03 octobre 2006

L'arroseur arrosé

Je n'ai jamais caché mon attirance de temps à autre (plutôt rarement) pour cet autre aspect du jeu que l'on appelle le "switch"...

Comme une amie un poil insidieuse me pose la question par mail, en me demandant de développer, un peu étonnée de cet aveu, j'en profite pour lui répondre ici, un peu plus précisément. J'ai ailleurs dans un post précédent quantifié la proportion de mon goût pour l'inversion des rôles: en gros, je dirais 90% fesseur pour 10% fessé...

Difficile à expliquer. Les émotions que cela me procure sont très intenses, la compréhension de ce qu'attend dans ce jeu la personne "soumise" est d'autant accentuée...

Reste qu'il me faut pour passer de l'autre côté du miroir une "adversaire" fille (femme) sacrément à la hauteur... Pas quelqu'un que je dirige mine de rien vers ce que j'attends, mais une vraie gourmande de la chose, qui développe le même fantasme sans que je lui dicte, les yeux qui brillent et qui y prend plaisir sans me demander mon avis toutes les dix secondes. "Dominatrice" est un bien grand mot. "Fesseuse" probablement plus adapté. Et "complice", cela va sans dire.

C'est excessivement rare. Heureusement pour moi. Mais ça arrive... Cette émotion je l'ai ressentie assez jeune, avec des femmes plus âgées que moi. Sans toutefois franchir le pas nécessairement.

Je le raconterai sans doute ici. Un rapport de force qui fait frémir et excite. Faire battre le coeur, intensément. Y avoir joué en quelques (rares mais cuisantes) occasions m'a permis par la suite de prendre le pouvoir sur mes petites camarades de jeu en sachant très exactement ce qu'elles attendaient le cas échéant.

Oh, je ne dis pas qu'il faut forcément en passer par là, c'est un choix érotique personnel. Beaucoup d'hommes dits "dominants" ne veulent pas en entendre parler, comme si cette part d'ombre en eux allait par la suite leur retirer une légitimité de "fesseurs".

Je ne pense pas ça.

Et les femmes que j'ai "eues" en travers de mes genoux n'ont jamais - elles non plus - eut le moindre doute quant à ma vocation principale...

90% - 10%...

PS: illustration Sassy Bottom et Waldo...

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Vous avez si bien capturé l'essence de la relation qui fonctionne ("Pas quelqu'un que je dirige mine de rien vers ce que j'attends [...] qui y prend plaisir sans me demander mon avis toutes les dix secondes") ... cela est vraiment trop rare pour que je me tais ... vous me donnez de l'espoir qu'il n'y a pas que de maladroits sans faculté de projection ...

Erik A. a dit…

je vous entends...

Une mienne amie passionnée par le sujet sans jamais avoir essayé, a un jour décidé de franchir le pas, à force de se chauffer oralement avec mes petites histoires. Troublée plus que de raison à force de me les entendre narrer, contées dans la pénombre, de préférence la nuit et par téléphone.

Lasse et impatiente au point de vouloir à son tour vivre les siennes en réel à son tour, elle a tenté le coup avec son amant attitré du moment. (un bellâtre sans grand intérêt, mais passons...)

Lors d'une promenade romantique en forêt, elle lui pose le problème. Lui, surpris et pas du tout attiré par la chose, après quelques hésitations et une moue de désintérêt prononcée se lance "pour lui faire plaisir"...

Il lui claqua bien fort cinq ou six fois maladroitement les fesses en pleine nature, sans conviction et sans plaisir réciproque... Il lui a même fait un peu mal.

Ensuite, il l'a prise en levrette contre un tronc.

La pauvre était à des kilomètres de son fantasme et a compris ce jour qu'on ne peut vivre ce genre de truc qu'avec des personnes réellement motivées et accros.

Par expérience, je pense que c'est une chose infaisable pour qui n'érotise pas ce qui touche à la fessée. On peut révéler des choses parfois à ses amis, initier même le processus, mais quelqu'un que ça n'intéresse pas DU TOUT et qui "fait" pour faire plaisir, au secours...

On ne va pas devenir adepte du jour au lendemain sans une libido déjà un peu axée dans ce sens...

Bref, depuis mon amie Catherine (qui se reconnaîtra si elle passe par là) a changé de fiancé et est aujourd'hui avec un garçon qui partage avec elle le charme de ce jeu claquant et excitant à souhait.

Anonyme a dit…

oh ! la solitude de la "soumise" sans "maître" ...

Erik A. a dit…

Ah, comme je suis content que vous mettiez, chère Clara, ces mots entre guillemets.

Si vous me lisez attentivement, vous saurez très exactement ce que j'en pense. Sans évidemment dénigrer les jeux des "autres", mon érotisme "jeux - rapports de force - fessées" est plus vanille et moins stéréotypé que la domination-soumission "pure et dure, que je ne pratique pas"...

Ce qui ne m'empêche pas d'y jeter un oeil, sans me censurer. "Not my cup of tea", aurait dit ma lointaine première petite amie britannique.

Encore une fois, mon univers rose (voire pourpre et écarlate, ne me prenez pas pour un enfant de choeur non plus...rire) est définitivement EA davantage que SM.

Mais vous connaissez l'adage, je suppose?

"si vous n'aimez pas ça, n'en dégoûtez pas les autres..."