Un petit retour sur l'image, livre érotique dont j'ai parlé récemment dans le post (Mal)saines lectures...
Catherine Robbe-Grillet a fait l'objet d'un article du Monde en date du 2 mars dont a parlé Laurent dans son blog. Je me suis amusé à écouter les extraits audios de l'interview radio datée de 1991 donnée à France Cul(ture) par la (vieille) dame... (indigne ?) qui fut une Lolita en son temps. Même si on a du mal à l'imaginer sur cette photo de l'an passé.
Mais par curiosité regardez donc celle qui orne la couverture de son journal plus bas dans ce post...
Dans l'extrait audio, l'épouse du célèbre cinéaste y expose d'une voix calme et posée tenants et aboutissants de sa passion pour le SM, dans une envolée lyrique où elle aborde avec un ton snob et professoral les différents aspects... de la fessée.
Rappelons ici que le roman dont elle est l'auteur, sous le mystérieux pseudo masculin Jean de Berg, a été écrit il y a plus de cinquante ans !
Avec l'âge, on ose tout. Les choses ont moins d'importance... Elle peut désormais revendiquer l'image sans se soucier des critiques et des aigreurs des pisse-froids, alors qu'à l'époque (1956) elle avait 25 ans et aurait probablement été mise au banc de la société, faisant scandale en révélant ses fantasmes, ses désirs secrets... et surtout son vrai nom.
Du coup elle a sorti un livre en 2004, Jeune mariée, (Fayard), une sorte de carnet de bord quotidien relatant sa vie passée entre 1957 et 1962. Très instructif, à mille lieues d'un autre journal fort ennuyeux et obscène dont on parla pourtant beaucoup il y a quelque temps, et rédigé lui aussi par une Catherine... (Millet, cette fois.)
Au passage Aurora évoquait l'image dans son blog, il y a presque deux ans jour pour jour. Et pour être complet sur le sujet, on trouve ici des extraits de Jeune mariée contenant quelques autres détails intéressants qui éclairent la relation pour le moins étrange de la dame avec son mari, au début de leur union, dans les années 50-60...
D'autres remous autour du livre, ici.
PS: l'édition poche chez J'ai lu paru dans les années 80 au sein d'une toute nouvelle collection érotique avait au départ une couverture à fond rose et typo en rouge. Comme plusieurs titres de la série, sortis avec une maquette similaire. Ensuite le livre est reparu avec le même dessin de couverture, mais orné d'un fond bleu ciel cette fois. Oublié le rose...
Et puis, la collection s'est arrêtée...
Photo en noir et blanc de Mathilde Darel prise lors du spectacle "une belle enfant blonde" mis en scène par Gisèle Vienne au Festival d'Avignon 2005.
PS: le hasard des blogs consacré à un sujet commun fait de temps à autre s'entrechoquer les posts: je m'aperçois qu'Aurora vient tout comme moi d'écrire à nouveau sur le même sujet, ce jour... (6 mars) Ce qui démontre si besoin est, que nous partageons une même passion, vue parfois différemment et avec des mots qui le sont tout autant. (différents...)
8 commentaires:
Comme tu t'en doutes bien, j'ai la version "originale" en livre de poche. Petite Anne sera punie!
Mainferme
oui, je m'en doute... Je l'avais aussi, état neuf, ainsi que tous les fac-similés des Orties reparus dans les années 80... Mes enfers, perdus lors d'un déménagement...
Quand on voit les prix que cela atteint de nos jours quand on les trouve, ça laisse rêveur...
Pauvre (?) petite Anne... et excitante Claire... Jean le narrateur est un petit veinard.
2nd clue: L'image de Jean de Berg
à lire de toute urgence... Si ce n'est pas encore le cas. Je crois que ça se trouve.
Et en échange de Jean de Berg, Les fleurs bleues, ou bien Les choses. Queneau, Pérec, ça vous parle ? C'est bon, c'est équitable ?
Et puis, oui, L'image est aussi partie dans la commande Amazon !
De mon côté, cet été j'ai lu un bouquin qui devrait vous plaire : Swap d'Anthony Moore. Pour amateur de BD (enfin, pas que, parce que j'ai apprécié alors que je n'y connais pas grand chose en BD), et en plus, à un moment, il est même question de fessée, mais bon, pas érotique du tout...
Esthétisme et raffinement sont au rendez-vous dans ce petit ouvrage très cérébral. J'y suis sensible.
Le versant cruauté me dérange un peu...beaucoup...me met mal à l'aise...car c'est fort bien écrit, et on ressent bien les choses avec l'impression d'y être, les regards, le silence, la lenteur...
D'après votre commentaire "Jean le narrateur est un petit veinard"
, je crois comprendre que vous pourriez vous imaginer à la place de Jean. Pour ma part, aucune identification possible dans ces scènes de femmes. ça a même fait remonter à la surface un épisode assez pénible de ma vie estudiantine, un semestre seulement et heureusement dois-je dire. Une chef de service attirée par les femmes, ça c'était notoire. Mais bon, il y avait des tas de femmes, jeunes et moins jeunes dans le service. Manque de chance, dès mon arrivée elle a jeté son dévolu sur moi, allez savoir pourquoi...Je venais de rencontrer celui qui allait devenir mon mari, j'étais dans ma bulle, à des années lumières de cette femme. C'était mon année de thèse, elle n'était pas mon directeur de thèse, mais comme je faisais mon étude de cas chez elle, elle me demandait régulièrement de faire le point...dans son bureau. Simples assauts verbaux, mais très difficiles à vivre en restant très correcte, tout en répondant fermement non encore et toujours.
Mais revenons en à nos moutons, ce livre manquait à ma culture, sa lecture ne m'a pas laissée de marbre.
Je ne suis pas attiré par la cruauté non plus, mais je juge l'histoire dans son ensemble et j'aime bien la progression ainsi qu la conclusion qui ramène l'homme à la femme...
De plus, en bon mâle, les amours saphiques ne me déplaisent pas. Mais je comprends que ce ne soit pas le cas pour tout le monde. Le livre sorti à la fin des années 50 fit scandale, mais n'a pas eu le destin littéraire et médiatique d'Histoire d'O qui est infiniment plus connu.
"Swap", dites-vous ?
Oui, Swap, un très bon bouquin, mais rien d'érotique ! Y'a pas que ça dans la vie, hein !
Et à part ça...you've got mail... J'aime bien ce film d'ailleurs avec Meg Ryan et Tom Hanks, mais là encore, je vous connaissez forcément !
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