04 octobre 2006

"Allo ? C'est Stanislas au bout du fil..."

C'est mademoiselle Clara, nouvelle lectrice assidue du blog qui motive ce matin une envie de revenir tout-à-trac sur un récent commentaire d'un de mes posts, que je reprends et développe. (Tout en changeant de pseudo, puisque Stan (et surtout "Stanislas" qui fût si longtemps mien) disparait au profit d'E. ma nouvelle signature...)

Je suppose que tous ne lisent pas ces petits ajouts de mes lecteurs (lectrices plutôt, heureux homme que je suis...) et oublient de cliquer dessus, ce qui est dommage parce qu'il y a souvent matière à réflexions franches et judicieuses sur mes petites bêtises...

Ce souvenir date d'une quinzaine d'années, lorsque je sévissais sous ce nom d'emprunt de Stanislas donc, (qui a toujours été mien) sur le fameux réseau téléphonique... Un numéro avec une tonalité neutre, oui, c'était un peu la jungle que cet espace où les voix se chevauchaient, une cacophonie bruyante d'hommes et de femmes, lançant au hasard leur numéro de téléphone à une ou un correspondant inconnu, et de temps à autre une bonne surprise: votre téléphone qui sonne avec au bout une "voix féminine"...

Jeu parfois troublant, parfois amusant, espiègle et léger, d'autres fois plus âpre, sensuel, sexuel. Et Dieu sait si avant de connaître je me moquais de cet "amour par téléphone", assimilé un peu vulgairement à mes yeux il faut bien l'avouer à une banale "branlette à distance".

Mais c'est plus que ça, il y a aussi des instants "magiques". Et rares. Et des ratages aussi, comme dans toute communication. Bref...

Je repense à ce jour où sitôt décroché, la douce voix de femme de l'autre côté du fil me fait comprendre que vu mon numéro, proche du sien par les premiers chiffres, je dois probablement habiter la même ville... Au fil des secondes, ça se confirme: même ville, même quartier...

... Et même rue ! En fait, elle habite l'immeuble d'en face, on pourrait presque se voir de nos fenêtres respectives. Le jeu s'installe, très vite nous sommes sur la même longueur d'onde un peu espiègle, avec un jeu du chat et de la souris mutin, la chèvre de monsieur Seguin qui sait parfaitement bien qu'elle sera croquée à la fin de la nuit...

Elle devient une amie, mais nous ne nous verrons jamais en vrai, par peur peut-être de briser la magie. Il serait pourtant si facile de descendre de chez moi une nuit, comme un voleur et de remonter dans l'immeuble d'à côté...

On évoque le "blind date", sans jamais passer à l'acte.

Mais on parle. Beaucoup.

Sexe, plaisirs, émotions... Troubles, enfin !

Et forcément on aborde mes petits plaisirs coupables, ceux que je narre ici sur ce blog et dont elle ignore tout. Peu à peu, insidieusement, l'idée de ces jeux de fessées vécues que je lui conte au fil des nuits fait son chemin dans son esprit.

Histoire de l'aider encore un peu plus, j'ai même posé un matin dans sa voiture (laissée intentionnellement ouverte) dans le parking souterrain que se partagent les habitants de la résidence, le fameux "Art de la fessée" illustré par Manara dont j'ai déjà parlé ici... Gaulé en double (un pour moi quand même...) chez mon éditeur dans le dépot de la rue Brézin et discrètement glissé sous le siège conducteur.

Du coup, passionnée par le sujet sans jamais avoir essayé, elle a un jour décidé de franchir le pas, à force de se chauffer oralement avec mes petites histoires. Troublée plus que de raison à force de me les entendre narrer dans la pénombre la nuit par téléphone.

Lasse et impatiente au point de vouloir vivre les siennes en réel à son tour, elle a alors voulu tenter le coup avec le premier qu'elle avait sous la main, son amant attitré du moment. (un bellâtre sans grand intérêt, mais passons...)

Lors d'une promenade romantique en forêt, elle lui pose le problème. Lui, surpris - "une fessée ? Mais c'est ridicule, Cat..." - et pas du tout attiré par la chose, après quelques hésitations et une moue de désintérêt prononcée se lance à contrecoeur, "pour lui faire plaisir"...

Il lui claque bien fort cinq ou six fois maladroitement les fesses en pleine nature, presque poliment.

Tiens au passage, je me demande si tout cela ne se passait pas en forêt de Saint-Germain. (agréable endroit situé à l'ouest de Paris pour les ami(e)s de province forcément peu au fait de la géographie de notre Île de France...)

Le tout sans grande conviction et surtout sans l'ombre d'un plaisir réciproque... Il lui fait même un peu mal, l'imbécile. Piteux.

S'il savait...

Ensuite, il la prend en levrette contre un tronc, aboutissement suprême à ses yeux, son "vrai travail de mâle"... Sans s'apercevoir qu'à des kilomètres de son fantasme, sa "victime" comprend que l'on ne peut vivre ce genre de truc qu'avec des personnes réellement motivées et accros.

Oui, pas de doute, ce jeu est infaisable pour qui n'érotise pas ce qui touche à la fessée.

On peut se révéler mutuellement des choses parfois, initier même le processus, mais quelqu'un que ça n'intéresse pas DU TOUT et qui "fait" pour faire plaisir, au secours...

On ne va pas devenir adepte du jour au lendemain sans une libido déjà un peu axée dans ce sens... Mais ne jamais dire "jamais" toutefois... Il y a des conversions sur le tard...

Bref, en attendant et pour conclure, mon amie Catherine (qui se reconnaîtra si elle passe par là) a changé de fiancé et est aujourd'hui avec un garçon qui partage avec elle pleinement le charme de ce jeu claquant et excitant à souhait...

Ouf. L'honneur est sauf !

PS: Tous les dessins illustrants ce post sont évidemment de Milo Manara, (62 ans aux fraises) sur la photo ci-dessus avec son regard espiègle...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je rougis de plaisir en voyant mon prenom ...

Erik A. a dit…

c'est le but...