336 - Pour que la petite fille de la voisine, colérique et intenable, se tienne tranquille, le narrateur propose un pacte à la mère dépassée: il représentera l'autorité paternelle et viendra régulièrement administrer des fessées à la petite. Principe d'éducation qui aura un corollaire, par pur souci d'équité: la mère devra systématiquement subir le même châtiment que sa fille...
"Entamé en 2005 avec L'Été des jeunes filles, L'Attendrisseur est le deuxième volet d'un nouvel "éloge de la fessée", thème cher à Jacques Serguine qui rend un vibrant hommage aux rotondités féminines. Dans ce roman à l'étonnante liberté de ton, Serguine retrouve un sujet qui lui est familier et qu'il avait exposé avec brio dans son célèbre Éloge. L'Auteur a publié une vingtaine de romans dont Mano l'Archange, Cruelle Zélande, la culotte de feuilles, la Mort confuse, les Barbares, Je suis de la nation du loup... Il est par ailleurs à l'origine du scénario original du film "la fiancée du pirate", mis en scène par Nelly Kaplan."
Extrait: "(...) Étaient là, parmi les chaises longues et autres balancelles de la terrasse, une jeune femme brune, d'une beauté sombre et superbe, que Monique se rappelait avoir aperçue sur la plage et dans divers magasins, et un homme mince aux yeux très bleus, mari peut-être ou compagnon de la jeune femme, quoique plus âgé d'une dizaine d'années. (C'est moi.)
Bon. La jeune femme porte une salopette blanc écru sur un tee-shirt noir, lequel au lieu de l'estomper accuse son furieux hâle. Monique Montheil, elle ignore pourquoi, ralentit le pas.
Une tension peut-elle être ressentie à distance, tension de colère, de désir, de catastrophe ou autre ? La jeune femme, montrant beaucoup d'animation, harangue son compagnon, qui semble-t-il ne l'écoute guère. Il s'assied sur une longue banquette recouverte d'un tissu d'été, et surmontée d'une manière de baldaquin, attire à soi la jeune femme.
Tout cela paraît très tranquille. Cependant le coeur de Mme Montheil se met à battre, c'est-à-dire dire qu'elle éprouve qu'il bat. Sur la banquette, et sous la grande banne de toile qui protège la terrasse, l'homme fait retomber de côté et d'autre les bretelles de la salopette, puis baisse celle-ci jusqu'aux reins, la jeune femme, entre les genoux de l'homme, tourne le dos à Monique, qui distingue dans la lourde lumière tramée d'ombre de fin d'après-midi, le liseré très blanc d'une culotte ou d'un slip.
Son coeur, sans motif compréhensible, bat plus fort, et elle ne sait non plus quelle menace délicieusement bouleversante exerce une pression sur ses tempes.
Monique Montheil n'a jamais été indiscrète ni curieuse, elle mourrait plutôt que d'épier les amours d'autres gens; les siennes même lui ont inspiré et lui inspirent beaucoup de réserve.
Pourtant elle demeure comme paralysée..."
Voilà, tout est dit, là, non ? Tout ça au-dessus n'est pas de moi, c'est simplement le prière d'insérer de l'éditeur, forcément élogieux... (sic)
Personnellement, j'ai toujours trouvé Serguine profondément ennuyeux, on en a déjà parlé sur ce blog à deux ou trois reprises. Son approche littéraire sur le sujet me semble plutôt barbante.
Je mets toutefois un bémol sur un de ses titres, "Cruelle Zélande" , faux roman d'aventure façon Jules Verne ou autres "Robinsons des mers du Sud", (écrit sous forme de pastiche et signé "Anonyme" lors de sa sortie en 1978... avant que ne soit révélé quelques années plus tard qu'il en était l'auteur !) qui me fit bien band... euh rire.
Pour celui-ci que je n'ai pas lu, je ne me poserai pas en moralisateur, quand au sujet, franchement peu politiquement correct si on s'en réfère au paragraphe décrivant l'action au début de ce post... Une mère, sa fille, oui, c'est pas bien, mais franchement peu me chaut. Les troubles liés à ce fantasmes sont aussi parfois étroitement dérivés de nos pulsions enfantines. Que ça plaise ou non !
Mais vous êtes capable de vous faire une idée par vous-même, en lisant ce livre, le cas échéant... Ou encore d'aller lire les échanges vifs sur le bouquin dans le forum du site Discipline Domestique...
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