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Cet homme très liant (!) passa sa vie à promulguer l'art subtil du bondage, échangeant avec ses lecteurs passionnés toute une correspondance autour du sujet.
Seulement ce n’est pas ma tasse de thé que d’attacher les dames même pour leur rougir le postérieur. Je regarde, d’un œil poli et intéressé, mais mes jeux de fessées n’incluent aucun lien, cordages et autres nœuds de marin…
Oh, le cas échéant je serais tout prêt à me lancer, bien que ma mythologie personnelle ne soit pas axée là-dessus, vous le savez bien puisque vous me lisez… Bref, ce n’est point là ma préférence érotique, loin s’en faut.
Toutefois, en cherchant dans la genèse de mes émois, il y a quand même une filiation… Et je retiens de l’homme qu’il fut le créateur de cette étrange BD en lavis de gris "Sweet Gwendoline", bande dessinée sulfureuse des années 50 quasi-vendue sous le manteau et par moi découverte lors de mes études dans une petite librairie spécialisée de St Germain des Prés, au milieu des années 70… Une réédition des Humanoïdes Associés.
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Une telle passion ne fut pas sans obstacle et John Willie dut se bagarrer sans cesse contre les tabous et la censure des âmes bien pensantes, tenace à l’époque, et même - dit-on - de ses propres collaborateurs !
Né à Singapour en 1902, le jeune John passera ensuite la majeure partie de ses premières années en Angleterre, pour ses études avant - ironie du sort - de débuter dans la marine marchande où il apprendra l'art délicat et précis… de faire les nœuds ! Ça ne s’invente pas.
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À partir de ce moment là, notre expatrié entame des travaux de dessin, de photographie et d'écriture, principalement dans la revue "Bizarre" où entre 1946 et 1959, les lecteurs intéressés découvrent l’originalité sulfureuse de l'univers troublant de Willie au travers de textes, d'images et de photos, tous signés de la main de l'artiste.
Mais revenons à sa blonde héroïne qui me le fit découvrir 25 ans plus tard…
Tous les amateurs de littérature érotique connaissent bien "Sweet Gwendoline", une demoiselle de papier au destin contrarié évoluant dans un univers où le sado-masochisme féminin règne… C'est en 1946 que ce personnage emblématique apparaît pour la première fois et ses aventures connaîtront immédiatement un succès croissant auprès des initiés.
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Le livre eut un certain succès en France et du coup, le cinéma s’y intéressa...
Just Jaeckin qui avait déjà tranquillement massacré Emmanuelle et Histoire d’O en leur retirant toute profondeur érotique et avec les lénifiantes musiques de Pierre Bachelet fut pressenti pour en faire un film.
Choix étrange et ridicule, confirmé par Dionnet il y a peu dans sa présentation de la rediffusion du film sur Canal+…
... Car l’homme détestait le SM ! (super choix de la part des producteurs !) Et du coup, il s’employa tout naturellement à modifier le fond même de l’histoire et des personnages, transformant à sa sauce fadasse l'univers vénéneux de Willie en une sorte de récit d'aventure érotico-kitsch exotique, compromis bâtard vaguement sexué.
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Et comble de tout, alors que le film est monté autour de son héroïne principale, le nom de John Willie ne sera pas crédité au générique…
Au fond, il vaut mieux: c’est définitivement un navet kitchissime que vous pouvez voir d’ailleurs ce mois-ci sur Canal, pour vous faire une opinion...
... Si ce post ne vous en pas dégoûté pour toujours !
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3 commentaires:
Oh, Tawny Kitaen est connue pour autre chose...
Elle s'est plus tard mariée avec un joueur de baseball. Le divorce fut consommé quelques années plus tard pour cause de violence conjugale: elle le battait. Ça paraît assez invraisemblable, une actrice qui bat son mari athlète, mais l'enquête eut lieu et confirma les dires de celui-ci, à son grand embarras. Il lui a pardonné parce qu'elle souffre de troubles de comportement et d'alcool (confirmés publiquement).
excellent post Stan
J'aime bien l'esthétique 'Gwendoline'; la découverte de ces "images", il y a quelques années, a su me placer dans un 'certain' érotisme.
Comme Valmont je trouve ce type de post particulièrement intéressant pour la lectrice que je suis.
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