15 avril 2008

Besoin ou... envie ? (4ème partie - fin)

556 - Leur seconde journée est plus "douce" que la nuit qui vient de s’écouler. Un long bain chaud ensemble dans la grande vasque jacuzzi, et les corps momentanément apaisés, ils décident de quitter leur chambre pour aller se promener au petit bonheur.

Le soleil brille et la région superbe comme le sont nos provinces de France incite à la balade et à la rêverie…

Ils ont pris leur petit-déjeuner sans un regard sur le beurre au milieu d’un copieux plateau de viennoiseries alors qu'Il lui avait pourtant promis à mots à peine couverts un remake de cette célèbre scène du "dernier tango" qui la trouble tant - Il le sait- par sa brute bestialité…

Il y pense bien un bref instant, avec un sourire intérieur de fauve, mais balaye l’hypothèse aussitôt avec un petit air narquois en engloutissant un croissant, repoussant ce plaisir instinctivement animal au lendemain...

... Puisqu’il leur reste un autre matin !

Quittant alors l'hôtel, ils remontent en voiture pour une longue promenade au feeling, au gré de leurs envies, se laissant guider par les panneaux et les noms de lieux qui les inspirent… Un village typique, un château impressionnant…

Ils se retrouvent dans un endroit majestueux heureusement relativement peu fréquenté où là encore Il a bien quelques velléités - d’ailleurs partagées - mais qui resteront purement allusives. À part une claque retentissante sur les fesses au-dessus du jean qui lui fait instantanément piquer un fard et retomber sous l’emprise de son Homme.

Elle se trouble vite…

... Il faut dire qu’un car de jeunes Italiens plutôt bruyants a débarqué en même temps qu’eux dans le château et qu’ils se sentent vaguement observés par les adolescents. En groupe et quelle que soit leur nationalité, les mômes sont toujours prompts à se moquer des amoureux qu’ils rêvent pourtant d’être.

Ses envies de "fessées dans un monument historique" sont donc repoussées à une autre fois. Tout juste une ou deux phrases susurrées à l'oreille la font rougir jusqu'à la racine des cheveux, comme si tout le monde l'avait entendu... Personne, pourtant ne peut les soupçonner de cet érotisme-là.

Bien sages et discrets, anonymes, ils reprennent la voiture...

À force de traîner sans but réel, uniquement au gré de leurs envies, ils finissent par se retrouver dans une autre ville dans un petit salon de thé d’une rue piétonne. S’étant levés tard, ils ont sauté le repas, mais la faim arrive.

15 heures... Ils dégustent quelques tartes salées/sucrées dans la pâtisserie, tout en marivaudant à voix basse dans une salle quasi déserte. De toute façon, ils n’aiment guère la foule et privilégient les endroits tranquilles, préférant le calme.

Avant la tempête…

Un peu fatiguée, Elle dit soudain qu'Elle aimerait bien rentrer se reposer avant le dîner pour une sieste d'amants. Ce n'est qu'une fois allongés partiellement dévêtue sous les draps et dans ses bras, qu'Elle lui murmure que décidément c'est bon d'être là, avec Lui...

- "Besoin ou envie ?"

À voix haute, sa question distinctement prononcée fuse dans le silence de la chambre plongée dans la pénombre, les rideaux tirés pour plus d'intimité...

- "Euh...?" ... Elle se racle la gorge. Comme toujours, Elle ne s'attendait pas à ce qu'Il la fasse replonger aussi vite...

Du coup, un lourd silence suit la question posée. De la tendresse ils sont passés sans crier gare vite à un autre registre, plus tendu, sachant que "ça" va arriver et que l'émotion qui les submerge va encore une fois atteindre son point d'orgue très vite.

D'une voix altérée, Elle répond à ses questions, en changeant les mots qui lui paraissent trop crus et qu'Il lui ordonne pourtant de répéter à haute voix... Une façon de faire qui - Elle le sait pertinemment - l'agace au plus haut point...

... D'autant qu'Elle finira bien par les dire. Ou les crier s'Il lui impose. Elle chavire rien que d'y penser.

- "Euh... Be... Besoin, je crois..." finit-Elle par balbutier presque dans un murmure à son oreille, concédant son trouble et ses désirs intimes sans oser le regarder...

- "Tu crois ? Ou tu es sûre ?"

Elle est sûre.

Elle lui répète autant de fois qu'il souhaite l'entendre. Alors il lui ordonne de se lever. S'asseyant sur le bord du lit défait, il la place sur ses genoux et baisse illico la petite culotte noire à mi-cuisses. Cette fois, elle sera magistrale.

Enfin. Depuis le temps qu'ils l'évoquent, il fallait bien que ça arrive pour de bon, puisqu'Elle en a besoin et que désormais Elle le reconnaît.

Une fessée dont la force et l'intensité surpasse tout ce qu'il lui a "infligé" depuis leur première fois, un mois plus tôt. Cette fois, plus de concessions. Ses mouvements et soubresauts indiquent que le tempo n'a rien à voir avec les corrections du début.

"Magistrale"
il avait promis, magistrale elle fut...

Elle lâche quelques cris, quelques gémissements, n'arrivant plus à se contenir autant. Et Il sait - tout comme Elle sait - que ce sera désormais leur standard. La fessée étalon de LEURS envies... Et de SES besoins.

La nuit qui suivit fut passionnelle, érotique, "pornographique" à la manière d'un couple amoureux qui ose tout avec une intensité de désirs encore plus accentués... Tout ceci n'a pas besoin d'être conté et n'appartient qu'à Eux.

Dans la matinée du lendemain, ce troisième jour qui fut aussi leur dernier, quelques heures avant qu'ils ne se séparent, Elle reçut deux nouvelles fessées. Cette fois, comme promis, à la "norme" magistrale de celle de la veille...

Ils s'aiment...
Photo: © Red Charls

19 commentaires:

Anonyme a dit…

Pourquoi choisir entre besoin et envie ?
Tu as l'art Stan de replonger ta partenaire dans ce merveilleux univers à des moments vraiment insolites. Je suis certaine que ce n'est pas pour lui déplaire, et ça lui rappelle qui mène le jeu...

Anonyme a dit…

Du besoin naît l'envie...

Erik A. a dit…

@ Line: Parce que tu sais, TOI, qui le mène ? Je ne suis pas certain que ce soit Lui.

Christal dit ailleurs sur une autre partie du récit une chose sur le "match nul entre les deux"...

Ni vainqueur, ni vaincu.

Anonyme a dit…

Ce n'est pas une affaire de vainqueur et de vaincu, on aime à se dire qu'IL mène le jeu pour notre plus grand plaisir...

Anonyme a dit…

Bien d'accord avec toi, Line ! Cet ascendant (accepté) fait partie intégrante du trouble...

Erik A. a dit…

@BaBy et Line:

On parle dans mon "trouble rêvé" d'un jeu de couple, quasi conjugal. "Discipline domestique" prend tout son sens dans le cadre d'une liaison amoureuse évidente qui va bien au-delà d'un simple concept ludique de fessée. Il y a forcément des règles et une acceptation tacite des-dites règles.

Ensuite on peut flirter avec les limites sans les outrepasser de trop non plus. Mais un peu quand même, pour l'effet de surprise et accentuer les désirs... Elle Lui fait confiance.

Il est allé loin comme il lui avait dit. Elle a accepté son autorité et a plongé dans le jeu sans se poser de questions parce qu'il a envers elle une autorité naturelle, une force tranquille inexorable et douce malgré sa façon de lui empourprer le cul de plus en plus fort qui lui plaît intensément sans qu'Elle comprenne toujours bien pourquoi. Depuis, Elle se pose peu de questions et avance...

... alors que c'est une personne qui mène sa vie et qu'en dehors du jeu, nul ne se permettrait ne serait-ce que de lui mettre la main aux fesses, sans se prendre un aller et retour direct...

Quoi qu'il Lui fasse (fesse, rire), Il ne Lui lâchera jamais la main...

Anonyme a dit…

Mais c'est une véritable saga te voilà enfin la fin tant attendue.

J'aime beaucoup ta plume Stan (ce n'est pas une nouveauté) et les histoires que tu évoques sont toujours très proches de l'univers que je rêve de toucher du doigt comme j'ai pu le faire dans le passé avec LUI.
Que de merveilleux souvenirs...

Merci pour ce flash back !

Bébé a dit…

De l'envie naît le besoin, aussi...

Erik A. a dit…

bébé: et c'est le fameux problème de l'oeuf et de la poule, sans fin... Insoluble !

Besoin de Ses envies... Envie qu'elle ait besoin...

"Envie d'avoir envie !", comme disait Johnny H. sur un texte de JJG

Bébé a dit…

insoluble? non... un jour le besoin, un jour l'envie... surtout passer de l'un à l'autre... c'est encore meilleur.

Anonyme a dit…

C'est une très belle histoire.
Je ne sais pas s'il est question de besoin ou d'envie.

Juste que cette histoire m'a redit encore combien, me concernant, j'ai besoin d'avoir envie.
Merci Stan.

Anonyme a dit…

Wow. That photo on the top? Beautiful.

:-)

Erik A. a dit…

@ Dave: You'll find other pics from "Red Charls" here.

I've noted your new site and changed the link

Erik A. a dit…

@ Melie: Ravi d'avoir pu vous procurer des émotions et des sourires à la lecture de ce petit texte.

Si le plaisir que j'ai pris à le rédiger est transmissible à d'autres en ravivant leurs souvenirs, leur passé ou leur présent, c'est juste le but. Et ce bien au-delà du témoignage d'une histoire très "personnelle" et somme toute banale d'amants qui se découvrent une même passion...

C'est très agréable de se savoir lu par des femmes qui entendent parfaitement en résonance ce qui est écrit là...

Erik A. a dit…

@ Dave: "Wow. That photo on the top? Beautiful."

Are you talking about the butter ?

Anonyme a dit…

j'aime beaucoup ta manière d'évoquer ce qui peut "La" faire frémir... si seulement tous les hommes pouvaient avoir cette capacité de perception (sourire) en tout cas, j'ai été emportée dans un joli rêve en te lisant, merci!

Erik A. a dit…

@ Tessa: Pour la capacité de perception évoquée, Elle vous dirait sans doute de prendre garde à bien choisir des hommes "sensuels et attentifs". Si seulement ça pouvait être aussi simple, hein...

Ensuite, l'alchimie prend, ou pas...

I_m a dit…

Je sens que je vais venir "fouiller dans tes archives". Avec de vrais perles comme ce récit, ça donne envie de voir, un peu, ce qui se cache plus loin...

En tous cas merci d'avoir partagé ce moment et de m'avoir trasportée, l'espace d'un instant, ailleurs.

Stan/E. a dit…

Merci, IM... C'est un récit qui me tient à cœur. Ravi de voir que plusieurs personnes s'y sont projetées. À leur manière.