12 août 2007

Pièce du Boucher, morceau de roi...

311 - Je l'ai déjà dit ailleurs sur ce blog, ma libido (et par extension ma passion de l'histoire) a trouvé jadis un aboutissement dans mes innombrables lectures d'adolescence.

Je le redis pour la énième fois, tant j'en suis convaincu, les fameuses "histoires d'amour de l'Histoire de France" de Guy Breton devraient être au programme scolaire, pour permettre aux élèves de voir leur passé sous un angle moins grandiloquent et autrement paillard sans rien renier de son sérieux.

C'est bon de savoir que de tout temps le plaisir, l'amour des femmes, la gaudriole, le stupre et la fornication ont motivé tant et tant d'hommes, y compris les plus illustres d'entre-eux à travers les siècles...

La fesse mène le monde.

Et à propos de fesses... Une couverture d'un des livres de Breton - une dizaine de tomes couvrant notre histoire entre Clovis et la IVème République, des ouvrages bien (mal) planqués au fond de la bilbiothèque familiale - avait de loin ma préférence.

Son titre: "le siècle du libertinage". Pour moi qui habitait alors Versailles, ville royale par excellence, voilà qui avait un sens profond... Ah, le libertinage... Tout un programme.

L'illustration de couverture de l'édition d'origine - une peinture d'époque - présentait au lecteur une intrigante jeune personne allongée sur le ventre, corps enfoui dans de profonds coussins de velours mais la croupe nue ! Bref, offrant ses fesses aux regards dans une attitude provocante, impudique et disons-le... follement excitante pour le jeune garçon que j'étais dans les années 60...

C'est un tableau du talentueux peintre François Boucher, (1703 - 1770) gaillard qui aimait la vie, les fesses et cette attitude d'abandon appelant au moins la main, voir la saillie ou les claques, dans le meilleur des cas. Toute son oeuvre est pleine de peintures de femmes dénudées plus ou moins lascives...

Point trop ne faut tenter l'homme.

À partir d'un simple croquis esquissé d'après nature au fusain, Boucher a souvent représenté des dames de petite vertu, voire même de petite noblesse dans cette pose alanguie.

Les quelques tableaux illustrant ce post montrent qu'à partir d'une unique esquisse, il peignit plusieurs toiles très similaires, reprises de son croquis à l'identique (en tout cas pour la position du corps) ne changeant çà-et-là que quelques éléments de décor. Et inversant même aussi en quelques occasions pour peindre la fille dans l'autre sens, mais toujours dans la même posture aguichante.

Rien ne se perd chez lui...

La demoiselle sur le ventre (et sur la toile) est probablement la petite Morphy, une jeune personne que le roi Louis XV honora à de nombreuses reprises dans une des maisons de Satory ou du fameux Parc aux Cerfs, qui n'est pas un parc où de belles jeunes filles toutes nues couraient telles des biches pour éviter le brâme et les saillies d'un monarque en rut, lubrique et décadent, comme l'a écrit la légende au travers des pamphlets, mais un quartier de Versailles où il se rendait incognito pour des amours ancillaires, roturières et libertines avec de très jeunes demoiselles, grassement payées ensuite pour garantir leur silence...

Louison Morphy
, la "Morphise", était de celles-là, petite souillon versaillaise dénichée par le valet Lebel, chargé de trouver de la chair fraîche pour son maître Louis XV... Le roi la trouva à son goût, puisqu'il en fit sa maîtresse durant quelque temps et eut même un enfant avec elle.

Elle n'était âgée de guère plus de 15 ans je crois, lorsqu' à la demande du roi, Boucher la peignit dans cette posture qui - à mes yeux d'invétéré fesseur - reste une des plus classiques et des plus appréciées pour pratiquer l'éducation anglaise.


PS: 15/08/08. Je découvre grâce à son commentaire à la suite de mon post qu'un ami blogueur anglais, Valdor a même utilisé depuis un moment cette posture de la Louise O'Morphy du tableau de Boucher, recadré pour en faire l'en-tête de son Spanking Statement, un blog en V.O. que je vous engage à feuilleter.

Plus on est de fous...

PPS: 16/08/08. Sinon, pour les gens qui seraient tentés de lire Guy Breton, sa série "histoires d'Amour de l'Histoire de France" jadis publiée en dix tomes est rassemblée depuis quelques années en deux (gros) volumes, chez Omnibus...

Je ne saurais trop vous conseiller de vous y (re)plonger, surtout si vous êtes réfractaire à l'histoire. L'auteur vous fera ainsi découvrir une facette bien plus distrayante de notre passé.


Mais il faudra garder en mémoire toutefois que quel que soit le sérieux de l'écrivain à nous restituer des faits historiques avérés par le biais du désir et du sexe, il peut arriver que ses affirmations, provenant aussi de pamphlets, de racontars et d'écrits de l'époque, ne soient pas toujours dignes de foi à 100 %...

Et pour les amateurs d'étrange, toujours dans la même veine et écrit avec
Louis Pauwels, je vous recommande "Histoires magiques de l'Histoire de France", consacré aux mystères insolites et inexplicables...

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Images merveilleuses ! Comme toi j'ai des mémoires affectueuses de trouver ces peintures en tant que garçon.

Louise O' Murphy a le fond le plus beau dans tout l'art. Boucher a prévu la peinture pour faire appel 'aux fesseurs invétérés' sans aucun doute !

Fragonard, un étudiant de Boucher, était un autre grand peintre français des fonds femelles voluptueux et tous de choses érotiques.

J'ai entendu des rumeurs des schémas érotiques invisibles par les deux peintres dans les collections privées. Peut-être un jour elles seront éditées.

Les meilleurs voeux

Valdor

The Spank Statement

Erik A. a dit…

ce mot très élogieux doit être une traduction informatique... Le "fond" des fille, moi j'aime bien...

Du coup c'est un peu ésotérique, mais on comprend quand même ce qu'à voulu dire Valdor, qui est anglais ou américain, je suppose...

Thaks a lot, Valdor, but you can write in your own language, of course.

That's a rather funny translation

S/E.

Erik A. a dit…

Anglais, son mail se termine par .uk

Il a un site pas désagréable que je ne connaissais pas et que je vous engage à aller voir en cliquant...

Anonyme a dit…

Un sujet que j'ai adoré lire, très intéressant. Saviez-vous que le cygne (analyse symboliste) est le signe de 'débauche' nonobstant qu’il soit surtout représentatif de pureté ?

Erik A. a dit…

J'ignorais, chère Nush...

Ravi d'avoir pu vous donner des infos par ailleurs...

Anonyme a dit…

Voici un sujet très intéressant. J'avais les 10 volumes quelque part, je ne sais où ils sont passés durant le déménagement. Je crois que je vais investir dans la collection Omnibus ;)
Pour la demoiselle O'Murphy, voir "Le Goût du Roi", par Camille Pascal, chez Perrin. Edifiant en ce qui concerne les mœurs de l'époque - et de Louis XV !
Bisous
Cerisesexy
http://cerisesexy.canalblog.com/

Emma a dit…

C'est vrai que "mince " n'est pas le mot qui convient!;D
15 ans , c'est bien jeune quand même...oui , oui , je sais que c'est l'age auquel on mariait les filles.Oublions tout ça pour ne retenir que la beauté des couleurs, la grâce de ces jeunes femmes...

Stan/E. a dit…

L'espérance de vie "moyenne" était de 30 ans. Alors 15 ans, peut-être qu'à notre aune c'est jeune, mais à l'époque, c'était déjà la moitié d'une vie...


J'adore la peinture de Boucher...