord de l’eau sous un chaud soleil où nous n’évoquons plus nos frasques nocturnes pendant un temps. J’aime assez, je l’avoue, le cruel principe de la douche écossaise…

Dans la voiture, Mozart alterne avec des airs du moment… On traverse la campagne normande et je suggère soudain en montrant les bocages d’arrêter la voiture pour aller se promener. Patricia soupçonneuse me regarde en coin, les pieds sur le tableau de bord, bien décidée pourtant à avancer dans la direction que je vais choisir, en dépit d’une inquiétude réelle due à l’excitation et à l’incongruité d’une situation… qu’elle découvre décidément lui plaire de plus en plus, je le sens.

En la regardant droit dans les yeux, je lui explique que j’aimerais qu’au cours de cette balade, elle me montre à nouveau cette jolie paire de fesses qu’elle a tant de mal à dévoiler et m’a laissé si peu le temps de voir au cours de la matinée. Que je vais d’une branche sifflante la cingler d’un unique coup, afin qu’une fois rentrée dans le cocon familial (fille unique avec papa et maman…) elle garde bien en travers du cul, un fin sillon rouge, trace supplémentaire palpable de notre duo pendant quelques jours…

Et au cours de notre périple de retour vers Paris, chaque fois que sur la route nous passons à hauteur d’un bosquet, d’une forêt ou d’un champ qui pourrait nous convenir, je lui fais signe que ça pourrait être là, maintenant le suspense... Je devine qu’elle angoisse à chaque fois que je ralentis et qu’en même temps, elle s’attend à ce que j’arrête enfin la voiture avant de l’entraîner dans la forêt, en la tenant par la main…

Ce que je ne ferai pas…

Cette marque rouge, cette balafre d’un jour en travers des fesses que je lui ai promise pour la mettre en tension est inutile… La fameuse marque, elle l’a déjà, quoi que je fasse de plus… C’est ce que je lui dit, presque arrivé à destination, alors qu’elle scrute chaque bouquet d’arbres susceptible d’accueillir nos coupables jeux depuis plus de 200 km…

Elle sourit en m’écoutant. Ce soir lorsqu’elle dînera entre ses parents qui la presseront de questions pour savoir comment était ce week-end chez une soi-disant amie, Patricia se tortillera quand même sur sa chaise, pour effacer la brûlure d’une marque qui n’existe pas… et pourtant si présente !

PS : J’ai revu Patricia une seconde fois. Un soir, à Paris. Malgré son insistance, nous ne sommes pas devenus amants.

J’ai refusé de poursuivre un jeu que je trouvais trop dangereux pour elle. Et sans doute pour moi... Je voulais surtout qu’elle découvre d’autres choses, qu’elle passe par plusieurs stades d’intensité, de réussite et aussi de ratages amoureux pour se trouver… Qu’elle ne pense pas que la "norme amoureuse" ait en permanence l’intensité de ce long vidéoclip qu'est "Nine weeks and half", au fond… Parce que je n'étais pas plus son Mickey Rourke qu'elle n'était ma Kim Basinger... (au passage, Dieu que ce film revu récemment a mal vieilli !)

... Et aussi parce qu'’il faut aussi se servir de ses échecs pour apprécier pleinement ce qui est sentimentalement et sensuellement réussi.

À la fin de l’année scolaire, quelques semaines plus tard, nous nous sommes perdus de vue. Pour de bon. J’imagine que cette première fois l’a marquée. Moi, j’en garde un fabuleux souvenir, intellectuellement très intense. Forcément.

C’était il y a 18 ans. Nous ne nous sommes plus recroisés depuis… J’ai découvert l’an passé que Pat vit à 20 km de chez moi…


(Photo fesses et badine extraite du site de Red Charls)

12 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est vraiment un très beau récit. Du début à la fin, pas une seule fausse note. Je l'ai trouvé vraiment très troublant... Si un jour le fantasme devenait réalité, je crois que c'est de cette manière que j'aimerai qu'il se passe.

En un mot merci

Alexia

Anonyme a dit…

Justement, l'expectative, c'est ce que j'aime moi, cette tension palpable, dans laquelle s'incarnent les émotions, et qui rend plus vives les sensations. Que tout puisse arriver, ou pas. La seule chose redhibitoire, c'est la violence pure, celle qui vise à faire mal et oublie la douceur, l'ivresse, l'abandon et la tendresse. Au fond, tout n'est qu'émotion, et la sensation est une prémisse.

Anonyme a dit…

Vous avez eu la délicatesse et le savoir vivre d'indiquer la provenance de l'image que vous avez utilisée pour illustrer votre page, c'est un fait rare et je vous en remercie, sachez que je fourni des photos à la définition non altérée pour les bloggeurs qui m'en font la demande.
Bien à vous.
Red Charls.

Anonyme a dit…

Le plaisir de l'attente, le plaisir du jeu; vous n'avez pas oublié, je souhaite croire qu'elle non plus...
"...ce dont on manque, voilà les objets du désir..." Platon
Avez-vous pensé qu'elle puisse lui manquer à jamais cette 'trace'??

Erik A. a dit…

cher "Red Charls", il se trouve que j'ai utilisé quelques images de ci de là sur mes posts provenant de chez vous. Et que je vous ai mis en lien par la même occasion.

J'illustre mes petites historiettes en essayant de m'approcher de l'esprit de ce que je raconte et certaines photos de vous étaient pour ce faire toutes indiquées.

Merci de votre précision technique, en l'occurence les images me semblent suffisamment "bonnes" pour le blog. Je serais interessé de développer sur vous, par contre (motivation, savoir faire, technique, réalisation d'images, modèles féminins, bref l'envers du décor ou le making of de RC. nous en recauserons si vous le souhaitez...

Anonyme a dit…

Merci Stan d'avoir publier la fin de cette jolie histoire.
J'ai pris plaisir à lire ce que j'avais entendu.

J'aime particulièrement cette phrase lancée d'un ton badin sur un chemin de falaise...
Ou bien encore le bosquet tant attendu au retour...

Pas de doute pour la douche écossaise, peu de gens savent aussi bien manier le chaud et froid.
Et belle preuve qu'un souvenir peut-être toujours très fort et agréable à partager.

Bises.
Cheyenne

Erik A. a dit…

De plus en plus délurée, Mlle Q...

Red Charls nous donne de belles images parfois un peu trop hard à mon goût, et ne pratiquant pas le SM pur et dur, j'appréhende parfois...

mais quelques photos me "parlent"

Anonyme a dit…

Passant par ici, j'ai vu de la lumière et je suis entré de plain-pied dans ce récit absolument charmant. Je vais à la recherche du premier épisode, que j'ai raté quand, en son temps, il est paru.
Mainferme

So a dit…

La encore, cette phrase lachée en passant à côté de ces 2 vieilles dames...et cette promesse d'une marque en souvenir... Par contre là, une promesse est une promesse, et même si je ne suis pas fan de Dalida, j'aurais envie de vous chanter Paroles, paroles ! Prétextez cette marque imaginaire que vous lui avez laissée, il n'empêche !!! Z'avez pas honte d'avoir fait monté la tension...pour rien ! Je crois que dans le tourbillon de cette 1ère symphonie totalement féérique, j'aurais ressenti une petite fausse note de déception... Eh oui, jamais complètement satisfaite ! C'est un peu, même beaucoup moi, ça !

Mademoiselle G a dit…

Le film que j’ai pourtant en DVD a effectivement très mal vieilli. Du coup comme j’ai perdu le livre au cours d’un déménagement je le recommande car je ne serais pas déçue...

Laurette a dit…

Superbe récit que cette histoire de galets...

Stan/E. a dit…

Tu as lu toutes les parties ? Et pas juste la conclusion ?